Les compressions budgétaires inquiète la Coalition pour le nouvel hôpital

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Par William Hamelin
Les compressions budgétaires inquiète la Coalition pour le nouvel hôpital
Les représentants de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville étaient réunis à proximité de l’entrée de l’urgence de l’hôpital Sainte-Croix pour faire leur annonce mardi matin. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Les représentants de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville, ainsi que ceux des milieux municipaux, d’affaires et de la santé de la région, se sont réunis devant l’hôpital Sainte-Croix pour exprimer leurs inquiétudes face aux compressions budgétaires du gouvernement Legault.

Alors qu’approche la fin de la session parlementaire à Québec, les membres de la Coalition ont voulu envoyer deux messages clairs. Le premier s’adressant au gouvernement de François Legault. Ces derniers critiquent la décision de réduire drastiquement les sommes consacrées à l’entretien et à la mise à niveau des infrastructures en santé.

Le vice-président de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville, Robert Pelletier, déplore l’état de fin de vie de l’établissement de santé. «Le déficit actuel de l’hôpital Sainte-Croix en termes d’infrastructures est bien connu. On a même des filets accrochés aux murs pour empêcher les briques de tomber. Non seulement des investissements importants sont requis pour cette infrastructure qui est en phase terminale, mais également pour que des soins se maintiennent à un niveau minimal», exprime-t-il devant les représentants des médias.

La mairesse de Drummondville et présidente de la Table des MRC du Centre-du-Québec, Stéphanie Lacoste. (Photo : Ghyslain Bergeron)

La mairesse de Drummondville et présidente de la Table des MRC du Centre-du-Québec, Stéphanie Lacoste, est tracassée par le fait que les compressions budgétaires en santé viennent compromettre l’avenir de la région. La construction immédiate d’un nouvel hôpital régional est, selon elle, la seule alternative possible pour répondre aux besoins grandissants de la population locale.

«Si nous n’avons pas l’inscription au PQI (Plan québécois des infrastructures) 2025-2035 du projet de l’hôpital régional, c’est clair que le projet ne se concrétisera pas. Le retarder risque de causer des bris de services et on ne peut pas se le permettre», réitère la mairesse de Drummondville.

Santé Québec

Le deuxième message lancé par la Coalition s’adresse à la présidente et cheffe de la direction de la nouvelle agence gouvernementale, Santé Québec, Geneviève Biron. Les membres souhaitent l’inviter à venir constater par elle-même l’état de «décrépitude avancée» de l’hôpital Sainte-Croix et ainsi visualiser les impacts que cette « vétusté» occasionne sur les conditions de travail du personnel et sur la qualité des soins offerts aux patients.

La médecin de famille, Dre Nancy Durand, constate au quotidien les bris et incidents qui se trament à l’intérieur des murs de l’hôpital Sainte-Croix.(Photo : Ghyslain Bergeron)

La médecin de famille, Dre Nancy Durand, travaille à l’hôpital Sainte-Croix et constate chaque jour les conditions dans lesquelles ses collèges offrent les services aux patients. Elle affirme que dans les derniers mois, il ne s’est pas passé une semaine sans qu’un incident, un bris ou une situation problématique ne survienne à l’intérieur des lieux.

«Au cours de la dernière année, nous avons vécu au moins 15 codes turquoises, soit le code spécifique à l’hôpital pour les dégâts d’eau. C’est fréquent à ce point! Il y a aussi eu, cet automne, un refoulement d’égout à l’urgence. On a même eu la chance d’expérimenter une chaise d’aisance dans la salle du personnel parce que notre toilette pour les employés ne fonctionnait plus, et ce, pendant plusieurs mois», énumère-t-elle avec exaspération.

«L’hôpital continue de fonctionner parce que le personnel la tient à bout de bras. Sans eux, ça ferait longtemps que nous aurions des bris de services importants», ajoute la Dre Durand.

La préfète de la MRC de Drummond, Line Fréchette, insiste sur le fait que le Centre-du-Québec est la région connaissant la plus flagrante augmentation de sa démographie. Les résidents ne peuvent plus compter sur un établissement de santé dans un état précaire et critique, selon elle.

«Le bâtiment vieillissant et l’équipement obsolète de l’hôpital ne sont tout simplement plus capables de répondre aux besoins croissants de notre population. Dans ce contexte, il devient impensable de continuer à investir dans une infrastructure qui ne peut ni garantir des conditions de travail adéquates à nos équipes médicales ni offrir de la sécurité à ces patients et usagers», conclut-elle.

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