TRAINS. Bien que le gouvernement du Canada ait annoncé l’implantation du train à grande vitesse (TGV) entre Québec et Toronto au nord du fleuve, l’objectif demeure le même à Drummondville. Il faut un meilleur service de train de passagers au sud du Saint-Laurent.
Dans la région, la Ville de Drummondville, la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) et le député fédéral Martin Champoux sont les principaux acteurs impliqués dans le dossier. Ce mercredi, ils ont bien accueilli l’annonce du TGV, mais le travail doit se poursuivre afin de doter Drummond d’un meilleur service.

«L’annonce d’aujourd’hui est une excellente nouvelle, en ce sens que c’était déjà prévu que ce soit sur la rive nord, indique Éric Lauzon-Duhaime, président de la CCID. On avait nous-mêmes appuyé ce projet il y a plus de deux ans. Ça va améliorer la qualité des services pour les gens de notre région. À 45 minutes d’ici, ils pourront prendre un TGV vers Ottawa ou Toronto.»
«Enfin il va y avoir un projet, souligne la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste. Cependant, on va rester vigilant de notre côté parce qu’on voit des sommes assez faramineuses annoncées. Mais nous, on fait partie du plan de match. La rive sud du fleuve est un endroit où il y a une forte densité de population. Le service de train est extrêmement important pour le développement des villes qu’il traverse. Notre projet de hub ne doit pas être oublié.»
Chose certaine, les trois acteurs s’entendent pour dire que les démarches sont loin d’être terminées. Chacun continue de faire des représentations en faveur de l’amélioration du service de train de passagers et du hub ferroviaire à Drummondville.
«On est prêt à rencontrer toutes les personnes nécessaires pour que le projet du hub se concrétise. C’est un projet important et structurant pour le développement de la Ville de Drummondville, mais aussi pour toute la rive sud. Dans le contexte économique actuel, de voir d’aussi grosses sommes investies sur la rive nord va nous rendre encore plus vigilants afin que nous ne soyons pas oubliés», soutient Mme Lacoste.
«Le travail de représentation qu’on fait auprès de VIA Rail est d’autant plus nécessaire parce que la ligne entre Québec et Montréal n’est pas très fonctionnelle en ce moment. C’est un défi de taille. Ce sera notre cheval de bataille pour la rive sud. Il doit y avoir une interconnectivité entre toutes nos régions. C’est bien qu’il y aura un TGV à Trois-Rivières, mais ce serait encore mieux d’avoir un service qui permettrait de s’y rendre ou de se connecter facilement à Montréal à partir de Drummondville, notamment avec les aéroports de Montréal et de Québec», ajoute le président de la CCID.

De son côté, le député fédéral de Drummond, Martin Champoux, affirme que l’objectif ne change pas malgré cette annonce. «On veut obtenir des services plus appropriés pour la région. Que ce soit VIA Rail ou un consortium qui gérera les trains de passagers sur la rive sud du fleuve, peu importe, il faudra qu’à Drummondville et dans la région on ait un service plus adapté à la réalité et plus flexible. À terme, il serait aussi plus abordable pour que plus de gens puissent se permettre de l’utiliser», dit le député.
De l’avant
Dans les précédents échanges réalisés avec des intervenants au dossier, Drummondville s’est souvent fait dire que le projet devait d’abord être fixé sur la rive nord avant de pouvoir s’attaquer plus sérieusement aux enjeux au sud. Maintenant qu’un TGV a été annoncé, tous espèrent que le dossier drummondvillois prendra un nouvel élan.
«On va retourner voir les acteurs pour leur rappeler que Drummondville a un projet de hub extrêmement important et qui fait partie de la vision du développement du transport au Québec. On a bon espoir que notre projet avance. Il n’y a pas si longtemps, Mark Carney était à Drummondville et il voyait d’un bon œil ces investissements pour la desserte du train sur la rive sud», mentionne la mairesse Lacoste.

«Le contrat du TGV étant donné, le gouvernement pourra se concentrer sur d’autres projets de développement. VIA Rail, n’étant pas impliquée dans le TGV, pourra se concentrer sur les lignes qu’elle opère actuellement et son optimisation. Je pense que nous étions tous en attente de l’annonce officielle pour nous lancer à fond dans notre projet. Nos efforts collectifs pourront se concentrer au bon endroit», appuie M. Lauzon-Duhaime.
Le député de Drummond y voyait aussi un flou qui persistait quant à savoir si la gestion de l’ensemble du service pour passagers, particulièrement sur la rive sud, serait gérée par un consortium avant l’annonce du 19 février.
«Maintenant que c’est éclairci, on peut ramener notre dossier à l’ordre du jour. Que ce soit un TGV ou un TGF (train à grande fréquence), je ne crois pas que ça ait un impact différent ici. Pendant que le gouvernement va vivre sa lune de miel sur son projet de 100 milliards, nous allons exiger que les engagements pris pour Drummondville se réalisent», martèle Martin Champoux.
Prochainement, les trois intervenants locaux détermineront si un état de la situation doit être refait à la lumière des plus récents développements. Avec des élections fédérales pointant à l’horizon, tant la Ville de Drummondville que la CCID entendent faire du train de passagers un enjeu de la campagne électorale.