Le combat mental des Diables rouges

Le combat mental des Diables rouges
À sa première saison derrière le banc des Diables rouges de Briançon, Pierre Bergeron est confronté à plusieurs défis. (Photo : gracieuseté)

HOCKEY. En débarquant à Briançon, Pierre Bergeron était conscient de l’ampleur du défi qui l’attendait. Lentement mais sûrement, l’entraîneur drummondvillois cherche à bâtir une équipe à son image qui sera capable de s’extirper des bas-fonds du classement dans la Ligue Magnus.

Auteurs de huit victoires en 32 parties jusqu’ici cette saison, les Diables rouges sont présentement relégués au 12e et dernier rang du classement. L’organisation est en voie de rater les séries éliminatoires pour une sixième année consécutive. Au-delà de ces résultats, Pierre Bergeron a dénoté une certaine amélioration dans les performances de son équipe dernièrement.

Pierre Bergeron. (Photo : gracieuseté)

«Je savais en partant que c’était un programme en reconstruction, a exprimé Pierre Bergeron dans une entrevue téléphonique. C’était sûr que c’était pour être compliqué. Maintenant, depuis le début de la saison, on joue beaucoup de bons matchs. On est toujours proches, mais il manque tout le temps un petit ingrédient. À ce niveau-là, c’est frustrant, mais à la fin, on voit de la progression tout le temps.»

«Souvent, il y a un truc qui arrive et tout le monde baisse les bras, a poursuivi l’homme de hockey de 37 ans. Ça devient beaucoup un combat mental. Il y a des matchs qu’on arrive à le surmonter. Il y a des périodes qu’on joue bien, mais on connaît des passages à vide aussi. Sauf que l’effort des gars est là. Le jeu collectif est structuré.»

À leur dernière sortie, les Diables rouges ont d’ailleurs soutiré un gain de 4-3 en prolongation aux Dragons de Rouen, détenteurs de la quatrième position. «C’est une des tops écuries de notre ligue. C’est une victoire qui fait du bien», a lancé Pierre Bergeron.

En cours de route, les Diables rouges ont dû composer avec plusieurs blessures. Comble de malheur, l’équipe a été chassée de son propre aréna en raison d’un bris du système de réfrigération.

«Ça nous a vraiment retardés. On a été une période de 16 jours sans jouer. Quand on est revenu au jeu, on a dû jouer cinq matchs en dix soirs. On n’était vraiment pas dans le rythme. Sans ces embûches, la saison aurait peut-être été beaucoup plus facile. Ce sont des événements que tu ne peux pas contrôler, mais à un moment donné, ça fait partie du hockey», a souligné celui qui a dirigé les Éléphants de Chambéry, dans la division 1, pendant trois saisons avant de s’amener dans les Hautes-Alpes.

En plus de diriger les Québécois William Lemay, Wayne Létourneau et Mathis Despaties, Pierre Bergeron prodigue ses conseils au fils de Matthew Barnaby, Matthew Jr. La formation briançonnaise figure parmi les plus jeunes équipes du circuit.

«On a beaucoup de vitesse, beaucoup de hargne, mais on a un gros manque d’expérience. Plusieurs joueurs en sont à leurs premiers pas chez les professionnels. Le manque d’expérience, tu le ressens parfois dans les moments critiques d’un match. C’est là qu’on va s’effondrer», a expliqué celui qui surveille attentivement la carrière de ses anciens protégés, dont Téo Toubhans-Besnier, qui évolue présentement chez les Voltigeurs.

Une surprise de taille

En coupe de France, un tournoi regroupant des équipes de tous les niveaux, les Diables rouges ont causé une surprise de taille en atteignant la demi-finale. La troupe de Pierre Bergeron s’est finalement inclinée 5-0 devant les Brûleurs de loups de Grenoble, détenteurs du premier rang au classement en Ligue Magnus.

«À chaque match, c’était une question de vie ou de mort. Les gars essayaient moins de faire des jeux de fantaisie. Ils étaient plus sur la corde raide. Je pense que ça nous a vraiment souri. On a connu un super beau parcours. Il n’y a pas de honte à perdre contre Grenoble. Ils ont sept fois notre budget», a fait remarquer Pierre Bergeron.

Pierre Bergeron. (Photo : gracieuseté)

Avec 11 parties à disputer d’ici la fin de la saison régulière, les Diables rouges chercheront à grimper au classement. L’équipe accuse 15 points de retard sur les détenteurs de la huitième et dernière place donnant accès aux séries éliminatoires.

«On a des matchs qui sont prenables, a souligné Pierre Bergeron. Le but, c’est de voir une amélioration. En ce moment, on est dans une position où on peut finir ailleurs que derniers et voir cette amélioration-là.»

«On y croit encore, a-t-il ajouté. Comme chaque victoire vaut trois points, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Si on en colle quelques-unes en ligne, c’est un tout autre scénario. L’objectif, c’est de faire un pas par en avant comme organisation.»

Pour éviter une relégation, les quatre équipes exclues des séries éliminatoires s’affronteront dans une série de matchs aller-retour. Dans la division 1, seuls les Corsaires de Dunkerque auraient fait une demande à la Fédération française de hockey sur glace pour être promus en Ligue Magnus.

«Briançon aurait dû descendre ces quatre dernières années, mais ils ne l’ont jamais fait parce qu’il n’y a pas une équipe qui a le budget ou la structure pour être capable de monter en Ligue Magnus. Les chances de descendre sont minces, mais à la fin, notre but est de nous sortir de la médiocrité. C’est vraiment ça l’objectif. On travaille dans ce sens-là», a conclu l’ancien défenseur, qui a soulevé la coupe Memorial avec les Remparts de Québec en 2006.

Académie Line-Up

Pierre Bergeron et ses acolytes préparent déjà la prochaine édition de l’Académie Line-Up, qui se déroulera au centre sportif Girardin durant la période estivale. L’école de hockey a récemment engagé Timothé Frémont au poste de préparateur physique.

«C’est une machine d’athlétisme. On veut que nos joueurs prennent un pas vers l’avant sur leur explosion. On va avoir des tests physiques vraiment complets. J’ai hâte de voir ce que cette addition va donner sur le développement des gars de la région», a affirmé Pierre Bergeron.

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