Une dernière messe à l’église Saint-Joachim

Photo de William Hamelin
Par William Hamelin
Une dernière messe à l’église Saint-Joachim
Des membres du clergé étaient présents pour la messe de désacralisation de l’église de Saint-Joachim-de-Courval. (Photo : William Hamelin)

PATRIMOINE. Dimanche se tenait la messe de désacralisation de l’église de Saint-Joachim-de-Courval. Beaucoup d’émotions ressortaient parmi les membres du clergé ainsi que de la trentaine de citoyens assistant à la dernière cérémonie du lieu de culte.

Si certaines personnes sont venues par simple curiosité de comprendre ce qu’est une désacralisation, d’autres, comme Thérèse, étaient présentes pour assister à la toute dernière messe d’une église qui a marqué l’histoire de sa famille.

«Nous sommes une famille de 10 enfants et nous avons tous été baptisés ici. Donc, pour moi, je ne pouvais pas manquer la messe d’aujourd’hui. C’est bien aussi que l’église ne soit pas démolie et servira à autre chose», affirme-t-elle.

La cérémonie religieuse a été menée, entre autres, en présence du curé de la paroisse Saint-Luc, Jean-Luc Blanchette, ainsi que de l’évêque du diocèse de Nicolet, Mgr Daniel Jodoin. Tous les deux étaient émotifs avant le début de la messe de désacralisation de l’église du village.

«C’est une bonne nouvelle pour la communauté puisque c’est un organisme à but non lucratif qui reprend les lieux. [L’église] servira à autre chose que des eucharisties, que l’on ne faisait que deux fois par mois. Ça donnera une deuxième vie à l’édifice et c’est important pour les gens de la communauté», souligne le curé Blanchette.

«Pour un évêque, [désacraliser une église] c’est toujours une petite peine. On a un pincement au cœur parce que cette église a [quasiment] 125 ans. C’est la même depuis le début. Il y a tellement de belles choses qui se sont faites ici, alors la fermer c’est comme des parents qui doivent quitter la maison familiale avec tous les souvenirs qu’ils ont vécus avec leur famille», illustre Mgr Jodoin.

Des représentants municipaux ont également assisté à la dernière messe du lieu de culte, dont la conseillère municipale et représentante du district 12 de la Ville de Drummondville, Cathy Bernier. «Désacraliser l’église, c’est un peu la fin d’un chapitre et le début d’un autre», exprime-t-elle.

«Je pense que la beauté de la chose d’aujourd’hui c’est qu’on laisse la place à la religion, en désacralisant l’église, pour laisser la place à la communauté d’une manière différente. La volonté des gens c’était que le bâtiment reste au sein de la communauté parce que ça fait partie de l’histoire et du paysage urbain du village», ajoute Mme Bernier.

L’an dernier, une poignée d’habitants de Saint-Joachim-de-Courval se sont rassemblés avec l’idée de transformer le bâtiment religieux en un espace de vie multifonctionnel. L’instigateur du projet, Yvon Brûlé, estime qu’il s’agit «d’une continuité dans le temps» puisque les églises «sont très peu utilisées pour leur service religieux» de nos jours.

M. Brûlé soutient que les différentes études actuelles avancent bien. Il estime que le coût des travaux dans leur ensemble s’élève maintenant à environ 1,75 M$. «L’exécution des travaux devrait débuter début 2026 si tout va bien dans nos demandes de financement», rappelle-t-il.

Jusqu’à maintenant, l’OBNL a amassé 157 000$. Elle compte effectuer ses prochaines demandes cette année notamment auprès de la Ville de Drummondville, le conseil du patrimoine religieux du Québec et auprès du programme fédéral Fonds des legs. Ce dernier est une aide financière pour des projets communautaires d’immobilisations destinés à la communauté pouvant couvrir jusqu’à 50 % des dépenses admissibles, allant jusqu’à un maximum de 500 000 $.

Partager cet article