Un patient de l’hôpital Sainte-Croix dénonce les installations inadéquates

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Par Emmanuelle LeBlond
Un patient de l’hôpital Sainte-Croix dénonce les installations inadéquates
Jean-François Houle a été hospitalisé à Drummondville dans des conditions qu’il juge non sécuritaire. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TÉMOIGNAGE. Le Drummondvillois Jean-François Houle a récemment été hospitalisé à quatre reprises à l’hôpital Sainte-Croix. Celui qui a combattu la leucémie pour une deuxième fois juge que les installations étaient inadéquates pour sa condition médicale.

«Ce n’est absolument pas normal qu’une ville comme Drummondville ait un centre hospitalier qui ne soit pas en mesure d’hospitaliser de façon sécuritaire des patients immunosupprimés», s’indigne l’homme de 61 ans.

En juin dernier, Jean-François Houle a connu une rechute de leucémie. «Dans le cadre du traitement de chimiothérapie pré-greffe, je n’avais plus de défense du système immunitaire. J’étais la proie à toutes sortes d’infections qui pour la plupart des gens ne causeraient aucun problème. Pour moi, ça devenait problématique compte tenu de l’état de mon système immunitaire.»

Le Drummondvillois a été hospitalisé, entre les mois de juillet et septembre, pour des traitements d’antibiothérapie intraveineuse. Durant cette période, Jean-François Houle se rendait à l’hôpital Sainte-Croix pour «faire baisser la fièvre» et «chasser l’infection».

Chaque fois, la façon de faire était la même. Le citoyen était reçu aux urgences pour ensuite être isolé. Éventuellement, l’usager était installé dans une chambre au cinquième ou au sixième étage. La durée des hospitalisations était de trois à huit jours.

Jean-François Houle considère que les chambres qui lui ont été attribuées étaient inadaptées pour lui.

«Normalement, quand on arrive sans aucune défense, on vous installe dans une chambre à pression positive. C’est une pièce isolée qui a un système de ventilation à part de celui de l’hôpital. Vous ne respirez pas l’air que respirent normalement le personnel et tous les autres patients. C’est très important compte tenu de la faiblesse de mon système immunitaire. Il fallait absolument me protéger.»

«Le problème est là. L’hôpital Sainte-Croix n’est pas conçu pour recevoir des patients comme moi. Il n’y a pas de chambre à pression positive. La seule façon de créer une chambre à l’hôpital Sainte-Croix à pression positive est d’ouvrir les fenêtres», ajoute-t-il.

Ce n’est pas si simple. Parfois, il n’est pas possible d’ouvrir les fenêtres et lorsque c’est le cas, la directive est de les garder fermées.

Durant l’été, les unités de climatisation sont en marche dans les couloirs. Il est ainsi recommandé aux patients de ne pas toucher aux fenêtres.

Lors de son passage, Jean-François Houle a toutefois pris la liberté de les ouvrir à certains moments, ce qui n’était pas vu d’un bon œil par tous.

«Je sens qu’il y a une tension entre les soignants et l’administration de l’hôpital, clairement. Les soignants trouvaient que les conditions dans lesquelles j’étais hospitalisé n’avaient pas trop d’allure. L’administration me disait que je devais me compter chanceux d’avoir une chambre seule.»

Le Drummondvillois a vécu une autre mésaventure liée à la vétusté des installations. «J’ai occupé une chambre dont la porte ne fermait pas. Il n’y avait pas de loquet ni de poignée. La porte ouvrait au gré des déplacements d’air. Il y a une préposée qui a installé une serviette avec du ruban adhésif pour enlever le jeu entre la porte et le cadre. Ça n’a pas fonctionné», soutient-il.

Dans un tel contexte, Jean-François Houle n’a que des bons mots envers les soignants du centre hospitalier. «Le personnel fait le mieux qu’il peut avec les équipements qu’il a.»

Plus de 100 jours après avoir bénéficié d’une deuxième greffe de cellules souches, Jean-François Houle se concentre maintenant sur sa convalescence. «Ça va vraiment bien. Mon énergie revient», se réjouit-il.

Rappelons qu’en janvier dernier, une centaine de professionnels de la santé ont lancé un ultime cri du cœur. Ils ont uni leurs voix pour que le gouvernement Legault inscrive officiellement le projet de construction d’un nouvel hôpital dans le prochain Plan québécois des infrastructures (PQI) qui sera dévoilé en mars prochain.

Les médecins et le personnel soignant ont été catégoriques : ils veulent travailler et soigner la population dans un environnement digne de leur époque, pleinement sécuritaire et fonctionnel.

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