La grève de Postes Canada affecte aussi les vendeurs de cartes à collectionner

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Par William Hamelin
La grève de Postes Canada affecte aussi les vendeurs de cartes à collectionner
Collecto-Sports envoie des cartes de hockey par la poste dans des enveloppes lorsque le prix est moins de 40$. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉCONOMIE. Depuis le déclenchement de la grève des postiers de Postes Canada le 15 novembre dernier, des vendeurs de cartes à collectionner se retrouvent dans une situation plus compliquée.

Renaud Carpentier est un vendeur de cartes Pokémon à son compte personnel depuis l’été dernier. Il achète puis revend des cartes à collectionner du célèbre jeu vidéo sur le site eBay. La grève actuelle chez Postes Canada affecte beaucoup sa petite entreprise pour les ventes en ligne.

«La manière la moins chère d’expédier des cartes Pokémon, c’est par la poste. Il suffit d’une enveloppe et d’acheter un timbre, et ça tourne autour de 2 $ à 3 $ [pour les frais de livraison]. Sinon, il faut passer par FedEx et Purolator où les coûts sont pas mal plus élevés. Ça monte facilement autour de 15 $ à 20 $», résume-t-il.

«Ce qui se passe en ce moment, c’est que je ne peux plus vendre des cartes dont le prix vaut moins de 20 $ parce que la marge de profit n’est pas rentable pour moi. En ce moment, j’ai huit enveloppes qui attendent que la grève se termine pour être expédiées», explique avec découragement le jeune vendeur.

Renaud Carpentier confie que la seule manière de vendre ces cartes est en rencontrant les acheteurs en présentiel. «Je peux me déplacer dans le coin de Montréal, donc ce qui est dans les alentours ça marche encore. Ce n’est pas possible par contre de faire affaire avec les gens d’ailleurs au Québec ou au Canada en ce moment», avoue-t-il.

Des cartes à collectionner comme celles du jeu vidéo Pokémon ne peuvent plus être envoyées par la poste à cause de la grève de Postes Canada. (Photo : William Hamelin)

Trouver des alternatives

De son côté, le propriétaire de la boutique Collecto-Sports, Joël Labbé, confie que la grève des postiers de la société d’État affecte particulièrement ses ventes sur son site web et sur sa page eBay, notamment en ce qui concerne les cartes de collection.

«Quand le prix final ne dépasse pas 40 $, on envoie les cartes dans une enveloppe à bulle et on demande habituellement 3,50 $ au client pour rembourser le timbre. Il n’y a pas d’autre option comme celle-là au Canada. [Avec les autres transporteurs], on tombe à des tarifs à 15 $ pour une petite enveloppe à bulle», précise M. Labbé.

«Lorsqu’on explique la situation aux clients, soit ils décident d’attendre que la grève se règle, soit on leur suggère d’acheter un peu plus de cartes pour tomber dans une marge de prix où on peut les envoyer par colis», ajoute-t-il.

Pour sa boutique sur eBay, le propriétaire de Collecto-Sports affirme que l’entreprise lui a fourni des alternatives pour maintenir ses activités. L’une d’entre elles est l’ajouter d’une option d’expédition alternative aux annonces et que les services UPS et FedEx sont toujours disponible pour le service d’étiquettes eBay, selon un message envoyé aux membres de la communauté.

«C’est quand même beaucoup plus dispendieux qu’habituellement. On va absorber les frais de transport plus élevés au besoin parce qu’on aime mieux payer les frais quitte à faire moins de profit, mais c’est sûr qu’on se serait passé de cela dans le temps des achats de Noël», termine M. Labbé.

La responsable des relations avec les médias de Postes Canada, Lisa Liu, écrit par courriel que les négociations ont continué durant la fin de semaine, mais que les progrès ont été limités.

«La semaine de magasinage en ligne du Vendredi fou s’amorce alors que le réseau de Postes Canada demeure paralysé par la grève nationale du STTP [Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes]. Nos pertes de volumes atteignent près de 10 millions de colis depuis le début de la grève, une baisse qui ira en s’accentuant à mesure que la grève se poursuivra et que les gens chercheront ailleurs pour faire livrer leurs articles», affirme-t-elle.

«Les répercussions continuent de se faire sentir partout au pays, et ce sont les petites entreprises, les organismes de bienfaisance et les collectivités éloignées qui sont les plus durement touchés. Nous sommes toujours déterminés à conclure de nouvelles ententes à la table de négociation et les discussions vont se poursuivre avec l’aide du médiateur spécial», ajoute Mme Liu.

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