Comment bien réussir ses semis

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Par Louis-Philippe Samson
Comment bien réussir ses semis
Il est préférable d’arroser les semis avec un vaporisateur afin de ne pas saturer d’eau le terreau. (Photo : Deposit)

MAGAZINE. Le mois de mars et l’arrivée du printemps riment avec grand ménage pour certains. Pour d’autres, cela signifie la préparation des semis pour le jardin.

Plusieurs raisons peuvent pousser les jardiniers amateurs à faire leurs propres semis. Que ce soit la passion ou les économies, cela permettra d’avoir un jardin prêt et fort dès que le temps chaud se pointera le bout du nez.

Il est possible de se procurer des semences pour un très grand nombre de végétaux. (Photo : Louis-Philippe Samson)

D’abord, qu’est-ce qu’un semis? Il s’agit de planter les graines d’un plant dans un petit pot de terre afin de la faire germer en vue de la transplanter dans un potager ou un jardin. Plus fréquemment, on fera des semis pour des fruits et légumes, comme les tomates, les poivrons, les concombres, les courges et les fraises, d’autres le feront pour des fleurs. Une fois le dernier gel passé, les petits plants pourront être transplantés dans le jardin. Les semis permettront aussi de récolter les fruits de son travail plus rapidement.

Pour la plupart de ces végétaux, la mi-mars représente le moment tout désigné pour les préparer, spécialement pour les tomates et les piments. Pour les concombres et autres cucurbitacées, on peut patienter jusqu’à la fin du mois d’avril ou encore le début de mai. À l’inverse, l’un des risques de préparer ses semis trop tôt est leur fonte, c’est-à-dire que le plan moisit.

Comment faire?

Il existe différentes façons de préparer ses semis. Certaines demandent plus d’équipement que d’autres. Afin de mieux comprendre, l’horticultrice Louise Courchesne, employée chez Canadian Tire à Drummondville, partage ses trucs pour réussir à tout coup ses semis.

Selon Mme Courchesne, l’élément le plus important pour favoriser la germination des graines réside dans le choix du terreau. Ce ne sont pas tous les terreaux qui possèdent les caractéristiques idéales pour y arriver. Effectivement, le terreau doit pouvoir conserver l’humidité, mais aussi offrir un drainage suffisant pour ne pas faire pourrir les racines. Avant de semer, il faut bien l’humecter avec de l’eau afin qu’il se tienne en boule lorsqu’on le presse dans sa main. S’il forme une boue, il faudra ajouter de la terre.

Certains jardiniers amateurs utiliserons une serre portative pour réaliser leurs semis. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Il faut un terreau à semis, soutient l’horticultrice. Il est fait pour bien lancer la semence et l’aider à germer comme il faut. Si on ne prend pas une terre à semis, ça peut être un peu plus difficile de faire pousser ses semences. Aussi, il n’est pas nécessaire d’enfouir la graine dans le terreau, habituellement, on ne fait que la déposer dessus. Il ne faut pas le compacter non plus. Sinon, les racines auront plus de difficulté à se former. L’important est de développer les racines pour que le plant soit fort.»

Plusieurs options s’offrent ensuite quant aux contenants dans lesquels semer les graines. Pour plus de facilité, il existe des rondelles qu’il suffit d’imbiber d’eau avant d’y ajouter une graine. D’autres prendront des pots biodégradables qui pourront être plantés directement dans le jardin. Certains préféreront les pots de plastique. Habituellement, une seule graine par pot suffit.

Les jeunes semis demandent aussi des conditions particulières, tant pour la lumière que pour l’humidité ou la température, pour bien se développer. Des jardiniers utiliseront des plateaux avec un dôme, d’autres préféreront la serre d’intérieur. Ces deux options permettront de conserver un taux d’humidité plus élevé que dans le reste de la maison.

«Ces petites serres sont idéales, surtout dans les maisons chauffées au bois où il sera plus difficile de garder une humidité optimale. C’est important que le semis ne s’assèche pas; qu’il soit humide jusqu’à sa germination. Une fois que le semis est levé, il est important d’aérer le plant et de retirer le dôme ou d’ouvrir la serre», signale Louise Courchesne.

Il est parfois plus difficile d’avoir une source de lumière directe et assez longue dans la maison. Afin de favoriser la croissance des plants, il est possible d’ajouter une source de lumière artificielle lorsque les premières feuilles se forment. Celle-ci offrira un éclairage constant et durant le temps nécessaire pour permettre la croissance. Si on n’utilise pas de lampe, il faudra penser à tourner d’un quart de tour ses semis pour conserver des plants droits.

Louise Courchesne est une horticultrice d’expérience. (Photo : Louis-Philippe Samson)

Pour la température, les dômes et les serres aideront à conserver la chaleur. Au début, il faut viser la barre des 25 degrés Celsius. Il est possible d’utiliser des tapis chauffants pour atteindre cette cible. Une fois les tiges sorties de terre, on peut réduire la température aux environs de 20 degrés. Puis, avant de transplanter les semis dans le jardin, il est recommandé de réduire jusqu’à 15 degrés, mais tout en demeurant dans un endroit lumineux. Cela aidera les plants à renforcer leur tige et leurs feuilles avant de les exposer aux intempéries de l’extérieur.

«Si on garde les semis à la chaleur, ils pourraient étioler. Les tiges resteront minces et ne durciront pas. Si on les laisse à la chaleur, ils ne créeront pas leur résistance. En procédant ainsi, on les acclimate aux conditions extérieures.»

Ensuite, l’arrosage doit être fait méticuleusement. Il faut conserver la terre humide sans la gorger d’eau. Ainsi, il est recommandé d’utiliser un vaporisateur pour arroser ses semis le matin.

En terminant, Louise Courchesne suggère d’inscrire la date de la préparation du semis sur son étiquette afin de mieux suivre son cycle de croissance.

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