Un sondage sur l’action communautaire ignoré par des députés provinciaux

Photo de William Hamelin
Par William Hamelin
Un sondage sur l’action communautaire ignoré par des députés provinciaux
Les quatre députés de la région du Centre-du-Québec n’ont pas répondu au sondage du regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD). (Photo : Deposit)

ORGANISMES. Le 25 février dernier, le Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) dévoilait les résultats d’un questionnaire visant à sonder les connaissances des députés provinciaux sur l’action communautaire, et plus particulièrement sur la défense collective des droits (DCD). Aucun député du Centre-du-Québec n’a répondu à ce sondage.

Dans le cadre de sa campagne de mobilisation lancée en février dernier, le RODCD souhaitait ouvrir le dialogue avec l’ensemble des élus du Québec afin de mieux faire connaître leur mission essentielle.

Par voie de communiqué, l’association des groupes d’éducation populaire autonome Centre-du-Québec (AGÉPA CQ), membre du RODCD, indique que les quatre députés du Centre-du-Québec ont été invités à répondre à «un exercice ludique et informatif composé de 12 questions, tantôt à développement, tantôt à choix multiples, portant sur les objectifs et la situation financière critique de la DCD.»

Sur les 125 députés sollicités à travers la province, les quatre provenant du Centre-du-Québec, soit Sébastien Schneeberger, André Lamontagne, Donald Martel et Éric Lefebvre, ne se sont pas prêtés à l’exercice, et ce malgré au moins trois sollicitations, affirme l’AGÉPA CQ.

Seuls les 14 députés de Québec Solidaire ont pris le temps d’y répondre, auxquels s’ajoutent deux réponses envoyées par les caucus du Parti libéral du Québec et du Parti québécois.

«Dans un contexte où l’acceptabilité sociale est une valeur mise de l’avant par les élus, refuser de tendre l’oreille aux organisations œuvrant chaque jour auprès des personnes les plus vulnérables est non seulement préoccupant, mais aberrant. Ces groupes, véritables experts des inégalités et des injustices, peinent déjà à obtenir la reconnaissance et le soutien financier nécessaires pour poursuivre leur mission. Ce silence face au questionnaire illustre une fois de plus l’absence de considération pour leur travail acharné visant à bâtir une société plus juste et équitable», écrit-on dans le communiqué de l’AGÉPA CQ.

Le regroupement d’organismes communautaires du Centre-du-Québec tient notamment à tendre la main aux élus provinciaux. «Nous resterons toujours disponibles pour vous faire découvrir la réalité du terrain et ainsi instaurer une collaboration fructueuse au service du bien commun. Une collaboration qui inclurait celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de naître sous une étoile favorable, mais qui mérite tout autant que les autres de vivre dans la dignité», conclut l’AGÉPA CQ.

L’Express a demandé aux députés de la région du Centre-du-Québec pourquoi ils n’ont pas pris le temps de répondre aux sondages. Dans leur réponse écrite, les députés de Johnson, André Lamontagne, et de Drummond-Bois-Franc, Sébastien Schneeberger, ne se sont pas prononcé sur cette question.

«J’ai une étroite collaboration avec les organismes communautaires de la circonscription de Drummond–Bois-Francs, et j’ai la chance d’en rencontrer régulièrement. Je crois que le contact direct avec les organismes du comté est beaucoup plus important que de passer par un regroupement national. Mon équipe et moi travaillons directement avec ces organismes afin de bien comprendre leurs besoins», affirme Sébastien Schneeberger.

«J’entretiens des relations étroites avec les organismes communautaires de la grande région drummondvilloise, dont la mission est essentielle pour soutenir les membres les plus vulnérables de notre communauté. Je veille déjà à maintenir un contact direct avec ces organismes afin de suivre de près les besoins et de mieux comprendre les réalités de notre collectivité», ajoute pour sa part André Lamontagne.

De son côté, le député d’Arthabaska, Éric Lefebvre, assure avoir pris le temps de contacter la directrice générale de la RODCD, mais sans succès. Il reste qu’il se veut toujours accessible afin de discuter avec cette dernière afin d’échanger sur les enjeux, assure son attaché politique, David Gosselin.

Au moment d’écrire ses lignes, le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, n’a pas donné suite à la demande de réaction de L’Express.

Partager cet article