Congé de TPS sur les sapins de Noël : «Ça ne change pas grand-chose»

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Par William Hamelin
Congé de TPS sur les sapins de Noël : «Ça ne change pas grand-chose»
Pour plusieurs familles de la MRC de Drummond, le congé de TPS du fédéral ne fait aucune différence dans le choix de la journée pour cueillir un sapin. (Photo : William Hamelin)

AUTOCUEILLETTE. Les acheteurs et les producteurs de la région sont pour la plupart indifférents face au congé de taxe sur les produits et services (TPS) qui concerne notamment les sapins de Noël.

La saison de l’autocueillette se termine aujourd’hui chez la sapinière familiale Sapins Drummond. Alors que les flocons tombent de plus en plus, plusieurs familles déambulent dans les champs remplis de conifères pour ramener l’arbre qui abritera les cadeaux du père Noël le 25 décembre.

Pour Josianne St-Onge et son conjoint, venir avec les trois enfants est une tradition annuelle pour eux. «On est une famille d’accueil et on essaie de faire vivre au trois tout-petits le plus de belles expériences possibles», précise-t-elle.

Elle avoue candidement ne pas être au courant du congé de TPS qui sera en vigueur du 14 décembre au 15 février 2025 sur plusieurs articles, dont les sapins de Noël. Comme beaucoup d’autres familles rencontrées sur place, Josianne n’aurait néanmoins pas attendu pour venir chercher son arbre, simplement par manque de temps et de disponibilités.

Michelle Bourgeois Roy, son conjoint et ses deux filles ont trouvé leur sapin de Noël à la sapinière Plantation Gaétan Lefebvre, située à L’Avenir. (Photo : William Hamelin)

De son côté, à la sapinière de L’Avenir Plantation Gaétan Lefebvre, Michelle Bourgeois Roy et sa petite famille revenaient avec un gros sapin sur leur traineau. «Entreposer un sapin artificiel ce n’est pas la même chose que d’aller s’en chercher un nous-mêmes. C’est meilleur pour l’environnement et on encourage les producteurs locaux. Ça nous crée un moment familial qu’on planifie chaque année», détaille-t-elle.

La mère de famille ne savait pas que le congé de TPS s’appliquait la semaine prochaine. «En sachant ça, peut-être qu’on aurait attendu. Toutefois, on sera tellement occupé à ce moment-là, qu’on n’aurait certainement pas eu le temps de venir», hypothèse-t-elle.

«Ça ne change pas grand-chose pour nous»

La saison s’est très bien déroulée et les conditions météo ont été favorables pour les sapins, selon le propriétaire de Sapins Drummond, Yannick Rajotte. «On ferme de bonne heure pour garder le reste des sapins pour l’année prochaine. Après la coupe de 1000 sapins grâce à l’autocueillette, on arrête d’en couper», explique-t-il.

Pour lui, le congé de TPS offert par le gouvernement de Justin Trudeau arrive non seulement trop tard, mais sème aussi la confusion parmi ses clients. «Plusieurs personnes sont surprises qu’on leur charge encore la taxe et il faut leur expliquer que [le congé de TPS] commence plus tard dans le mois», rapporte M. Rajotte.

En revanche, il reste encore quelques jours chez Plantation Gaétan Lefebvre avant de mettre un terme à l’autocueillette de cette année. L’une des propriétaires de la sapinière, Christiane Labonté, affirme que la mesure temporaire spéciale ne les affectera que très peu puisque la majorité des conifères aura déjà été vendue.

Le président de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec, Charles Vaillancourt, remercie le gouvernement Trudeau d’avoir inclus les sapins de Noël sur la liste des articles exempts de TPS. (Photo : William Hamelin)

«Les gens viennent chercher leur sapin de plus en plus tôt parce qu’ils veulent du choix et veulent le garder longtemps. Même si on l’avait eu plus tôt, ça n’aurait pas changé grand-chose pour nous», fait-elle remarquer.

Le président de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec (APANQ), Charles Vaillancourt, reconnait que la mesure pourrait inciter des gens à repousser leur achat de sapin de Noël.

«On ne veut pas créer des fins de semaine trop achalandées. Il faut être capable de disperser les ventes à travers les mois de novembre et décembre. C’est sûr qu’un congé de TPS le 14 décembre, c’est un petit peu tard pour avoir un impact sur la vente des arbres de Noël. Les gens qui voulaient vraiment avoir un arbre naturel ont probablement été s’en procurer un vers la fin novembre début décembre», explique-t-il.

Le président de l’APANQ est malgré tout reconnaissant envers le gouvernement fédéral d’avoir inclus le produit sur la liste des articles exempts de TPS jusqu’au 15 février 2025. «Ça montre que le gouvernement est derrière nous et pousse les gens à aller chercher un arbre naturel et un produit qui est fait localement. Les gens qui étaient partagés à l’idée d’acheter un arbre de Noël naturel vont probablement le faire s’ils peuvent économiser au moins 5 % sur le prix final», termine M. Vaillancourt.

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