Tarifs douaniers : Drummondville parmi les plus touchées au Québec

Tarifs douaniers : Drummondville parmi les plus touchées au Québec
Drummondville serait la troisième parmi les sept RMR du Québec à être la plus touchée par les tarifs douaniers selon la Chambre de commerce du Canada. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

TARIFS DOUANIERS. La Chambre de commerce du Canada (CCC) estime que la région métropolitaine de recensement (RMR) de Drummondville serait la 12e plus touchée par les tarifs douaniers des États-Unis à l’échelle canadienne.

Il s’agit du constat fait par le Laboratoire de données sur les entreprises (LDE) de la CCC dans une étude publiée le 11 février sur son site web. La CCC a élaboré un indice d’exposition aux tarifs américains à l’aide de données commerciales régionales fournies par Statistique Canada pour les 41 RMR de plus de 100 000 habitants du pays.

Au Québec, Saguenay, en septième place, Trois-Rivières, neuvième, et Drummondville, 12e position, sont les trois villes les plus à risque. La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean est responsable d’environ un tiers de la production canadienne d’aluminium, dont 85 % sont exportés vers les États-Unis, en grande partie pour desservir le secteur automobile et les installations de production connexes. Ensuite, Trois-Rivières est une autre ville portuaire du Québec qui traite de l’aluminium et des produits forestiers et agroalimentaires. Elle est stratégiquement située le long du fleuve Saint-Laurent, entre Montréal et Québec. Puis, Drummondville est un acteur important dans le domaine des produits de bois et du mobilier résidentiel, décrit la CCC.

Selon les données de 2023 récoltées par le LDE, la RMR de Drummondville exporte pour 1,341 milliard de dollars vers les États-Unis. Cela représente 84,4 % des exportations totales de la région et 23,2 % du PIB (produit intérieur brut) de la région. On compte 150 exportateurs drummondvillois vers les États-Unis.

Dans son texte résumant l’étude, l’auteur Stephen Tapp signale que l’impact final des droits de douane sur les économies locales du Canada est encore incertain en raison de la complexité et la fluidité de la situation. La CCC s’attend à une plus grande volatilité et à une dépréciation du dollar canadien à court terme.

La capacité des exportateurs canadiens à se tourner vers d’autres marchés est variable, selon l’organisation. Elle serait généralement plus facile pour les entreprises de produits de bases que pour celles qui fabriquent des machines, des équipements et des pièces spécialisés.

Avec cette analyse, la CCC souhaite apporter de nouveaux arguments aux dirigeants politiques, aux entreprises et au public pour participer au débat actuel sur la réponse du Canada vis-à-vis les tarifs douaniers américains.

Drummond économique à l’affut

Dans la région, Drummond économique avait indiqué, au début du mois, qu’elle sonderait les entreprises afin de savoir dans quelle mesure elles seront affectées par les tarifs.

«Les données préliminaires de notre sondage indiquent que les moyennes et grandes entreprises de notre région sont particulièrement actives sur le marché américain, certaines y réalisant plus de 50 % de leur chiffre d’affaires», écrit Simon Laliberté, directeur communication et marketing stratégique chez Drummond économique, dans un échange de courriel.

L’organisation entretien actuellement des discussions avec les grands employeurs de la région afin de bien cerner leur réalité et leurs préoccupations concernant les impacts potentiels des mesures tarifaires. Des solutions potentielles se sont dégagées de ces échanges.

«Dans le cadre de stratégies de réciprocité, il serait par exemple pertinent que le Canada envisage l’application de contre-mesures tarifaires sur certains produits américains, notamment les matériaux de construction, dans le but de protéger nos manufacturiers. Une telle approche pourrait être encore plus efficace si elle s’accompagne d’un allègement des barrières interprovinciales, facilitant ainsi l’accès au marché intérieur pour nos entreprises», ajoute M. Laliberté.

Sachant que la région n’est pas directement concernée par les mesures visant l’acier et l’aluminium, Drummond économique reste à l’affut des précisions qui seront apportées d’ici au 4 mars quant aux actions qui seront prises. L’analyse du portrait économique régional se poursuit d’ici là.

Le 5 mars, Drummond économique tiendra une rencontre réunissant les acteurs économiques régionaux, provinciaux et fédéraux dans l’objectif d’offrir aux entreprises d’ici un accès direct à l’information et aux ressources nécessaires pour affronter les nouvelles réalités du commerce international.

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