FOOTBALL. Joseph Gingras en a parcouru du chemin depuis son passage chez les Sénateurs du Collège Saint-Bernard. Le demi défensif des Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe vient d’être recruté par les Carabins de l’Université de Montréal.
Employé à la position de quart-arrière durant ses années à Drummondville, Joseph Gingras a été muté en défensive après avoir subi une blessure à un coude. Au moment de faire le saut avec les Lauréats, l’athlète de 6 pieds et 205 livres n’avait d’ailleurs disputé que deux matchs à la position de demi défensif.

«À ma grosseur, quand je plaque un joueur, souvent, ça ne pardonne pas, a expliqué Joseph Gingras dans une entrevue téléphonique. Je sais plaquer fort et j’ai une bonne reconnaissance du jeu, ce qui me permet de faire des jeux qui changent le cours d’un match, comme des interceptions et des passes rabattues.»
À sa quatrième saison dans les rangs collégiaux, Joseph Gingras a percé l’équipe d’étoiles défensives dans la division 2 du RSEQ. L’athlète-étudiant de 20 ans a également été un rouage important de son équipe sur les unités spéciales.
«Il n’y a rien que je ne peux pas faire sur le terrain de football. C’est un de mes atouts principaux. Je suis comme un couteau suisse. C’est d’ailleurs le surnom qu’on me donnait quand j’étais plus jeune», a raconté Joseph Gingras.
La nouvelle recrue des Carabins estime que ses succès sont le résultat d’un travail acharné et réfléchi.
«Tout ce que je fais, c’est toujours pensé. Je vais travailler jusqu’à tant que je surpasse tout le monde. Dans tous les détails, il y a quelque chose que je peux améliorer pour faire en sorte que je compétitionne avec les meilleurs», a fait valoir celui qui est originaire de Mont-Saint-Hilaire.
Pour illustrer ses dires, Joseph Gingras souligne avoir engagé des entraîneurs privés afin de le guider son entraînement estival et sa nutrition.
«C’est en travaillant sur des détails comme ceux-là que tu deviens un bon joueur. J’ai travaillé sur mon alimentation, mon sommeil et mon entraînement. Je me suis assuré que je n’aille aucun regret de ce côté-là . Je sais que quand tu travailles fort, tu peux être meilleur que n’importe qui. Il n’y a pas grand monde qui travaille aussi fort que moi dans tous ces aspects.»
«C’était parfois difficile de me coucher tôt et de me réveiller tôt cet été, mais en bout de ligne, ça a payé pour moi et pour l’équipe», a-t-il ajouté.
C’est au sein du programme des Sénateurs, où il a été pensionnaire pendant cinq ans, que Joseph Gingras a forgé ses valeurs sous les précieux conseils de l’entraîneur Luc Sylvain.
«Luc nous a appris à travailler très fort dès notre jeune âge, que ce soit à l’école, au football ou à l’entraînement. Il nous a vraiment inculqué de bonnes bases pour qu’on devienne des adultes responsables.»
Une préparation sans faille
Invaincus en huit parties en saison régulière, les Lauréats ont remporté le Bol d’or pour une deuxième année consécutive le mois dernier. Joseph Gingras attribue les exploits du programme à la préparation physique et mentale des joueurs.
«Tout a été pensé pour qu’on puisse arriver au Bol d’or et qu’on soit prêt à le gagner. Déjà , au mois de janvier dernier, après avoir gagné notre premier Bol d’or, on recommençait les courses et les entraînements.»

Le préparateur physique des Lauréats, Olivier Bourgeois, qui a notamment entraîné Laurent Duvernay-Tardif, est appuyé dans ses tâches par Chloé Bélanger. Cette dernière est également responsable de la préparation mentale au sein du programme.
«Dès qu’un joueur a un souci avant une partie, elle fait des périodes de préparation mentale pour qu’on arrive sur le terrain avec rien d’autre à penser que faire notre job et travailler en équipe», a expliqué Joseph Gingras.
En finale de la division 2, les Lauréats ont vaincu les Faucons du Cégep de Lévis 40-17 dans un match disputé à Trois-Rivières. La formation maskoutaine est désormais invaincue à ses 14 dernières sorties, soit depuis plus d’un an.
«Notre préparation a fait la différence. Sans rien enlever à Lévis, on était clairement plus préparés qu’eux. On est arrivé là -bas avec une seule option : c’était de gagner le Bol d’or pour une deuxième année consécutive. Cette saison parfaite, c’est juste le résultat de tous nos efforts et de toute notre préparation», a affirmé l’athlète-étudiant en sciences humaines.
Notons que les Lauréats misent également sur les receveurs drummondvillois Eliott Leclerc et Dylan Leclair, deux produits des Vandoos. Le premier a aussi défendu les couleurs des Sénateurs.
Également courtisé par les universités Concordia et Sherbrooke, Joseph Gingras a choisi les Carabins dans l’optique de nourrir son esprit de compétition.

«Là -bas, tu as l’opportunité de compétitionner avec les meilleurs joueurs au Canada. Aussi, l’équipe de coachs est vraiment solide. Le coach des demis défensifs, Antoine Pruneau, a joué neuf ans dans la LCF : il connaît son football. Les infrastructures sont aussi vraiment super. Au CEPSUM, il y a tout ce dont on a besoin.»
D’ici à ce qu’il fasse son entrée à la faculté d’éducation permanente, Joseph Gingras souhaite notamment travailler sur sa vitesse.
«Au niveau universitaire, il faut toujours s’améliorer. Plus tu es rapide et plus tu en vas en apprendre sur le football, meilleur que tu vas devenir sur le terrain», a conclu le demi défensif étoile.
Statistiques en 2024
– 8 matchs en saison régulière
– 35 plaqués, dont 30 en solo et 2 pour pertes
– Quatre interceptions
– Cinq passes rabattues
– Moyenne de 10,7 verges sur les retours de botté de dégagement
– Moyenne de 17,2 verges sur les retours de botté d’envoi