MAGAZINE. Plusieurs femmes exceptionnelles ont marqué l’histoire du Québec et la marqueront encore. La reine de la démesure Diane Dufresne fait partie de ces icônes, brisant les cadres et les conventions à coup de chansons. Le Théâtre de l’Oeil Ouvert plonge dans son univers empreint de folie dans la pièce Belmont.
La metteure en scène et idéatrice du spectacle, Jade Bruneau, a déjà quelques productions à son actif avec le Théâtre de l’Oeil Ouvert. Dernièrement, elle s’est intéressée à Clémence DesRochers, La Corriveau et La Poune.
Même si chaque œuvre est unique et différente, quelques points communs les relient. «Dans tous les cas, c’est du théâtre musical qui met de l’avant notre langue, notre poésie québécoise et les femmes de chez nous», fait savoir Jade Bruneau.
Cette fois, Diane Dufresne a retenu son attention. «Quand j’étais toute petite, ma mère écoutait beaucoup Diane Dufresne. J’ai grandi avec ses chansons. Pour moi, c’était une chanteuse formidable. Adolescente, j’ai commencé à regarder les spectacles sur des DVD», raconte-t-elle.
«Dès que je l’ai vue en show, j’ai compris l’ampleur de son talent. Je me suis dit que ce n’était pas juste une chanteuse. C’est aussi une comédienne, une metteure en scène, une artiste en arts visuels et une créatrice formidable.»

Les costumes démesurés. Les décors audacieux. La mise en scène décalée. Jade Bruneau a été inspirée par l’univers de l’artiste. «Ça m’a beaucoup influencé dans mon côté excentrique ou dans la folie qui pouvait prendre place dans mes spectacles», exprime-t-elle.
«Je me suis rendu compte à l’âge adulte à quel point Diane Dufresne a aussi été une féministe vraiment importante. Peut-être sans le savoir, à certains moments, elle a contribué à donner la permission aux femmes du Québec à sortir du cadre, à être libre, à crier, à prendre la place et à déranger», ajoute-t-elle.
Un bon matin, Jade Bruneau s’est attaqué à ce monument de la chanson, se lançant à pieds joints dans la création de Belmont. «Je me suis assise et j’ai écouté tous les CD, tous les spectacles, toutes les entrevues qui se trouvaient sur Internet. Ensuite, j’ai été à la bibliothèque. J’ai pris tous les ouvrages qui existaient», explique-t-elle.
C’est en regroupant les chansons et les thématiques que les personnages du spectacle sont apparus. Le concept du spectacle a pris forme.
«Diane Dufresne est complètement inimitable. C’est une femme unique. Il n’y a personne qui peut lui arriver au petit orteil. Je me suis dit qu’on allait la disséquer. On va utiliser Diane Dufresne pour faire un grand plongeon à l’intérieur d’une femme artiste», soutient la metteure en scène, en précisant que l’artiste en question a donné carte blanche.
La petite fille. L’amoureuse. La diva. L’artiste. La folle. Voici les personnages qui prennent vie sur la scène, mettant en avant la puissance de l’intensité féminine.
À partir des chansons originales de Diane Dufresne, Audrey Thériault a créé un univers musical où l’on redécouvre les œuvres de la diva, enrichies de nouvelles compositions basées sur les textes originaux de Laurence Régnier. Les arrangements et la direction musicale de Marc-André Perron ainsi que la direction vocale de Chris Barillaro enrichissent ce spectacle de 90 minutes.
Sans contredit, Belmont porte un message fort. «Quelque part, c’est un super bel hommage, une lettre d’amour à Diane Dufresne. Elle devient aussi un prétexte pour rendre hommage à toutes les femmes du Québec dans leurs différences, à toutes celles qu’on a traitées d’hystériques, de folles, de trop. Si au contraire, cette énergie, cette fougue, cette passion est un pouvoir. Ça devient aussi un spectacle qui donne de la liberté pour les femmes de chez nous», mentionne Jade Bruneau.
Le public est invité à assister à la représentation de Belmont le samedi 15 mars à la Maison des arts. Jade Bruneau se réjouit de pouvoir faire un arrêt dans le coin. «Ça prend des diffuseurs audacieux qui acceptent de recevoir des projets audacieux. Drummondville fait partie de ces diffuseurs. C’est un grand plaisir pour nous d’aller jouer là -bas chaque fois.»
