HOCKEY. Le Collège Saint-Bernard a le don de faire les choses différemment. L’établissement drummondvillois compte sur des leaders de la trempe de Frédéric St-Denis et Francis Beauvillier pour faire prospérer son programme sport-études spécialisé en hockey.
Regroupant près de 130 jeunes élèves-athlètes, les Sénateurs hockey ont pour mission d’accompagner chacun d’entre deux dans le plaisir tout en leur inculquant des valeurs telles que l’ouverture, l’engagement, la responsabilisation et le respect. Alors que six équipes évoluent au sein du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), deux groupes sont davantage axés sur le développement des jeunes à travers le hockey.
À sa troisième année en tant que responsable de ce programme, Frédéric St-Denis partage son vécu et son expérience avec ces jeunes âgés de 11 à 17 ans. L’ex-défenseur de 38 ans, qui possède une formation d’enseignant en éducation physique, se plaît dans ce rôle touchant à plusieurs sphères.

«Je me sens de plus en plus à l’aise. Au début, il y avait beaucoup de choses à apprivoiser au niveau structurel : comment ça fonctionne à l’école, comment ça fonctionne au RSEQ. Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est l’entourage avec qui je travaille. J’ai toujours joué dans un sport d’équipe, alors ce qui m’allume le plus, c’est le travail d’équipe. Non seulement on travaille en équipe, mais on a du plaisir ensemble», raconte celui qui a roulé sa bosse dans le hockey professionnel de Hamilton jusqu’à Munich en passant par Montréal et Columbus.
En plus de sauter sur la glace avec les jeunes lors des entraînements, Frédéric St-Denis développe également une relation avec ceux-ci à l’extérieur de l’aréna. Le pédagogue demeure aussi en contact étroit avec leurs professeurs.
«Il faut toujours garder en tête que ce sont des jeunes en plein développement. Ils vont vivre des hauts et des bas. Il faut rester à l’affût. C’est une période ultra importante de leur vie à travers laquelle il y a tellement de changements», fait-il observer.
Grandir à travers le hockey
Alors que certains joueurs des Sénateurs rêvent encore de la Ligue nationale, d’autres visent les rangs juniors ou collégiaux. Certains veulent simplement s’amuser tout en s’améliorant dans leur sport favori.
«Quel que soit leur objectif, on est là pour les accompagner là-dedans. On essaie de créer des liens avec eux pour les faire progresser. Tout part de là : si tu n’as pas de lien avec le jeune, tu ne peux pas le faire progresser. On essaie d’être proches d’eux et de les faire progresser dans un esprit sain et sécuritaire», explique Frédéric St-Denis.

Celui qui a défendu les couleurs des Voltigeurs entre 2002 et 2007 s’efforce de faire preuve de bienveillance envers ses jeunes protégés. «La bienveillance, ce n’est pas de les laisser aller. C’est d’avoir un cadre, mais de surfer sur la ligne : je les pousse, mais je suis capable d’avoir du fun avec eux. Je pense qu’on s’en vient bien de ce côté-là. C’est ça qu’on veut amener dans le programme.»
Au sein des groupes de développement, les Sénateurs en herbe ont également l’occasion de s’épanouir sous la supervision de leurs entraîneurs. «Ce sont des jeunes qui ne sont pas encore tout à fait prêts à jouer dans une ligue. On essaie de les développer techniquement et tactiquement pour qu’ils y parviennent éventuellement. Il y a de super belles histoires à travers ce genre de parcours.»
À sa deuxième année au Collège, Francis Beauvillier dirige les équipes de calibre M15 et M18. À travers le hockey, l’entraîneur de 31 ans veut agir comme un deuxième père auprès de ses jeunes joueurs.
«J’adore être sur la glace et m’amuser avec eux! J’essaie de tracer une ligne entre le plaisir et être un peu plus strict. Il faut que tu les diriges, que tu les fasses grandir à la fois en tant qu’homme et joueur de hockey. Je trippe beaucoup là-dedans», témoigne-t-il.
Cherchant constamment à s’améliorer, Francis Beauvillier garde son esprit ouvert et demeure attentif aux conseils de ses collègues parmi lesquels on retrouve Frédéric Malette, Éric Plante et Jean-François Jodoin.

«J’apprends avec tout le monde avec qui je travaille : le personnel enseignant, les surveillants et les coachs des autres sports. Ce n’est pas parce qu’ils sont sur le gazon plutôt que sur la glace que c’est différent. Nos valeurs restent les mêmes au fond. J’apprends beaucoup aussi en côtoyant des jeunes qui vont devenir des hommes plus tard. Parfois, tu dois changer ta façon d’aborder un jeune. Tu y vas différemment avec un jeune de 12 ans et un autre de 16 ou 17 ans.»
Quand on lui fait remarquer que sa recette semble fonctionner, puisque son équipe M18 figure à nouveau parmi les meilleures au Québec cette saison, Francis Beauvillier rétorque que son objectif n’est pas nécessairement de gagner un championnat.
«C’est plutôt d’amener les jeunes vers leurs objectifs, même ceux à l’extérieur du hockey. Au-delà de la victoire ou de la défaite, on leur montre des valeurs et on construit quelque chose avec eux. Si on gagne, tant mieux. Mais si on fait grandir les jeunes, qu’on les pousse à continuer de pratiquer leur sport tout en allant aux études, c’est là notre vraie réussite», conclut le choix de sixième ronde des Panthers de la Floride en 2012.