TRIBUNE LIBRE. Le 26 février prochain, notre mairesse, Stéphanie Lacoste, entend exposer sa vision du centre-ville à l’occasion de son «souper bi-annuel», tenu sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond.
En annonçant cette thématique, Mme Lacoste a mis en appétit le citoyen que je suis.
Voilà bien 40 ans que l’on se demande ce que pourrait bien devenir ce centre-ville. On en a beaucoup parlé. Or, j’ai l’intime conviction que le temps est venu d’oser, de risquer et d’aller hors des sentiers battus. Les derniers mois ont démontré qu’on était vraiment doué pour le marketing et l’image avec la campagne «Oh! Centre». Mais… le produit est-il mûr?
La récente annonce du groupe MNP de quitter le centre-ville, couplée à la précédente du groupe UV-Mutuelle, témoigne d’un exode inquiétant et persistant. Un autre bureau d’avocats d’envergure s’est également établi ailleurs.
Tous ces déplacements rendent urgente l’adoption de mesures fortes et jamais vues afin d’éviter que Drummondville ne subisse une «Saint-Hyacintisation» de son développement via l’autoroute 20. Une telle tendance est source d’étalement urbain, favorise l’usage de l’auto-solo, complique la circulation et, inévitablement, affaiblit notre centre-ville.
J’aimerais que notre mairesse nous annonce la fin de cet exode en développant un programme qui favoriserait l’engagement de promoteurs immobiliers à la transformation du patrimoine bâti au centre-ville, aux fins d’offrir des options intéressantes au plus grand nombre possible de professionnels à la recherche d’espaces de bureaux modernes que ce soit pour la location ou l’acquisition.
Ce secteur doit redevenir la «saveur du mois». Il en va de notre cohésion sociale. Il faut en faire un lieu rassembleur et une source de fierté. Si on veut maintenir des bars et restos de qualité, l’augmentation de la clientèle d’affaires le midi sera utile.
Les places d’affaires sont une chose. Le divertissement en est une autre. J’aimerais bien entendre notre première magistrate nous confirmer l’intention de favoriser l’émergence d’entreprises de divertissements de tous types au centre-ville. Faire de ce centre-ville le lieu du «fun» chez-nous.
Certaines entreprises de divertissement tiennent le fort, mais sont fragiles. Il faut rassembler nos forces et favoriser une véritable synergie. Le projet de vaisseau-amiral que pourrait constituer la salle multifonctionnelle de spectacles doit connaître son dénouement à court terme et ne saurait attendre l’avènement d’un programme de financement de Québec qui ne sera probablement pas au rendez-vous. Nous connaissons tous le contexte budgétaire de nos gouvernements. En outre, nous devons faire le nécessaire pour y conserver nos Voltigeurs qui amènent
fréquemment une faune intéressante au centre-ville.
Je présume que Mme Lacoste traitera également des prochaines phases de l’écoquartier Fortissimo. Elle devra ici se décharger du fardeau de la preuve. En effet, le vocable «Éco» ne deviendra-t-il qu’un vague mot ou décrira-t-il un ensemble immobilier carboneutre usant des technologies tels la géothermie, les panneaux photovoltaïques, l’usage de matériaux isolants supérieurs.
De plus, comment pourra-t-on calmer les inquiétudes exprimées assez justement par des citoyens en ce qui a trait à la mobilité, dans un secteur où l’auto-solo règne notamment sur les rues Heriot et Brock en début et fin de journée?
Y aura-t-il une stratégie pour tenter d’intégrer le CNIMI et le pavillon de l’Université à la vie du centre-ville? Comment comptera-t-on y déployer la mobilité?
À mon avis, tout développement le moindrement ambitieux de notre centre-ville ne pourra survenir sans revoir complètement notre mode de mobilité actuel qu’est l’auto-solo. C’est donc une approche globale qu’on doit privilégier. Il faudra bien qu’un jour, on cesse de parler de carboneutralité et qu’on l’instaure!
Évidemment, le sujet est beaucoup plus vaste que les quelques préoccupations que je viens d’exprimer. Et je n’ai même pas traité de la prise en charge des sans-abri.
Ainsi, l’initiative de Mme Lacoste de traiter de l’avenir du centre-ville devant un aussi vaste parterre doit être saluée. Elle n’en diminue pas les attentes du citoyen que je suis.
Jean-François Houle, avocat drummondvillois
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