SCIENCES. Deux semaines se sont écoulées depuis la chute de la petite météorite dans un secteur de la municipalité de Saint-Lucien. Les recherches vont aussi bientôt reprendre alors qu’elles ont été interrompues il y a quelques jours par des conditions météorologiques défavorables.
Jeudi soir s’est tenue une formation sur les météorites à la salle du conseil de Saint-Lucien. Une vingtaine de personnes se sont présentées à la séance animée par le spécialiste des météorites du Club des astronomes amateurs de Sherbrooke (CAAS), Vincent Stelluti.
M. Stelluti a expliqué d’où proviennent ces objets célestes et leur importance pour la science. Les participants ont aussi constaté des exemples de différentes tailles et formes, recueillies par le CAAS, et appris plus sur les caractéristiques uniques de ces bolides.
Des citoyens comme Steve Lussier ou encore Lucile et Pierre Talbot sont impressionnés du fait qu’une météorite s’est écrasée dans leur coin de pays. Les trois Luciennois souhaitent participer aux futures recherches pour retrouver le bolide pesant entre 30 et 90 grammes.

«Ça aurait pu tomber n’importe où, mais elle s’est écrasée ici. Ce sont des choses assez rares et que l’on ne voit pas tous les jours. Ce serait génial qu’on la trouve, mais c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin», reconnait Steve Lussier.
«Je n’ai jamais entendu parler de ça avant et j’ai 75 ans! Maintenant que j’ai vu à quoi ça ressemble, je serais capable d’en identifier une et de pas simplement passer à côté», partage avec excitation Pierre Talbot.
«J’étais curieuse de voir quel aspect ça avait [une météorite] en venant à la formation. On espère qu’on va la retrouver. On remercie la municipalité d’avoir mis ça en place pour être au courant de ce qui s’est passé et ce qui va se passer», souligne Lucile Talbot.
Les conseillers municipaux Michel Côté et Richard Sylvain ainsi que la mairesse de Saint-Lucien, Maryse Collette, étaient présents sur place lors de la formation organisée par la Municipalité. Pour eux, il est important d’informer la population sur ce phénomène qui apporte de l’attention et de l’intérêt dans leur communauté.
«On espère la retrouver avec la fonte des neiges parce que ce n’est pas si gros que cela. C’est quasiment plus petit qu’un œuf. Avec les exemples aussi petits qu’ils [le CAAS] ont amenés et qu’ils ont réussi à trouver, je me dis qu’on a encore une chance de trouver la nôtre», espère Richard Sylvain.
Faire avancer la science
Patrick Wickham est un des membres du groupe de recherche du CAAS. Il a été parmi les premiers à s’être déplacé sur le terrain pour tenter de récupérer la météorite lors des premières journées de recherche.

«On travaille fort avec la mairesse et la directrice générale de Saint-Lucien, et Vincent Stelluti pour impliquer et sensibiliser les gens à retrouver cette météorite et faire en sorte que le Québec passe à l’histoire», explique-t-il.
De son côté, Vincent Stelluti a l’habitude d’aller trouver des météorites dans le désert à l’autre bout du monde. Même s’il a compris que celle-ci serait très petite, le spécialiste était très content d’apprendre que l’objet céleste a atterri à près de 70 km de Sherbrooke.
«Je regarde partout dans le monde ce qu’il se passe : on a réussi à retrouver des météorites qui faisaient 25 à 50 grammes au bout de 45 jours de recherches. C’est très important de les retrouver parce que, même si elles sont petites, elles peuvent toujours nous raconter quelque chose qu’on ne sait pas sur ce qu’il y a dans [l’espace]», estime le spécialiste.
Des battues à venir
Avec les températures plus chaudes des derniers jours, une course contre la montre s’enclenche pour l’équipe de recherche du CAAS afin de trouver la petite météorite avant qu’il ne soit trop tard, selon Patrick Wickham.
«Le couvert de neige va disparaitre rapidement et la végétation va reprendre ses droits. Les agriculteurs nous ont dit qu’ils vont commencer à labourer leur champ en mai et les plantes vont repousser dans les bois. [Après ça], les chances de la retrouver vont devenir quasiment nulle. On espère qu’elle sera tombée dans un endroit accessible», souhaite-t-il.
Les membres de l’équipe de recherche du CAAS, en collaboration avec la Municipalité de Saint-Lucien, vont organiser des battues de recherche dans l’ellipse de chute transmise par le Planétarium de Montréal. Deux d’entre elles sont d’ailleurs prévues les 18 et 19 mars prochains.
Patrick Wickham précise que le lieu de rencontre se situera au croisement du 4e rang et de la route des Rivières à Saint-Lucien. L’heure de rencontre est à 8 h 45 et les participants seront informés sur place de la procédure à suivre pour la recherche.
Le CAAS souhaite également rappeler les quelques indices pour reconnaitre une météorite et les informations à se souvenir pour les personnes qui pensent en avoir trouvé une :
– Une météorite est habituellement plus lourde, plus dense qu’une pierre normale;
– Elle a une sorte de croute noircie (ou croute de fusion);
– Une boussole va habituellement voir son aiguille dévier en l’approchant d’une météorite;
– Si on en trouve une, il est préférable de ne pas la toucher avec ses mains. L’idéal est de prendre une photo avant de la déplacer, avec un GPS dans la photo, ou un bout de papier avec les coordonnées inscrites dessus.
Si vous avez des informations, il est conseillé de contacter le CAAS via l’adresse courriel suivante : info@caas.sherbrooke.qc.ca.