LITTÉRATURE. Est-ce que le féminisme est toujours d’actualité? Les 40 participants du projet Générations engagées : correspondances féministes interconnectées l’affirment haut et fort à travers un recueil qui approfondit les connaissances et réflexions sur cet important enjeu de société.
Jeudi soir, l’heure était aux réjouissances. Plus de 80 personnes ont assisté au lancement du recueil Générations engagées : correspondances féministes interconnectées à l’Espace Mandeville, célébrant la concrétisation de ce projet de longue haleine.
«Je me sens fébrile et émue qu’autant de personnes participent. J’ai vraiment hâte que les gens puissent avoir la copie entre leurs mains. J’espère voir des retombées à la lecture de ce recueil», a lancé avec enthousiasme Virginie Therrien, membre du comité instigateur et membre de l’équipe de La Rose des Vents.
Le comité de la Journée internationale des droits des femmes de la MRC de Drummond a lancé cette initiative en 2024 dans le but de savoir ce que le féminisme représente pour les citoyens de la région. Pas moins de 40 personnes de tout âge et de tout horizon se sont prononcées sur la question.
«On a une belle variété de personnes. On a des hommes, des femmes et des personnes de la communauté LGBTQ+ qui voulaient participer», a fait savoir Virginie Therrien.
Pendant six mois, l’ensemble de ces personnes ont échangé des lettres sur le thème du féminisme à travers les générations, mettant l’emphase sur les enjeux du quotidien ainsi que la subtilité des vécus. Les participants ont été jumelés de manière à former des duos issus de différentes générations. Tout au long du processus, leur identité était gardée secrète.
À l’occasion du lancement, les correspondants avaient la chance de se rencontrer pour la première fois. Ce fut le cas de Geneviève Béliveau et de Béatrice Hortence Mapa. Une forte complicité s’est tissée entre elles.

Au fil des mois, les Drummondvilloises se sont livrées par écrit à travers une approche bienveillante. Une lettre à la fois, elles ont partagé leurs réflexions, leur vécu et leurs aspirations. Mais surtout, elles ont échangé sur la place de la femme. Un partage à la fois riche et pertinent.
«Ça m’a interpelé de parler de féminisme et des problèmes que les femmes vivent dans la société. Chez moi, au Cameroun, ce n’était pas facile d’intégrer un milieu et de parler ouvertement par rapport à la femme, à cause de la supériorité de l’homme. On ne nous laissait pas s’exprimer», exprime celle qui est au Québec depuis sept ans.
Étant spécialisée dans l’histoire des femmes dans ses études, Geneviève Béliveau se sentait interpellée par la cause. «C’est quelque chose qui raisonne toujours beaucoup en moi. Je trouve ça important de voir tout le chemin parcouru. Le projet est une belle action pour laisser une empreinte et pour montrer que le féminisme est toujours d’actualité. C’est important qu’on en parle. Ce qui a été fait auparavant ne doit pas être perdu. On doit continuer à militer pour l’égalité entre les hommes et les femmes.»
Les Drummondvilloises considèrent que le féminisme est une lutte qui implique l’ensemble de la population. Au final, tout le monde en sort gagnant. «Concernant l’égalité entre les hommes ou les femmes, on est rendu à l’étape où ce n’est pas juste aux femmes à revendiquer. Ce sont aussi aux hommes. Au fond, c’est un travail qu’on fait pour toute la société. C’est le temps que les hommes alliés du féminisme embarquent. Au fond, il y a tellement de choses qui ont évolué pour les hommes grâce au mouvement féminisme, comme la question du rôle des pères. C’est l’égalité entre les deux sexes, c’est ça le féminisme», soutient Geneviève Béliveau.
Il est possible de lire l’intégralité des échanges entre les participants dans le recueil Générations engagées : correspondances féministes interconnectées.
Soulignons que le comité de la Journée internationale des droits des femmes de la MRC de Drummond regroupe la CDC Drummond, le CALACS La Passerelle, la CSN, Intro Drummondville, Partance centre d’emploi pour femmes, Trans Mauricie Centre-du-Québec, la Rose des Vents et le SERD.