GRÈVE. Les quelque 13 000 travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) affiliées à la CSN exercent une deuxième journée de grève aujourd’hui dans plus de 400 installations à travers la province.
La rencontre de négociation du 28 janvier n’aura pas permis de faire des avancées significatives. Devant le manque d’intérêt du gouvernement à accélérer la cadence, la deuxième journée de grève nationale dans toutes les régions du Québec vise à faire comprendre l’importance d’améliorer les conditions de travail et les salaires dans ce secteur particulièrement touché par la pénurie.
Les travailleuses manifesteront dans des rassemblements de quartiers pour demander au gouvernement d’accélérer la négociation en bonifiant les conditions pour l’ensemble du personnel des CPE.
Dans la région, un grand rassemblement est prévu vers 10 h 30 au CPE Mamuse et Méduque de Trois-Rivières.
Les revendications
Pour la CSN, la négociation en cours doit permettre de freiner la pénurie qui touche l’ensemble du personnel des CPE, des éducatrices en passant par les employés des cuisines et le personnel administratif. Les travailleuses réclament notamment une charge de travail moins lourde assortie d’une meilleure rémunération pour assurer l’attraction et la rétention. Des primes de disparité régionale pour les employés de certaines régions éloignées sont demandées. Enfin, elles souhaitent voir implanter des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, entre autres par des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants, ainsi que par un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers.
«Le gouvernement a une stratégie déplorable. Il laisse traîner la négociation alors qu’il est urgent d’implanter des solutions ambitieuses pour freiner la pénurie dans les CPE. Il devra expliquer aux parents pourquoi il refuse d’en faire plus pour s’assurer de bonifier nos conditions de travail. Les 13 000 travailleuses des CPE de la CSN ont montré le 23 janvier à quel point elles sont mobilisées. Elles sont prêtes à remettre ça le 6 février», lance Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
«Une des choses que le gouvernement ne semble par comprendre, c’est que les problèmes qui touchent nos CPE concernent l’ensemble des employés et toutes les régions. Si la pénurie est forte partout, elle l’est encore plus dans certaines régions éloignées, d’où l’importance d’implanter des primes à ces endroits. Quand un CPE a du mal à recruter des responsables à l’alimentation ou des agentes et des agents administratifs, cela a un impact sur les enfants. C’est pourquoi la négociation ne doit laisser personne derrière», soutient Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.
«Le gouvernement ne peut pas ignorer le cri du cœur des travailleuses des CPE. Chaque jour, elles prennent soin de nos tout-petits. Elles veulent continuer de le faire, mais pour ça, il faut bonifier leurs conditions de travail et leurs salaires. Notre réseau des CPE est un joyau qui permet aux femmes de pleinement participer au marché du travail. Il faut continuer de tout faire pour le développer et actuellement, ça passe par la négociation», expose de son côté Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Rappelons que d’autres journées de grève pourraient s’ajouter dans les prochaines semaines si la négociation n’accélère pas, un mandat de grève de cinq jours ayant été adopté à 94 %.
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. Le syndicat est présent dans plus de 400 CPE, dont les CPE Les P’tites Abeilles et Mini Campus de Drummondville. (CGM)