MAGAZINE. Au basketball comme au football, Alexandre Wamba-Okolonga fait tourner les têtes avec son jeu rapide et électrisant. Entretien avec l’un des athlètes-étudiants les plus complets et spectaculaires des dernières années au Cégep de Drummondville.
Natif de la République démocratique du Congo, Alexandre Wamba-Okolonga est débarqué à Montréal avec sa famille vers l’âge de 7 ans. Après avoir pratiqué le soccer pendant quelques années, le jeune homme a découvert le basketball, participant d’ailleurs aux Jeux du Québec dans cette discipline. Ce n’est qu’à son arrivée à Drummondville, il y a quatre ans, qu’il a attrapé la piqûre du football. À l’école secondaire Marie-Rivier, le polyvalent athlète a pratiqué les deux sports avec les Riverains et les Vandoos.
À son entrée au Cégep de Drummondville, celui qu’on surnomme Alex Wamba a choisi de se concentrer sur le basketball. Faisant fi de sa petite stature, le meneur de jeu de 5 pieds, 7 pouces et 155 livres s’est rapidement imposé comme un leader de l’équipe. Dictant le tempo tant en défensive qu’en contre-attaque, il s’est forgé une moyenne supérieure à 18 points par match lors de ses deux premières saisons.
Puis, à sa troisième année dans le réseau collégial, le jeune homme de 20 ans a rejoint le programme de football des Voltigeurs tout en poursuivant son aventure au basketball. Le rapide porteur de ballon a connu des débuts sensationnels, étant proclamé joueur par excellence dans la section sud-ouest de la division 3.
«Dans les deux sports, le travail d’équipe est important, mais je trouve que c’est encore plus vrai au foot, explique Alex Wamba lorsque rencontré par L’Express Magazine au gymnase du Cégep. Au basket, je me prouve beaucoup individuellement. Au foot, c’est vraiment la famille. On apprend à se connaître beaucoup. On doit pouvoir compter l’un sur l’autre. Chaque joueur sur le terrain a un travail important à faire. Tu ne peux pas te permettre de ne pas arriver prêt et concentré. C’est ce que j’aime au foot et qui m’a amené à me surpasser encore plus qu’au basket.»
«Ce qui m’intéresse au foot, c’est qu’il y a tellement de choses à apprendre, poursuit l’athlète-étudiant en sciences humaines. On dirait que ça n’arrête jamais! En ce moment, ça change ma vie. Je vois tout le travail qu’il faut mettre pour s’améliorer.»
Avec 148 courses, des gains au sol de 1239 verges et 12 touchés, Alex Wamba s’est imposé parmi les meilleurs joueurs du réseau collégial en 2024. Le jeune homme l’admet d’emblée : il ne s’attendait pas à connaître un tel succès à ses premiers pas dans cette ligue.
«Je suis quelqu’un qui aime compétitionner. Je voulais montrer de quoi j’étais capable. Je suis resté calme et je me suis fait confiance. Je voulais simplement amener ma part, mais au final, j’ai accompli de beaux exploits. Pour moi, c’est vraiment énorme! J’ai vraiment travaillé fort pour en arriver là . Partout où je vais, j’essaie toujours de laisser ma marque.»
Malgré les prouesses de leur numéro 1, les Voltigeurs ont subi une élimination crève-cœur lors du dernier match de la saison régulière.
«Sur le moment, on était sous le choc. On n’était pas capable d’imaginer que notre saison finissait là . On a vraiment travaillé dur depuis le printemps. J’ai vu les gars se donner, mais ça fait partie du sport. On est déjà passé par-dessus et on regarde devant. On sait qu’on l’a échappé, mais c’est juste un défi qui va aider l’équipe dans le futur. Pour participer aux séries, on a besoin de faire encore plus de sacrifices.»
«On aurait aimé un meilleur résultat, mais quand on regarde le portrait complet, on a super bien progressé, ajoute-t-il. On savait que ça ne serait pas facile, mais on a été au combat et on a donné tout ce qu’on avait. L’année prochaine, les gars vont savoir dès le départ ce que ça prend pour aller encore plus loin. Je suis convaincu que le programme va continuer à progresser.»
Côté basketball, les Voltigeurs traversent une année de transition alors que plusieurs recrues se sont greffées au programme.
«L’équipe est en développement. On est encore en train d’apprendre à jouer ensemble. Chacun essaie de comprendre son rôle dans l’équipe. On est encore au début de notre courbe de progression», fait observer Alex Wamba.
Une fois cette saison derrière lui, le Drummondvillois se concentrera sur sa carrière de footballeur, un sport qui lui permet de s’accomplir encore davantage. Approché par plusieurs programmes universitaires, il a finalement arrêté son choix sur le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke.
«Je suis vraiment tombé en amour énorme avec le foot cette saison! Au basket, j’ai du plaisir, mais je prends parfois toute la pression sur mes épaules. Je veux trop en faire. Au foot, je donne mon maximum, mais je sais que je peux compter sur mes coéquipiers à côté de moi. On arrive avec un état d’esprit particulier : on s’en va à la guerre ensemble. Ce sont deux types de combats différents.»
Plus jeune d’une famille de cinq enfants, Alex Wamba souligne l’importance de ses proches et de sa copine Alexandra Paul dans son cheminement. Autre exemple parfait de l’athlète multisport, cette dernière pratique le flag-football après avoir fait sa marque au hockey.
«Je suis vraiment fier d’elle! C’est la personne qui m’aide à me motiver quand je sens que je manque d’énergie. Mes parents et mes quatre grands frères sont toujours là pour moi aussi», conclut celui qui rêve de retourner dans son pays natal pour retracer ses origines.
