CULTURE. L’imperfection est au cœur de la toute première exposition solo de Véronique Proulx à la galerie d’art Ö Berkail. L’artiste multidisciplinaire offre un regard nouveau sur les défauts, à travers la peinture, la sculpture, la poterie et la couture.
Une murène, une chauve-souris, un aye-aye, un bouledogue anglais. Quel est le point commun de ces animaux? Ils sont laids. Or, Véronique Proulx a une lecture différente de la situation. Selon elle, ces animaux moins «élégants» et méconnus sont plutôt imparfaits. C’est ça qui fait leur beauté, leur unicité.
À travers ses œuvres, l’artiste multidisciplinaire avait le désir d’élever les défauts au même rang de la perfection. «Ça, c’est un rat-taupe nu. Ça ne sert à rien. Je ne sais pas ce qu’est sa place dans la chaîne alimentaire. Il y avait une super belle étude de couleurs à faire sur sa peau. Je voulais le rendre beau et intéressant. Le but est d’attirer les gens avec toutes ces couleurs et ces attraits de texture», explique-t-elle.
Véronique Proulx a mis en scène ces bestioles dans un univers éclatant et éclectique. «J’adore les motifs des années 70. J’ai une obsession absolue envers la tapisserie vintage. J’ai changé les couleurs sur mes toiles.»
Une œuvre à la fois, l’artiste souhaite changer les perceptions, en encourageant le public à développer son ouverture d’esprit. «Pour avoir étudié en art, la perfection est très importante. Qu’est-ce qu’un corps parfait? Qu’est-ce qu’une toile parfaitement équilibrée? Si tu manques ton coup en céramique, il n’y a pas de pardon. Ça brise dans le four. Il n’y a pas d’imperfections tolérables. À travers les relations des gens, les gens s’attendent à ce genre de perfection ou ils ont des attentes. L’imperfection est fantastique. On devrait tous surfer là -dedans. Je ne vois pas pourquoi on se met du stress et de la pression à ce point-là », indique celle qui travaille également à la faculté des arts de l’école des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Au quotidien, Véronique Proulx œuvre dans l’atelier de céramique de l’UQAM. Elle produit aussi chez elle quelques pièces. Récemment, elle a renoué avec la peinture à l’huile.
L’exposition à la galerie Ö Berkail représente la première de sa carrière en tant qu’artiste. C’était important pour elle de se montrer sous toutes ses facettes.
Véronique Proulx y présente ses plus récentes créations. «Je m’assume dans le travail que je fais, que ce soit la couture, la peinture, la sculpture ou la poterie. Tout ça, c’est moi», soutient la femme de 41 ans.
L’exposition, intitulée Mes animaux spirituels : feck perfuction, est présentée jusqu’au 28 février.