POLITIQUE. Après dix ans d’implication en politique municipale, Stéphanie Lacoste a jugé qu’il était temps de passer le flambeau à la mairie de Drummondville.
La pause du temps des Fêtes lui a permis d’achever une réflexion qui s’est amorcée durant la dernière année. C’est en prenant le temps de se poser et en discutant avec ses proches qu’elle a senti le besoin de renouveau et d’amener une nouvelle énergie à la tête de la Ville.
«Je me suis toujours dit que j’occuperai ce poste tant et aussi longtemps que je sentirai que je suis la bonne personne pour accomplir les actions, indique d’entrée de jeu Stéphanie Lacoste. Pendant le temps des Fêtes, j’ai pris le temps de faire un bilan et de regarder ce qui s’en vient. Ma conclusion a été que j’avais rempli le mandat qui m’avait été confié comme mairesse. Je sentais qu’on était dû pour un renouveau. Je crois énormément au service public et je crois qu’il faut aussi savoir quitter. C’est maintenant mon heure de quitter la politique municipale.»
Pour la mairesse, il était aussi important d’annoncer ses intentions rapidement à la population. Consciente des défis et des enjeux qui attendent Drummondville ces prochaines années, elle a voulu donner le temps aux personnes intéressées à prendre sa relève de se préparer et de sonder leurs appuis, comme l’a annoncé David Bélanger, directeur de l’Office d’habitation Drummond (OHD), plus tôt cette semaine.
«Je voulais être responsable dans ma décision. Je voulais permettre aux gens de s’annoncer, d’approfondir leur vision et de participer à des débats. C’est par respect pour la fonction», souligne-t-elle.
Selon la première magistrate drummondvilloise, il est temps pour Drummondville de décider ce qu’elle fera de son avenir. La Municipalité s’approche de l’obtention du statut de grande ville, soit les villes qui comptent plus de 100 000 habitants.
«Tous les ingrédients sont là pour qu’on puisse faire un débat de fond. La Ville a des orientations et des projets qui sont là depuis 10 ans et qui s’achèvent. En s’approchant du statut de grande ville, il faut se demander ce qu’on veut, en matière d’urbanisme, pour la suite des choses. La force de Drummondville est sa chaleur humaine. Il faudra se demander comment on voudra la garder en étant une grande ville. Ce sont des questions fondamentales pour la suite des choses», estime Mme Lacoste.
Stéphanie Lacoste considère qu’elle avait accompli ce qu’elle avait à accomplir. Plusieurs grands projets, notamment la construction de la nouvelle usine de traitement de l’eau potable et le développement du quartier de la Fortissimo, sont en marche. Si elle avait décidé de briguer un second mandat, elle indique que de nouveaux projets l’auraient motivée, mais qu’il aurait été impossible de tous les réaliser en quatre ans malgré toute la volonté qu’elle y aurait mise. Dans ces circonstances, elle laissera entre les mains de son successeur la responsabilité de mener ces nouveaux dossiers.
«La politique est un perpétuel renouveau. De penser que je pourrai terminer tous les projets est loufoque. Ça ne pouvait pas être la raison principale [de ma décision].»
Sereine
Rencontrée dans son bureau de l’hôtel de ville 48 heures après avoir partagé ses intentions, Stéphanie Lacoste a révélé être contente de sa décision. On sent tout de même une pointe de nostalgie dans ses commentaires lorsqu’elle dit être «profondément amoureuse de la politique» et exercer «le plus beau métier du monde». Elle a aussi dit avoir été prise de court par la «vague d’amour» qu’elle a reçue à la suite de son annonce. Elle en est fière et reconnaissante et le partage avec toute l’équipe qui l’entoure.
«La politique c’est vraiment noble. C’est ce qui fait en sorte qu’on améliore la vie des gens. Ce sont les outils que nous nous sommes donnés pour vivre en société et j’y crois encore. Je pars en gardant intact mon amour pour la politique, pour la Ville et pour l’être humain. Je reste motivée jusqu’en novembre. Je vais continuer d’être la mairesse que j’ai toujours été avec la même énergie que j’ai toujours donnée pour la Ville. J’y crois et j’aime ce que je fais», affirme Mme Lacoste.
La suite des choses reste à déterminer pour la Drummondvilloise de 45 ans. Elle se dit prête pour de nouveaux défis et affirme que toutes les portes sont ouvertes concernant son avenir. «Le service public se décline dans plusieurs fonctions. Je vais continuer de servir Drummondville, parce que j’y crois, mais d’une autre façon. Je changeais le monde avant d’être en politique. C’est dans mon ADN», exprime Mme Lacoste.
La mairesse confie avoir été contactée par des gens qui ont un intérêt pour le poste, sans toutefois préciser leur nombre ou leur identité, et en être agréablement surprise. Elle s’attend à une course à la mairie intéressante. Elle a hâte d’entendre les propositions et la vision des futurs candidats.
«Je pense que c’est une belle occasion pour les Drummondvillois d’être exigeants. De demander que les candidats présentent une vision et qu’il y aille des débats sur où s’en va Drummondville. Les gens le méritent, nous avons une belle ville», estime la mairesse.
Reprenant les mots de Francine Ruest-Jutras, Stéphanie Lacoste est convaincue qu’elle quitte en ayant «mis la maison en ordre et prête pour un nouveau locataire». De plus, la mairesse n’a pas l’intention de se mêler de la prochaine élection et de «jouer à la belle-mère». Elle conclut en indiquant sa disponibilité pour effectuer la transition.