ÉCONOMIE. Le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) reçoit une enveloppe de 500 000 $ du gouvernement du Québec, tout comme les trois autres centres d’expertise industrielle (CEI) de la province. L’objectif étant de soutenir le virage numérique des PME des régions respectives de chaque CEI.
Les quatre CEI se partagent ainsi 2 M$ fournis dans le cadre de l’Offensive de transformation numérique (OTN) du gouvernement Legault pour la mise en œuvre du projet Virage PME : productivité et transformation numérique. Il s’agit ici de rendre l’industrie 5.0 plus accessible aux entreprises manufacturières afin d’améliorer leur productivité.
L’objectif est d’accompagner 100 entreprises et en sensibiliser 170, d’ici le printemps 2026, en plus d’augmenter de 10 % la productivité des PME accompagnées par les CEI. C’est ce que souligne le ministre délégué à l’Économie et responsable de la région de Laval, Christopher Skeet.
«Quand on réussit à faire plus avec moins ça nous permet d’être plus rentable, mais aussi de créer de la vraie richesse. L’enjeu numéro un qui guette le Québec en ce moment, selon moi, c’est cet écart de richesse qu’on a [avec d’autres pays]», estime-t-il.

M. Skeete précise que la sensibilisation des entreprises au bien fait du virage numérique passe avant tout par un premier point de contact. L’objectif des CEI, comme le CNIMI, est d’éveiller les entreprises aux possibilités qu’apportent les nouvelles technologies à leur productivité, selon lui.
«La plus grosse erreur que je remarque quand je visite des entreprises c’est lorsqu’elles me disent qu’elles sont déjà automatisées et que tout va très bien. Puis, lorsque je rentre pour le constater, il n’y a qu’une CNC [machine-outil à commande numérique]. La réalité c’est que ça prend plus qu’un ERP [Progiciel de gestion intégré; soit un logiciel permettant de gérer toutes les ressources qui entrent et qui sortent de l’entreprise NDLR] pour être productif», affirme le ministre délégué.
De son côté, le recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Christian Blanchette accueille favorablement cette somme. L’argent permettra au CNIMI de mieux sensibiliser les entreprises de la région, mais aussi de créer des projets avec certaines d’entre elles en lien avec la transformation numérique.
«On a une dizaine d’experts en transformation numérique des processus manufacturiers. L’année dernière, ce sont 300 entreprises qui ont été sensibilisées aux possibilités venant avec la transition numérique et plus d’une centaine de projets qui ont été mis de l’avant avec celles-ci pour justement changer la manière dont elles fabriquent leurs produits», met en avant le recteur de l’UQTR.
«Dans un contexte économique mondial en constante évolution, il est essentiel d’aider nos entreprises à accroître leur productivité. Grâce à une croissance remarquable en recherche et en développement, notre université et ses équipes ont prouvé leur capacité à innover et à générer de la croissance. Aujourd’hui, nous voulons mettre ce savoir-faire au service des industries québécoises pour les aider à traverser ces périodes d’incertitude», ajoute M. Blanchette.

Le député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, conclut en indiquant que les PME manufacturières de partout, y compris dans sa circonscription, bénéficieront d’un accompagnement offert par des experts du virage numérique.
«Les CEI comme le CNIMI, dans la circonscription de Drummond–Bois-Francs, jouent un rôle clé pour renforcer le tissu industriel régional. J’invite les entreprises à amorcer ou à poursuivre cette démarche essentielle à leur pérennité et à notre vitalité économique!» déclare-t-il.
Les trois autres CEI à bénéficier du 2 M$ du gouvernement du Québec sont le Digifab QG, le Centre d’expertise industrielle de Montréal et le Centre d’expertise industrielle de Québec.
C’est quoi l’industrie 5.0?
L’industrie 5.0 est ainsi nommée, car il s’agirait de la nouvelle et cinquième révolution industrielle. Elle consiste, selon l’Office québécois de la langue française, en une industrie caractérisée par l’utilisation des technologies numériques dans une démarche axée sur la résilience et l’adaptation, la protection de l’environnement et le bien-être des travailleurs, qui valorise la communication entre les humains, les robots et les machines intelligentes à toutes les étapes du cycle de vie d’un produit.