CULTURE. L’art est un processus. C’est ce que démontrent quatre artistes en participant à la résidence-exposition intitulée Fissure chez Axart, levant le voile sur les différentes étapes menant à la réalisation d’une exposition.
Le centre de diffusion et de développement artistique s’est récemment transformé en atelier. Michel Desroches, Nathalie Dupont, Nicole Jalbert ainsi que Karolann St-Amand ont établi leur quartier général, et ce, jusqu’au 2 février.

À leur arrivée, tout était à construire. Tout était à créer. Le point de départ du projet? Une citation de Léonard Cohen. «Il y a une fissure en chaque chose, c’est ainsi que la lumière peut entrer.»
Parfois, les artistes travaillent seuls; d’autres fois, ils partagent le lieu en groupe. Les conversations sont enrichissantes et elles permettent de mieux avancer. Les jours s’écoulent et le projet prend forme.
Le travail d’équipe est de mise. «C’est intéressant de vivre avec l’espace. On s’installe et on crée ici. L’autre fois, on se parlait de ce qu’il allait avoir sur les murs. Il ne faut pas qu’il y ait trop d’interférence. Il faut que tout cohabite et que l’harmonie s’installe pour que ça devienne un tout», indique Nathalie Dupont.
L’artiste multidisciplinaire s’est lancée dans la création d’une tour unique en son genre, trônant au centre de la pièce. Cette idée a émergé lors de ses séances de dessin quotidiennes dans son cahier de croquis.

Partage et échange
Une synergie s’est rapidement installée entre les membres du groupe. «On est toujours dans l’échange, entre donner et recevoir. C’est un mouvement constant. Par exemple, je suis en train de trier mes photos et trouver ce qui va émerger. Je vois Michel avec son mouvement. Je vois une photo avec un mouvement. Si j’avais été seule chez moi, je n’aurais pas eu cette réflexion», fait savoir Karolann St-Amand.
Cette dernière a aménagé son bureau de travail à même l’espace d’exposition. Lors de la visite de L’Express, elle effectuait une collecte de photos pour ensuite procéder à des montages sur son ordinateur.
L’objectif est de créer des diptyques qui combinent poésie et photographie. «On dirait que la thématique a été écrite pour moi. C’est l’idée de l’entre-deux et de la lumière qui m’habite constamment», soutient-elle.
Sortir de sa zone de confort
Il s’agit de la première fois que Michel Desroches effectue une résidence de création, en 40 ans de carrière. Cette expérience le sort de sa zone de confort puisqu’il est habitué à travailler sur des projets à long terme.

Dans ce cas-ci, l’aventure a commencé le 15 janvier. Après un moment de recherche et d’exploration, il a mis la main sur son fil conducteur où le chaos et l’harmonie se côtoient.
L’artiste a fait preuve de débrouillardise pour arriver au résultat désiré. «Je me suis fait une corde avec une serviette que j’ai tressée. Je viens travailler en frappant sur le panneau», explique-t-il.
Pour sa part, Nicole Jalbert a décidé de construire deux maquettes avant de s’embarquer dans la réalisation de structures. Elle compte peindre la surface arrondie pour apprivoiser une autre surface.
«C’est la première fois que je fais de cette façon-là . Je me mets au défi de partir avec ça. Il y a un vertige», exprime-t-elle.

Nouveau regard
La résidence est l’occasion de démystifier les arts visuels auprès de la population. «C’est une des missions d’Axart de rendre l’art accessible au public. C’est la meilleure option. Quand je suis là , il y a toujours des passants qui entrent. Il y a aussi des artistes de la galerie. Les gens sont très curieux. Plus il y a des choses qui apparaissent dans l’espace, plus les gens viennent. C’est intéressant d’avoir ce dialogue avec ces personnes», témoigne Karolann St-Amand.
Celle-ci a d’ailleurs animé un atelier à un groupe d’enfants du Centre communautaire de Saint-Joachim-de-Courval lors d’une journée pédagogique, en lien avec la résidence.
Le vernissage de l’exposition Fissure aura lieu le 6 février de 17 h à 19 h chez Axart. Les œuvres sont présentées jusqu’au 2 mars.