RÉTROSPECTIVE. L’année 2024 a commencé avec de grands espoirs pour la communauté, qui croyait fermement que le projet de construction d’un nouvel hôpital serait inclus dans le Plan québécois des infrastructures (PQI).
Dès janvier, la Coalition pour un nouvel hôpital régional à Drummondville intensifie ses pressions sur le gouvernement Legault, organisant une conférence de presse et mobilisant les acteurs économiques.
On souhaite qu’il inscrive sans délai la construction d’un nouvel édifice à son agenda.
Parmi les voix qui s’élèvent, les acteurs économiques demandent au gouvernement Legault d’être cohérents dans sa volonté d’accélérer le développement économique de la province. Gerry Gagnon, directeur de la Société de développement économique de Drummondville, insiste sur la nécessité de lier croissance économique et services de qualité, ce qui inclut les soins de santé.
Cinq jours plus tard, la mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste s’entretient avec des représentants du Parti québécois.
En sa qualité de présidente de la Coalition, Mme Lacoste affirme se faire le devoir de rencontrer tous les acteurs qui partagent l’objectif de voir inscrire le projet au PQI 2024.
Le 5 février, tel qu’il l’avait promis, le ministre de la Santé, Christian Dubé, effectue une visite surprise à l’hôpital Sainte-Croix. Étant à même de constater la vétusté des lieux, il reconnait l’urgence des besoins et évoque des travaux de modernisation à venir, sans toutefois confirmer une décision à court terme. Il garantit par le fait même que le projet serait inscrit au PQI d’ici la fin du mandat en 2026, mais refuse de s’engager à l’intégrer dès 2024.
Pas plus tard que le lendemain, les membres de la Coalition lancent leur cri du cœur à l’Assemblée nationale. Appuyés par les députés André Lamontagne et Sébastien Schneeberger, ils exigent un engagement clair.
Puis, le 9 février, le Parti québécois, par la voix de Joël Arseneau, dénonce également l’immobilisme du gouvernement et appelle à une action immédiate après avoir visité l’hôpital Sainte-Croix.
Un choc pour la communauté
Le 12 mars, la décision tombe : le projet est écarté du PQI, provoquant une onde de choc.
«Jusqu’à la dernière minute, on a gardé espoir, parce ce que nos préoccupations ont été constatées par les élus et entendues. Parce que les deux priorités au budget étaient la santé et l’éducation. On s’est même fait dire que l’hôpital Sainte-Croix est l’un des pires hôpitaux du Québec», avait exposé la mine basse Stéphanie Lacoste, au lendemain de l’annonce.
Atterrés mais combatifs, les membres de la Coalition refusent de se laisser abattre. Ils misent plutôt sur les actions permettant de «gagner du temps» dans le dossier.
Pas question de rester les bras croisés aussi pour le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec qui planchera sur la rédaction d’un plan clinique.
De leur côté, les députés Schneeberger et Lamontagne réitèrent leur engagement dans ce dossier.
Avancées partielles
Le 25 avril, le gouvernement décide d’écouter en partie les besoins de la population de Drummondville en annonçant deux appels d’offres.
L’un vise à mettre à jour le plan clinique, notamment pour favoriser la réflexion entourant le choix du futur terrain. L’autre concerne la construction d’une urgence modulaire estimée à 42 millions de dollars, qui libérerait de l’espace pour réaménager certaines unités, le temps que le nouveau centre hospitalier se concrétise.
Un mois plus tard, profitant de l’inauguration de la Maison des ainés, le premier ministre du Québec, François Legault, s’engage à faire inscrire dans le PQI le projet, concédant qu’il y a des besoins réels à Drummondville et que l’immigration contribue à accentuer la pression sur le personnel.
Le Parti québécois va plus loin, s’engageant à construire un nouvel hôpital régional s’il prend le pouvoir.
Puis, au début du mois d’octobre, c’est maintenant au Parti libéral du Québec de hausser le ton sur l’urgence de construire un nouvel hôpital à Drummondville. En visite dans la région les députés André Fortin et Brigitte Garceau critiquent l’inaction de la CAQ.
Ils insistent sur le fait que le projet doit être inscrit au PQI avant les élections de 2026 et qu’il s’agit de la dernière chance dans un contexte budgétaire de plus en plus contraignant.
Une offensive de sensibilisation
Parce que le temps presse à lancer le processus pour éviter de repousser l’accès aux soins de santé de qualité, la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville lance en octobre une offensive sur les réseaux sociaux avec «La Brique», un personnage humoristique et attachant.
À travers ses péripéties, La Brique illustre l’état vétuste de l’hôpital Sainte-Croix tout en sensibilisant les citoyens à l’urgence d’inscrire le projet.
Cette initiative à la fois ludique et sérieuse vise à mobiliser la population, en particulier les jeunes, et à renforcer le soutien public au projet.
La créativité des membres de la Coalition ne s’arrête pas là . Pour convaincre les décideurs de la nécessité immédiate d’un nouveau centre hospitalier, des enfants offrent en novembre des bricolages symboliques au député Sébastien Schneeberger et même, au premier ministre François Legault et au ministre de la Santé Christian Dubé.
Ces gestes créatifs rappellent l’urgence de la situation et la nécessité d’agir rapidement.
Des inquiétudes face aux coupures
En décembre, la Coalition critique les compressions budgétaires de la CAQ qui viendront réduire drastiquement les sommes consacrées à l’entretien et à la mise à niveau des infrastructures en santé.
Tous sont tracassés par le fait que ces coupures viennent compromettre l’avenir de la région, voire le futur centre hospitalier.
Il reste à espérer que ces craintes ne se confirmeront pas dans le PQI 2025.
(Note de la rédaction) Nous vous présentons notre traditionnelle Revue de l’année. Les journalistes de la salle de rédaction de L’Express ont identifié douze événements marquants de l’année 2024. Des nouvelles qui ont fait vibrer, réfléchir et réagir la communauté drummondvilloise et des environs. Nous avons aussi préparé une rétrospective de la Ville de Drummondville et des 17 autres municipalités composant la MRC de Drummond. Il s’agit d’un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur avant d’amorcer la nouvelle année. Bonne lecture!
