Les trois carrières de Pierre Parent

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Par Emmanuelle LeBlond
Les trois carrières de Pierre Parent
Pierre Parent a écrit un livre sur les moments marquants de sa vie. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Pierre Parent a un parcours de vie tout sauf ordinaire. Production de spectacles aux quatre coins de la province, organisation d’événements d’envergure, développement de résidences hôtelières uniques en leur genre : le Drummondvillois a mené ces trois carrières avec passion.

Pierre Parent habite à Laval. Sa ville natale, Drummondville, reste tatouée sur son cœur. C’est là où son parcours professionnel a pris son envol. Du haut de ses 18 ans, Pierre Parent a créé une petite entreprise de production de spectacles professionnels dans le but de payer ses frais de scolarité.

«J’étudiais à l’école des arts de la communication à Montréal. Je demeurais chez l’un de mes oncles. Je passais tous les soirs devant le Casa Loma. C’était l’endroit où les artistes importants du Québec et de l’Europe se présentaient. Un jour, je me suis demandé pourquoi ils ne venaient pas à Drummondville», raconte-t-il.

À l’époque, Les Trois Ménestrels étaient à l’affiche. Pierre Parent est allé à la rencontre du producteur, Guy Latraverse. Il a manifesté son intérêt d’acheter le spectacle pour le présenter à Drummondville. Et il a réussi. La représentation s’est déroulée dans le gymnase du Collège Saint-Bernard. «C’était un gros succès», assure-t-il.

Pierre Parent a aussi organisé des spectacles au théâtre Drummond, un cinéma de 800 places. Plusieurs artistes se sont arrêtés dans la région, dont Gilles Vigneault, Les Compagnons de la chanson, Petula Clark, Mireille Mathieu, Jacques Michel, Monique Leyrac et Darry Cowl.

Durant cette période, Pierre Parent a également été l’impresario du groupe Les Gavroches. «C’est une douzaine de jeunes de Drummondville réunie pour chanter des chansons francophones, québécoises et françaises. Ils m’ont demandé de devenir leur gérant. On a fait des disques et une tournée à travers le Québec», se remémore-t-il.

Ensuite, Pierre Parent a poursuivi sa formation académique en passant une année au Centre universitaire d’enseignement du journalisme à Strasbourg. De retour au Québec, le Drummondvillois a pratiqué le métier pendant trois semaines. Il a rapidement accroché son micro et sa plume. Un nouveau défi l’appelait.

La Maison des arts

Le Centre culturel de Drummondville a ouvert ses portes en 1967. Quelques mois plus tard, Pierre Parent a reçu une demande inattendue. «Le Centre culturel n’avait plus de directeur. Des gens ont recommandé qu’on m’appelle. Je suis venu les rencontrer», se remémore celui qui a accepté le poste.

Pierre Parent aura été le premier directeur général de la Maison des arts Desjardins connue en 1967 sous le vocable du Centre culturel de Drummondville. (Photo: gracieuseté)

À 21 ans, Pierre Parent était le plus jeune parmi les membres du personnel. En tant que directeur, il avait le mandat de gérer, animer et développer l’établissement culturel. Ce n’était pas une mince affaire.

«Le Centre culturel était établi dans une ville d’ouvriers et une ville sportive. L’aréna présentait du hockey junior. Les gens étaient des amateurs de sport. La partie culturelle de spectacles n’était pas du tout implantée. À un point tel que l’Union des propriétaires de Drummondville s’opposait au financement des frais du centre culturel.»

Pierre Parent a mis sur pied une campagne d’abonnement qui visait l’ensemble de la population. «J’ai embauché pendant tout un été une quarantaine d’étudiants. Ils ont fait le tour de la ville, chaque maison. J’avais préparé un programme en disant qu’ils allaient payer 10 $ pour devenir membres du Centre culturel. Ils avaient des spectacles gratuits et ils avaient de l’escompte sur tous les autres spectacles.»

Un total de 4000 membres se sont inscrits, ce qui représente une source de fierté pour Pierre Parent. «On a changé l’attitude de la population par rapport au développement culturel. C’était majeur.»

Trois ans plus tard, l’aventure de Pierre Parent à la Maison des arts a pris fin. Il a démissionné pour se consacrer au développement du réseau des tournées dans le domaine artistique.

Deuxième carrière

Sans contredit, Pierre Parent déborde de créativité. Il est constamment habité par mille et un projets. Il n’hésite pas à foncer pour les réaliser, surtout ceux qui sortent du lot.

Pierre Parent a bâti plusieurs entreprises au cours de son parcours professionnel. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’année 1979 marque un tournant important dans son parcours. Il s’est lancé dans la création et l’organisation de divers salons. Le tout premier a été celui de l’habitation au Stade olympique de Montréal.

«Je savais que le Salon de l’habitation allait répondre à un besoin extraordinaire. On était avant la période des grandes surfaces. Tout ce qui existait, c’étaient des quincailleries. J’ai été le premier à regrouper les exposants par secteur d’activités.»

Le Groupe Promexpo a vu le jour. «J’ai fait des salons à Montréal, Québec et Toronto. J’avais une équipe d’une centaine de personnes qui travaillaient avec moi.»

Pierre Parent a entre autres créé toutes sortes d’événements, dont le salon Tourisme Voyage.

Troisième carrière

Le Drummondvillois ne s’est pas arrêté là. Une fois sa compagnie vendue, il s’est tourné vers un tout autre domaine… l’hôtellerie. «J’ai développé des concepts parfois seuls, parfois avec des partenaires, de résidences hôtelières. J’en ai fait en Floride, en République dominicaine, en France et à Montréal. J’ai bâti le premier hôtel dans le Vieux-Montréal, le Saint-Sulpice. J’ai fait aussi le Crystal», indique-t-il.

Mentionnons d’ailleurs que le Crystal a été la première tour du Québec à regrouper des condos et des chambres d’hôtel appartenant à des investisseurs, où la clientèle d’affaires et de tourisme se côtoie.

Dorénavant à la retraite, Pierre Parent se dit fier de ses différentes réalisations. Il a d’ailleurs couché sur papier les moments les plus importants de sa vie dans le roman Courir vers le bonheur. Il parle entre autres de ses artistes, ses salons, ses hôtels et les femmes qu’il a aimées.

«J’ai beaucoup aimé ce que j’ai vécu parce que j’ai pu vivre dans la passion. J’ai vécu des vies pas plates. J’ai vécu des vies très actives», conclut l’homme de 78 ans.

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