POLITIQUE. Le candidat à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ), Pablo Rodriguez, était en visite à Drummondville jeudi matin pour rencontrer des militants libéraux. Il en a profité pour prendre connaissance des enjeux qui les préoccupent le plus.
L’ancien député du Parti libéral du Canada (PLC) s’est rendu à l’hôtel Quality Suites pour déjeuner avec des militants. Il a indiqué qu’il est important pour lui de visiter l’ensemble des régions du Québec pour bien préparer son programme en vue des futures élections provinciales de 2026.
«Je suis là pour gagner. Je n’ai pas démissionné comme ministre des Transports, comme lieutenant québécois du gouvernement de M. Trudeau, et comme député fédéral pour aller dans l’opposition. On peut gagner. L’important, c’est qu’on y croit et que l’on fasse en sorte que les Québécois nous accordent leur confiance», insiste-t-il en entretien avec L’Express.
Pablo Rodriguez a notamment reçu l’appui de plusieurs figures notables du PLQ. Il a d’ailleurs annoncé avoir recruté une centaine de jeunes dans les rangs de son équipe de campagne, dont deux anciens présidents de la commission jeunesse du parti, Christian Alex Deschênes et Lina Yunes, pour être les coprésidents de sa campagne.

Enjeux locaux et nationaux
Bien que les électeurs de la région de Drummond aient voté pour des candidats de la Coalition avenir Québec (CAQ) lors des trois dernières élections, le candidat à la chefferie du PLQ a voulu leur transmettre un message clair : il faut une saine gestion des finances publiques et améliorer l’accès aux services à la population.
«Vous avez un déficit énorme de 11 milliards de dollars. On regarde ce qu’il se passe à l’hôpital Sainte-Croix. Est-ce que ça va mieux en santé? Non. Est-ce que ça va mieux au niveau de l’éducation? Non. Au niveau de la DPJ? Non. La gestion des ressources naturelles? Non. Les relations avec nos municipalités et nos villes? Non plus. C’est ça que l’on doit changer fondamentalement», énumère M. Rodriguez.
Invité à se prononcer sur le dossier du nouvel hôpital de Drummondville et son inscription le plus rapidement possible au Plan québécois des infrastructures (PQI), Pablo Rodriguez a fait valoir que le projet s’inscrirait dans l’un de ses objectifs face à la menace des tarifs douaniers américains, soit financer des infrastructures stratégiques locales.
«Il va falloir que l’on prenne des mesures pour aider notre propre économie et aussi investir dans les infrastructures stratégiques. Alors tant qu’à investir dans des infrastructures, faisons-le dans celles qui sont les plus urgentes; les plus prioritaires comme en santé et en éducation. C’est sûr que [le projet du nouvel] hôpital s’y qualifierait», reconnait-il.
Sa stratégie en prévision de l’imposition des tarifs douaniers devra comprendre également un programme pour venir en aide aux entreprises ainsi qu’un plan de diversification des marchés pour être moins dépendant des États-Unis, selon lui.
«On ne peut plus se fier sur ce qu’il [Donald Trump] va dire par rapport à s’il va y avoir des tarifs ou non. Il faut s’y préparer de toute façon parce que, même s’il décide dans quelques jours qu’il n’y en aura pas, peut-être que dans six mois il va en mettre. On n’a aucune excuse pour ne pas être prêt», martèle-t-il.

L’ex-député d’Honoré-Mercier a soutenu qu’il faut réduire les seuils en immigration, tout en reconnaissant la réalité de certaines entreprises agricoles et des PME qui dépendent des travailleurs étrangers temporaires.
Le candidat à la direction du PLQ doit se rendre à Nicolet-Bécancour plus tard dans la journée pour rencontrer des entreprises de la région. Il se rendra ensuite en Outaouais vendredi.
En plus de Pablo Rodriguez, les candidats à la chefferie du PLQ sont l’ex-président de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, l’avocat fiscaliste Marc Bélanger et l’agriculteur de la Beauce Mario Roy.
L’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, a abandonné la course la semaine dernière, après que sa candidature eut été rejetée par le parti dans la foulée de ses problèmes fiscaux. Les libéraux doivent choisir leur nouveau chef le 14 juin 2025.