TARIFS DOUANIERS. La Fédération de l’Union des producteurs agricoles du Centre-du-Québec suit de près la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis, générant son lot d’incertitudes et d’inquiétudes au sein de l’organisation.
«C’est le sujet de l’heure. Ça change à chaque heure aussi. Au niveau de l’UPA, on jette un œil très sérieux sur la situation afin d’analyser les impacts sur les producteurs et productrices», mentionne d’entrée de jeu la présidente de l’organisation, Julie Bissonnette.
Selon l’UPA, 68 % des exportations bioalimentaires de la province ont été envoyées aux États-Unis en 2023. «Les légumes, le porc, le sirop d’érable, les fruits et les noix sont les productions les plus impactés [par l’imposition des tarifs douaniers]», mentionne-t-elle, en précisant que le Centre-du-Québec n’est pas épargné.
Règle générale, la proximité du marché américain se révèle avantageuse pour les producteurs. «Ce n’est pas pour rien qu’on fait affaire avec les États-Unis. C’est proche. Le transport est moins loin que d’envoyer ça de l’autre côté en Europe.»
Il n’est pas si simple de se tourner vers les autres pays, d’après Julie Bissonnette. «Les groupes spécialisés et les fédérations de producteurs regardent ça, informe-t-elle. Il y a des choses qui s’entreposent mieux que d’autres, mais il y a beaucoup de produits frais. Il n’y a pas moyen de parcourir une longue distance en avion ou en bateau. C’est plus embêtant de ce côté.»
Sans surprise, les membres de l’UPA se disent préoccupés à l’heure actuelle. «Si la facture du 25 % est refilée aux producteurs, c’est énorme comme dépense. Juste ça, c’est assez gros pour faire une différence pour un producteur agricole», soutient Julie Bissonnette.
Pour éviter la décroissance du domaine agroalimentaire, l’UPA du Centre-du-Québec porte ses propres revendications. «On veut s’assurer que les producteurs puissent continuer de faire ce qu’ils font chaque jour», dit la présidente.
Ainsi, l’organisation réclame une aide directe aux producteurs qui sont touchés par l’imposition des tarifs douaniers, tout comme un allégement réglementaire administratif afin de limiter les contraintes.
En parallèle, Julie Bissonnette salue le mouvement qui favorise l’achat local. «On entend beaucoup depuis en fin de semaine l’importance de l’achat local au niveau du Québec et du Canada. C’est quelque chose qu’on aimerait qui soit fait 365 jours par année, peu importe la situation. En même temps, il faut s’assurer que l’agriculture nourrisse le Québec et le Canada et qu’on s’autosuffise. Il n’y aura peut-être pas de bananes ni d’oranges. Il y a plein d’autres fruits et légumes au Québec. Il faut s’assurer de les choisir et de les promouvoir», dit-elle.
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