RELATIONS DE TRAVAIL. Le médiateur fédéral spécial a décidé de suspendre temporairement la médiation entre Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP). C’est ce qu’a annoncé le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, dans une publication sur X.
«Après plusieurs jours de négociations intensives, [le médiateur spécial] estime que les parties demeurent trop éloignées l’une de l’autre sur des questions cruciales pour que la médiation soit fructueuse à l’heure actuelle», écrit-il.
«Cette pause dans les activités de médiation permettra, je l’espère, aux parties de réévaluer leurs positions et de revenir à la table de négociations avec une détermination renouvelée. J’ai demandé aux deux parties de me rencontrer à mon bureau aujourd’hui. Elles seront informées que, comme dans tous les conflits, elles sont les seules responsables des conséquences de ce conflit et de sa résolution», ajoute le ministre.
Les quelque 55 000 postiers de la société d’État sont en grève depuis le 15 novembre dernier. Les lettres et les colis ne sont pas traités, à l’exception des prestations gouvernementales.
Le syndicat demande notamment une hausse salariale de 24 % sur quatre ans, alors que la société d’État fédéral offre 11,5 %, en plus d’exiger de la flexibilité pour mieux faire face à la concurrence, comme la livraison sept jours sur sept.
Mardi soir, la responsable des relations avec les médias de Postes Canada, Lisa Liu, soulignait que les négociations avec le STTP «sont au point mort» alors qu’aucun progrès n’a été réalisé sur les changements requis pour assurer l’avenir de la société d’État.
«Les parties travaillent avec l’aide d’un médiateur spécial depuis le 18 novembre, mais les progrès se limitent à des points mineurs. Malgré la situation actuelle, nous maintenons notre engagement envers le processus de négociation», énonçait-elle par voie de communiqué.
Mme Liu expose qu’après avoir mis sur la table des propositions pour «faire concurrence dans le secteur des colis, mieux servir la population canadienne et stimuler la croissance des revenus dont l’entreprise a grandement besoin», le STTP ne répondra pas du tout aux propositions, d’après ce que leur a rapporté le médiateur spécial.
De son côté, le STTP affirme que l’employeur fait de la «déformation complète des faits». «Postes Canada semble essayer d’influencer l’opinion publique et de monter la population contre les travailleuses et travailleurs des postes, qui ont pourtant toujours fait preuve d’un engagement profond envers le pays et leurs concitoyens. Cette diversion ne fait pas que déformer la nature des négociations, elle mine aussi le travail acharné et le dévouement des employés des postes», écrivait le syndicat mardi.