TAXES. Après avoir encaissé des hausses de taxes moyennes de 4,43 % et 4,9 % ces deux dernières années, les Drummondvillois auront un peu de répit. La Ville de Drummondville limitera à 2,3 % son augmentation de l’impôt foncier en 2025, et ce, malgré un contexte économique toujours incertain.
Précisément, la hausse moyenne correspondra à 1,9 %, mais en combinant la tarification de l’eau potable de 0,4 %, les propriétaires de maison verront leur compte de taxes grimper de 2,3 %. Ainsi, pour une maison moyenne dont la valeur est de 345 000 $, l’accroissement total correspondra à 58 $ en 2025.
«Après le dépôt d’un nouveau rôle triennal d’évaluation l’année dernière, nous avons décidé de garder sous l’inflation la progression du taux de taxation foncier résidentiel moyen», tient à préciser la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, indiquant que le taux de 0,038 $ de la réserve financière du réseau routier, mobilité et transport est inclus.
Le taux de taxation foncière résidentielle sera fixé à 0,578 $ par tranche de 100 $ d’évaluation, comparativement à 0,573 en 2024.
«Je tenais à protéger le pouvoir d’achat des contribuables, car c’est important pour le développement de nos entreprises, mais aussi pour la protection du portefeuille de nos citoyens. C’est une condition non négociable pour moi. On ne gouverne pas la ville avec des échéances électorales, mais bien dans l’intérêt de nos citoyens. D’ailleurs, au cours du présent mandat, les augmentations sont restées 3,76 % sous l’inflation, ce qui veut dire que les contribuables ont pu garder près de 200 $ dans leurs poches», soutient Mme Lacoste.
Notons que seule la tarification de l’eau potable a subi une variation. Les tarifs pour les matières résiduelles (178 $ par unité), les égouts (118 $ par unité) et la vidange des fosses septiques (132 $ par unité) demeurent gelés.
«Le tarif de l’eau potable est en droite ligne avec le plan de la nouvelle usine de traitement de l’eau, qui sera livrée dès le printemps prochain. Mais je tiens à informer que malgré tout, cette tarification est 32,7 % plus bas que la moyenne d’une douzaine de villes comparables», indique Mme Lacoste.
Le coût de la vie demeure ainsi plus bas à Drummondville que dans les villes de taille comparable. En effet, la charge fiscale moyenne des logements présente un écart de 25 %, d’après le plus récent profil financier publié par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. En d’autres mots, pour financer les services, quand 1 $ est dépensé ailleurs au Québec, il en coûte 0,75 $ au contribuable drummondvillois.
Hausse du budget de 12 M$
Par ailleurs, le budget de fonctionnement 2025 adopté par le conseil municipal en séance extraordinaire lundi soir prévoit des revenus et des dépenses équilibrés de 176,9 M$. Il s’agit d’une hausse de 12 M$ par rapport à 2024.
«Ce budget de fonctionnement reflète les priorités qui nous tiennent à cœur et qui, nous le savons, font également partie des attentes de notre communauté. Il se veut la continuité de notre travail au cours des trois dernières années et une idée claire de notre vision du futur.
Il comprend des affectations importantes dans des domaines clés, comme les travaux publics ou la sécurité publique», souligne la première magistrate.
D’ailleurs, une somme supplémentaire de 2,7 M$ sera allouée aux travaux publics pour une enveloppe totalisant 42,2 M$. Il s’agit du plus important poste de dépenses de la Ville, comprenant notamment le déneigement, la gestion des matières résiduelles puis l’entretien des édifices et des routes.
La Ville consacrera également 1,2 M$ de plus que l’an dernier pour la sécurité publique, dont 1 M$ seront destinés aux services de la Sûreté du Québec (SQ).
«Dans la dernière année, on a vu une augmentation des effectifs policiers, principalement en raison de la croissance de la population. Chaque année, la SQ fait l’analyse de ses besoins puis nous envoie la facture qui est calculée selon une tarification établie par décret gouvernemental. Nous n’avons pas de pouvoir là -dessus, précise Mme Lacoste. Je tiens à dire aussi que nous pourrons compter sur la présence davantage de cadets sur notre territoire en 2025.»
D’autre part, la Ville anticipe tirer la majorité de ses revenus de l’impôt foncier (compte de taxes) et des tarifications de services, ce qui représente 74 % des revenus budgétés, soit un montant de 130,9 M$.
De surcroît, l’appareil municipal consacrera une somme jamais vue de 11 M$ pour financer directement des immobilisations à même les revenus de l’année en cours.
«En 2015, nous avons mis sur pied notre cadre financier. C’est notre GPS à nous. Il nous guide dans la prise de nos décisions. Ça nous aide à bâtir notre vision de sorte à réduire l’endettement en payant de plus en plus comptant les immobilisations. Ainsi, ça permet à long terme de moins emprunter, dégager des économies sur les taux d’intérêt puis en faire plus au final. Notre objectif dans quelques années est de parvenir à payer comptant 50 % de nos immobilisations; nous sommes actuellement à 25 %», explique Francis Adam, directeur général de la Ville de Drummondville.
En guise de comparaison, la Ville avait pris 2 M$ de ses revenus pour payer ses dettes en 2015. Cette année, elle y a consacré 10 M$.
Les principaux postes de dépenses
Travaux publics : 42,2 M$ (23,9 % des dépenses), en hausse de 2,6 M$
Service de la dette : 29,9 M$ (16,9 % des dépenses), en hausse de 1,9 M$
Sécurité publique : 23,9 M$ (13,5 % des dépenses), en hausse de 1,6 M$
Administration générale : 20,3 M$ (11,4 % des dépenses), en hausse de 2,7 M$
Loisirs et vie communautaire : 20 M$ (11,3 % des dépenses), en hausse de 2,3 M$
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