Météorite à Saint-Lucien : les recherches reprennent

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Par William Hamelin
Météorite à Saint-Lucien : les recherches reprennent
Une dizaine de personnes, dont des membres de l’équipe de recherche du Club des astronomes amateurs de Sherbrooke, ont participé aux battues des 18 et 19 mars. (Photo : William Hamelin)

SCIENCES. Les recherches pour retrouver la météorite qui s’est écrasée à Saint-Lucien il y a plus de deux semaines ont repris cette semaine. Des membres du Club des astronomes amateurs de Sherbrooke (CAAS) ainsi que quelques citoyens bénévoles ont participé aux battues des 18 et 19 mars.

Mercredi matin, 8 h 45. L’auteur de ces lignes se rend au point de rencontre des battues organisées par les membres de l’équipe de recherche du CAAS, en collaboration avec la Municipalité de Saint-Lucien. Sur place, une petite dizaine de personnes se regroupent avec une seule idée en tête : retrouver le corps céleste pesant moins de 90 grammes.

Parmi ceux-ci, il y a trois membres du Club d’astronomie de Drummondville : Fatima, Roger et Julie. Les trois effectuent pour la première fois une battue sur le terrain afin de trouver une météorite.

«Dire qu’il y a une roche qui vient de l’autre côté de l’univers et qui s’est écrasée ici, chez nous! Ce serait vraiment intéressant de pouvoir l’admirer de près», lance d’emblée Fatima.

«Ce qui m’épate le plus aujourd’hui, c’est qu’on a la technologie pour savoir qu’un petit bolide est rentré dans l’atmosphère et qu’on a réussi à le localiser. Avec quelques calculs, on peut déterminer qu’il est tombé dans telle zone», enchaîne Roger.

Les membres du Club d’astronomie de Drummondville et la mairesse de Saint-Lucien admirent un contre-exemple présenté par le spécialiste des météorites du CAAS, Vincent Stelluti. (Photo : William Hamelin)

«Je pense qu’on va la retrouver puisque, comme la neige a fondu, il n’y a pas beaucoup d’herbe au sol et la terre est encore gelée et solide. Ainsi, la météorite n’a pas de risque de s’être enfoncée. On peut la trouver et on a des chances», s’enthousiasme Fatima.

Le spécialiste des météorites du CAAS, Vincent Stelluti, rassemble le petit groupe et donne des instructions aux nouveaux venus. Il montre des exemples et des contre-exemples de ce que les citoyens bénévoles doivent prêter attention lorsqu’ils marcheront ensemble dans le vaste champ adjacent au 4e rang.

«Pour vous, ce sera difficile [de la reconnaitre], je l’admets. Cependant, la vraie météorite va vous sauter aux yeux. Si vous avez un doute, c’est que ce n’en est pas une. Et même si, au final, c’est une fausse, prévenez-nous parce que rien ne doit vous échapper!» explique-t-il.

En avant, marche

C’est maintenant l’heure d’entamer les recherches. Le groupe s’installe pour former une ligne droite horizontale. Chacun tient une portion de la corde qui relie les membres. Ils avancent tous d’un pas léger, les yeux rivés vers le sol en quête d’une petite météorite à la croute noircie.

Pour le membre du CAAS, Alain Gagnon, il s’agit de sa deuxième journée de recherche sur le terrain. Participer activement pour retrouver le corps céleste lui donne une bouffée d’adrénaline.

«Il y a peut-être 1 % de chance qu’on la trouve. C’est facile de faire ça ici dans de grandes étendues de champ. Dans la forêt, oublie ça. Avec le groupe qu’on est, on devrait être en mesure de faire tout le champ au complet. On pourra continuer à faire ça au moins jusqu’à la fin du mois d’avril», précise-t-il.

À l’une des extrémités de la corde, le conseiller municipal de Saint-Lucien, Robert Talbot, plante des petits drapeaux pour marquer le passage du groupe. À côté de lui, la mairesse Maryse Collette observe la terre gelée avec beaucoup d’attention. «C’est un vrai travail d’équipe et tout le monde est enthousiaste», affirme-t-elle.

Les citoyens bénévoles regardent attentivement le sol pour trouver la météorite. (Photo : William Hamelin)

Vincent Stelluti indique que la battue continue jusqu’à au moins 16 h dans la journée de mercredi. Au moment d’écrire ces lignes, l’équipe de recherche du CAAS n’a toujours pas retrouvé la météorite.

Garder espoir

Contacté mardi après-midi, le membre du CAAS, Patrick Wickham, a participé à la première journée de battues. Il constate que bien des gens sont enthousiastes pour les aider dans leurs recherches.

«On ne s’était pas créé beaucoup d’attentes. On sait que, durant la semaine, les gens travaillent, mais on est quand même très satisfait de la réponse [et du nombre]», fait-il valoir.

S’il y a bien une chose qui complique le travail des bénévoles sur le terrain c’est la météo. Ce ne sera pas toutes les journées qui seront propices pour des battues, avance Patrick Wickham.

Il précise aussi que les inondations des derniers jours vont affecter le périmètre de recherche. «Il y a un terrain que les gens appellent le bec du canard. Le terrain du monsieur qui habite là est complètement inondé puisqu’il est situé en bordure de la Saint-François. Malheureusement, si la météorite s’est déposée-là, on ne le saura jamais», marmonne-t-il au bout du fil.

Les membres du groupe du CAAS ne perdent pourtant pas espoir et espèrent fermement retrouver le corps céleste. «On n’abandonne pas et on espère rapporter une météorite au Planétarium de Montréal. Ce serait notre contribution de la part du CAAS», conclut Patric Wickham en ajoutant que d’autres battues sont prévues prochainement.

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