TRIBUNE LIBRE. Retraités de longue date, nous programmons chaque année une excursion de quelques mois. Les territoires à découvrir sont multiples. Nous appliquons toujours une recette éprouvée : larguer les amarres vers un nouvel horizon à explorer. Nous savons pertinemment ne jamais pouvoir épuiser le catalogue disponible. Au menu cette année : trois États de l’Australie.
Déjà un mois entamé et nous absorbons bien la qualité de la vie urbaine. Sur la route, à l’étranger, on ne peut faire abstraction des nouvelles aussi bien de notre patelin qu’internationales. Et voilà où le bas blesse. Ne sommes pas insensibles aux bouleversements politiques induis par ce narcissique voisin.
Cependant, les tragédies en cours en Ukraine, Gaza, Yémen, Soudan… laissent des marques indélébiles dans nos cœurs. Les envahisseurs criminels M23 ont pris d’assaut la ville de Bukavu à l’est de l’ex Zaïre (R.D.C.). Il y a 40 ans, nous visitions avec nos trois jeunes enfants, cette calme agglomération riveraine du lac Kivu.
Au Myanmar (Birmanie), l’armée a pris le pouvoir en mettant en résidence surveillée la Présidente dûment élue Aung San Suu Kyi. Depuis, la population est prise en otage et des milliers de nationaux ont été assassinés. En 2012, nous avions sillonné pendant un mois ce pays paisible aux monuments riches d’histoire.
Impossible de concilier le carrefour Gucci, Dior, Armani, Rolex et les villageois délabrés, vêtus de aillons. Des Mclarens dans les rues de Melbourne nous démontrent qu’elles ne sont pas le propre des circuits de formule 1.
La Corée du Nord envoie à l’abattoir des citoyens ignorants et sans aucune connaissance ni conviction.
L’humanité a connu les Mussolini, Hitler…; avec plus de 7 milliards de concitoyens, les candidats à la cruauté humaine se multiplient visiblement.
L’Australie et sa stabilité politique offre aux touristes un agréable duvet. On y retrouve un bel équilibre entre modernité et environnement. Les magnifiques jardins publics retiennent plus l’attention que les indigents, peu nombreux, étendus sur les trottoirs. Mais un regard au-delà de l’immédiat provoque irrémédiablement plus qu’un grand malaise.
Notre périple annuel se trouve plus que jamais perturbé par les horreurs connus ou camouflés. La beauté de la découverte est perturbée par la réalité que l’on tente d’évacuer.
Lise et Michel Lemay, citoyens de Drummondville
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