Ethan Gauthier prêt à vivre une expérience «au-delà du hockey»

Ethan Gauthier prêt à vivre une expérience «au-delà du hockey»
Près de 30 ans après son père, Ethan Gauthier se prépare dans l’espoir de vivre une expérience unique au championnat mondial de hockey junior. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. En janvier 1996, Denis Gauthier aidait le Canada à rafler la médaille d’or au championnat mondial de hockey junior disputé à Boston. Près de 30 ans plus tard, c’est au tour de son fils Ethan de reprendre le flambeau.

Invité à participer au camp de sélection de l’équipe canadienne, l’attaquant des Voltigeurs a appris cette nouvelle en compagnie de ses proches. Pour le clan Gauthier, comme pour tant d’autres familles québécoises, ce tournoi représente une véritable tradition durant la période des Fêtes.

«Souvent, on se réunit à notre chalet au Mont-Tremblant pour regarder les matchs du Canada entre amis, a raconté Ethan Gauthier lorsque rencontré par L’Express au centre Marcel-Dionne. J’ai aussi vu mon cousin [Julien Gauthier] et Dawson Mercer [son ancien frère de pension] y participer. Tout le monde que je connais me parle d’une expérience qui va au-delà du hockey. Les partisans sont fous de leur équipe. C’est un autre monde! De pouvoir vivre ça, ça serait un rêve de jeunesse pour moi.»

«C’est un tournoi qui a tellement d’histoire et qui peut avoir toutes sortes de répercussions sur la carrière d’un joueur, a poursuivi le jeune homme de 19 ans. Quand tu vas là, tu es sous le feu des projecteurs. Ça peut être un élément déclencheur dans une carrière. Je sais que ce sont des souvenirs dont je vais me rappeler toute ma vie.»

À Ottawa, l’espoir du Lightning de Tampa Bay n’aura que quelques jours pour convaincre les dirigeants de Hockey Canada qu’il mérite sa place au sein de l’alignement unifolié. Ponctué par deux matchs contre des étoiles universitaires, ce camp se déroulera du 10 au 13 décembre.

«J’ai souvent dit à mon père : la seule chose dont j’ai besoin, c’est une invitation. Après, quand viendra le temps de faire l’équipe, je sais que je vais jouer mon meilleur hockey. Je l’ai démontré dans le passé», a affirmé le Drummondvillois, qui a laissé une bonne carte de visite lors du dernier camp estival de Hockey Canada.

Une identité à conserver

Chez les moins de 18 ans, en 2022, Ethan Gauthier avait d’ailleurs été un élément de premier plan dans la conquête de l’or par l’équipe canadienne. Le tournoi de la coupe Hlinka-Gretzky était disputé en Alberta.

«Chaque fois que je mets le chandail du Canada, je suis capable de démontrer mon talent et ma vraie game de hockey. C’est souvent là que je joue mon meilleur hockey. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que j’ai une petite motivation supplémentaire de représenter mon pays et de donner mon meilleur hockey. Je pense que j’ai une certaine réputation auprès du programme de Hockey Canada.»

Ethan Gauthier en action lors d’un match contre la Suède au dernier camp estival de l’équipe canadienne. (Photo : Hockey Canada)

Ayant amorcé ce tournoi au sein du quatrième trio, Ethan Gauthier avait finalement été muté au sein de la première unité. Aux côtés de Brayden Yager et Zach Benson, il s’était imposé comme le meilleur buteur de la compétition.

«Ce n’est pas parce que je suis le plus habile ou talentueux, mais c’est que mon jeu complète bien des gars comme ça. J’approche ce camp avec l’intention de jouer le même style qu’au tournoi Hlinka-Gretzky : être bon sur l’échec avant, créer des revirements, amener beaucoup d’énergie et finir mes mises en échec. C’est de cette façon-là que je vais sortir du lot», a expliqué Ethan Gauthier, qui revendique 12 buts et 19 passes en 22 parties jusqu’ici cette saison.

«Je ne m’en vais pas là pour marquer quatre buts par match, a-t-il ajouté. Je connais mon rôle. Je sais quel style je dois jouer. Souvent, en jouant dans mon identité, c’est là que le succès vient. Je ne sais pas quel rôle on va me donner, mais une chose est sûre, j’ai démontré dans le passé que je peux jouer plus qu’un rôle.»

L’hiver dernier, en Suède, le Canada avait subi l’élimination en quart de finale à la suite d’un revers de 3-2 face à la Tchéquie. La formation unifoliée voudra éviter un tel affront cette année, d’autant plus que le tournoi se déroule dans la capitale nationale.

«Le Canada ne s’en va jamais là pour faire acte de présence. Le management bâtit une équipe pour gagner la médaille d’or. Tu regardes les joueurs qui vont participer au camp : il y a tellement de talent! Ce sera un beau défi pour nous, parce que ne prend pas juste du talent. Au-delà des habiletés, ça prend des gars qui jouent avec beaucoup d’intensité et d’acharnement», a lancé Ethan Gauthier, en faisant remarquer qu’une certaine chimie existe déjà au sein de ce groupe de joueurs depuis leur participation à la coupe Hlinka-Gretzky.

Ethan Gauthier revendique 31 points (12-19) en 22 matchs jusqu’ici cette saison. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Dans un tel tournoi, tu n’as pas beaucoup de marge de manœuvre : chaque partie est importante. Les gars en sont conscients. On va se préparer en conséquence.»

En sol ontarien, Ethan Gauthier pourra notamment compter sur la présence de Sylvain Favreau. Le pilote des Voltigeurs, qui agit comme entraîneur-adjoint de l’équipe canadienne, estime que son protégé devra déployer son identité dès ses premiers coups de patin au camp de sélection.

«Une des raisons qui expliquent notre succès en finale contre Baie-Comeau l’an dernier, c’est notre échec avant. Ethan, c’en était une grosse partie, a souligné l’homme de hockey. C’est un gars qui aime jouer avec hargne, qui est capable de finir des mises en échec et de jouer du hockey in your face. S’il fait ça des deux côtés de la rondelle, il va connaître du succès et il va se donner la meilleure des chances de faire l’équipe.»

«Il ne doit pas juste jouer comme un gars d’habiletés ni juste frapper : il doit faire les deux, parce que c’est son identité», a conclu l’entraîneur-chef des Voltigeurs.

Le championnat mondial de hockey junior se mettra en branle le 26 décembre. Le match pour la médaille d’or sera disputé le 5 janvier.

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