CULTURE. Le Musée de la photographie de Drummondville ouvre ses horizons en accueillant les œuvres photographiques de Filippo Ferraro et Alessio Pellicoro.
Ces deux nouvelles expositions offrent aux visiteurs de découvrir l’Italie par l’art de la photographie, jusqu’au 1er juin. Le photographe Filippo Ferraro présente Wooden Diamonds, un récit photographique en trois actes : le déracinement, l’espoir et la renaissance.
«On a travaillé avec l’Institut culturel italien de Montréal pour cette exposition», souligne la directrice générale, Jocelyne Fortin, en précisant qu’il s’agit d’une première.

«On essaie de varier le type d’exposition. On n’avait pas eu de photographie documentaire depuis un certain temps. C’est aussi dans l’élaboration du plan de développement du musée. On veut faire des collaborations à l’international. On est quand même le seul musée dédié uniquement à la photographie au Canada. Je pense qu’il faut commencer à tisser des liens», complète-t-elle.
Le projet de Filippo Ferraro interroge les liens qui unissent les habitants du Salento à leurs oliviers. La prolifération de la bactérie Xylella fastidiosa en 2013 a détruit 20 millions d’oliviers et a dévasté 700 000 hectares de terre au sud de l’Italie. Le désastre n’était pas qu’écologique et qu’économique, il concernait aussi l’identité, le patrimoine et les traditions millénaires des habitants du Sud de l’Italie.
Cette problématique s’étend au-delà des frontières italiennes. «J’ai fait une recherche sur cette bactérie. Malheureusement, on en a aussi au Canada et un peu partout à travers le monde. En Ontario et en Colombie-Britannique, ils en ont vraiment beaucoup. Ça s’attaque aussi aux vignes», indique-t-elle.
Jocelyne Fortin profite de l’occasion pour faire des parallèles avec l’agriculture québécoise, glissant quelques mots sur l’économie de marché, les travailleurs dans les champs ainsi que l’écologie.
En parallèle, les visiteurs sont invités à découvrir le travail d’Alessio Pellicoro. L’exposition The Waste Land propose un point de vue sur l’industrialisation urbaine. L’artiste s’intéresse particulièrement à la ville de Tarente, dont il est originaire, au sud de l’Italie.

La série photographique porte une réflexion sur la place qu’occupe le quartier industriel dans l’espace urbain et les enjeux à la fois économiques, environnementaux et urbains. Les photographies montrent une réalité souvent difficile découlant des besoins industriels en négligeant ceux de la population locale.
Le public est d’ailleurs invité au vernissage de l’événement, le dimanche 2 mars à 14 h.
À travers ces deux expositions, Jocelyne Fortin souhaite éveiller les consciences. «L’art est fait pour montrer ce qui est beau, amener de la contemplation, pour nous rassurer, pour nous plaire. C’est aussi fait pour nous faire réfléchir, pour déranger, pour bousculer, pour montrer.»
«On est dans la période où on reçoit le plus de groupes scolaires. Pour moi, c’est vraiment important de conscientiser les nouvelles générations à ce qui se fait aujourd’hui pour qu’ils puissent changer les choses. On commence à influencer les enfants quand ils sont jeunes», soutient-elle.
Durant sa visite, le public est invité à admirer le travail du Club photo de Drummond avec l’exposition collective Minimalisme, regroupant une quarantaine de photographies témoignant, comme son titre l’indique, d’une composition dénudée de superflu.
Ce n’est pas tout. L’exposition Carnet de voyage du photographe Michel Doyon se terminera le 9 mars pour laisser la place à l’exposition Les Clubs photo s’exposent à partir du 30 mars. Les expositions permanentes mettent également en valeur une partie de l’imposante collection du Musée.
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