L’irrésistible poussée des Diables rouges

L’irrésistible poussée des Diables rouges
Les Diables rouges sont l’équipe de l’heure en Ligue Magnus. (Photo : Laurie Zydek)

HOCKEY. Le succès se construit souvent à travers l’adversité. Le chemin parcouru par les Diables rouges cette saison en est une autre belle preuve.

Bon dernier au classement général de la Ligue Magnus à la mi-janvier, le club de Briançon est méconnaissable depuis quelques semaines. Contre toute attente, la troupe de l’entraîneur-chef Pierre Bergeron vient de remporter 11 de ses 12 derniers matchs. L’équipe de l’heure en France n’accuse plus qu’un point de retard sur la huitième position, synonyme d’une place en séries éliminatoires.

Selon Pierre Bergeron, c’est l’accumulation d’une somme de plusieurs détails qui est à l’origine de ce formidable revirement de situation. Un esprit d’équipe à toute épreuve, une attitude résiliente et le retour des blessés en font partie.

«On travaillait déjà fort, a exprimé le Drummondvillois au bout du fil. On ne jouait pas du mauvais hockey : on n’avait pas de résultats. C’est juste ça. Après ça, à l’entraînement, on a changé quelques exercices qui font qu’on est meilleurs en termes d’exécution en espaces restreints. On se parle plus. On est plus sur les détails, mais à la fin, c’est juste qu’on a commencé à respecter notre identité qu’on essaie de construire depuis le début de la saison.»

Pierre Bergeron. (Photo : Laurie Zydek)

Pour bâtir cette culture à sa première campagne à la barre de l’équipe, Pierre Bergeron a pris l’habitude de rappeler deux dictons populaires à ses joueurs : le diable est dans les détails et le diable ne dort jamais.

«Ce sont deux expressions simples, mais vraies, a affirmé l’homme de hockey de 38 ans. Il faut les respecter. Ça n’a pas besoin d’être vraiment compliqué, mais c’est juste que là, on le fait avec régularité. Le groupe vit bien. Les joueurs s’entendent bien. On a passé à travers beaucoup d’épreuves cette année. Même dans l’adversité, les gars restaient soudés. L’esprit d’équipe a toujours été là. Les gars ont toujours regardé dans la même direction et ils ont été capables de s’en sortir.»

Chacun à leur façon, les protégés de Pierre Bergeron participent aux succès de l’équipe.

«Il y a vraiment quelque chose qui est en train de se créer. Ça ne prend pas grand-chose pour faire une différence. Même les gars qui ne jouent pas amènent du positif, de la bonne humeur dans l’entourage de l’équipe.»

Cette poussée irrésistible n’est pas sans rappeler la remontée effectuée par l’équipe de Pierre Bergeron lors de la dernière campagne. Avant-derniers au classement général à la mi-saison, les Éléphants de Chambéry ont atteint la finale de la première division.

Rester sur la vague

Le club de Briançon ayant raté les séries au cours des cinq dernières saisons, la ville nichée dans les Hautes-Alpes n’a pas vécu une telle série de victoires depuis plusieurs années. L’organisation a décroché le championnat de la Ligue Magnus en 2014 et celui de la première division en 2019.

«Une chose est certaine : c’est le fun gagner à Briançon! Lors de notre dernier match, l’aréna était plein à craquer. Il y avait de l’ambiance comme dans un centre Marcel-Dionne rempli à craquer en séries! C’est beau à voir. C’est une belle expérience à vivre pour tout le monde», a exposé Pierre Bergeron.

À leur dernière sortie, les Diables rouges ont décroché une cinquième victoire consécutive en renversant les Ducs d’Angers au compte de 4-2. Le club angevin occupe le deuxième rang du classement général.

Pierre Bergeron. (Photo : Laurie Zydek)

«C’est une organisation qui a 4,5 fois notre budget. En début de match, on les respectait trop, mais à un moment donné, on a arrêté de se laisser impressionner. Si on a commencé à faire cette remontée-là au classement, c’est justement parce qu’on n’avait rien à perdre. Là, il ne faut pas commencer à jouer comme si on avait quelque chose à gagner. Présentement, on joue avec une « fuck you attitude ». Il faut juste continuer à jouer de cette façon-là», a lancé Pierre Bergeron, qui n’entend rien changer à cette recette gagnante.

Avec trois parties à disputer d’ici la fin de la saison régulière, le pilote des Diables rouges estime qu’au moins deux victoires seront nécessaires pour permettre à son équipe de se qualifier pour les séries éliminatoires. Briançon a rendez-vous avec Marseille, Amiens et Bordeaux, des clubs actuellement classés entre le quatrième et le sixième rang du circuit.

«Présentement, on a du succès. C’est le fun, mais ce n’est pas fini. On veut faire les séries. Ça va être dur; ça va être très dur. Quand tu es sur une bonne vague dans le hockey, il faut que tu essaies de la surfer. En ce moment, il faut trouver la balance pour rester sur la vague. Si on fait ça, de belles choses pourraient arriver.»

Quoiqu’il advienne, cette poussée exceptionnelle facilitera le travail de Pierre Bergeron et de ses acolytes lorsque viendra le temps de recruter de nouveaux joueurs en vue de la prochaine campagne.

«Quand tu commences la saison, il faut que tu vendes un projet. Quand tu vends un projet, tu n’es jamais vraiment sûr de ce qui va se passer. Mais quand tu vois ce qui se passe en ce moment, c’est le fun, parce que le joueur vit une belle expérience. Tout est hyper positif. C’est bon pour la ville. C’est bon pour l’organisation», a conclu l’ancien défenseur de la LHJMQ.

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