Gérontopôle : vers la participation sociale des aînés

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Par Emmanuelle LeBlond
Gérontopôle : vers la participation sociale des aînés
Le gérontopôle est une initiative unique et innovatrice. (Photo : Ghyslain Bergeron)

AÎNÉS. Rassembler une variété de partenaires pour le mieux-être de la population vieillissante: telle est la mission du gérontopôle, une initiative unique et novatrice qui a été mise sur pied par les acteurs de la région.

Pas moins de trois années de travail se cachent derrière la concrétisation de ce projet d’envergure. Le Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG) du Cégep Drummond, la Ville de Drummondville, Drummond économique et la MRC de Drummond ont uni leurs forces pour mettre en place cette initiative.

«On est le premier gérontopôle au Québec, mais aussi au niveau du Canada», s’est exclamée Marie-Ève Bédard, directrice du CCEG, à l’occasion du lancement de ce pôle d’innovation qui est au bénéfice de la population vieillissante.

L’ensemble des partenaires régionaux avaient une volonté commune, celle de valoriser la place et la contribution des aînés dans toutes les facettes de la société.

«Il y avait un témoignage de refus de considérer le vieillissement uniquement en termes de défi, uniquement en termes d’enjeu, uniquement en termes de vision négative. C’est souvent un discours qu’on entend par rapport au vieillissement. Leur volonté était de voir le vieillissement dans ce qu’il apporte de positif, comme les enrichissements, les bénéfices et les opportunités», a souligné la responsable du gérontopôle, Roxane Leboeuf.

«Souvent, quand on parle de personnes aînées, on va penser aux gens qui sont en perte d’autonomie ou en fin de vie, mais il ne faut pas oublier que 91 % des gens vivent à domicile de manière autonome ou semi-autonome. Ils demeurent actifs et engagés de différentes façons. Ils peuvent être des acteurs sociaux dans différentes sphères», a-t-elle complété.

En parallèle, le vieillissement vient avec son lot de défis, tels que l’âgisme, les difficultés d’embauche ou de rétention du personnel expérimenté, la fracture technologique, l’isolement ainsi que l’exclusion sociale.

Démarche collaborative

C’est là que le gérontopôle entre en jeu. Cette initiative favorise le réseautage et le maillage entre les entreprises, les organismes publics ainsi que les organisations communautaires pour répondre aux besoins de la population du troisième âge. Tous les acteurs impliqués, de près ou de loin par le vieillissement, travailleront ensemble pour contribuer au mieux-être des aînés.

Roxane Leboeuf est la responsable du gérontopôle. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Pour ce faire, le gérontopôle a élaboré un plan d’une durée de trois ans. «Dans un premier temps, on va faire une bonne cartographie des organismes et des entreprises de la région. On veut aussi identifier les besoins spécifiques des aînés. Quelles sont les opportunités qui devraient être priorisées?», se questionne Roxane Leboeuf.

La première année sera consacrée à la création d’une communauté au sein du gérontopôle afin de rassembler plusieurs acteurs autour de la thématique du vieillissement. Formation, webinaire, activité de réseautage : la population aura accès à une programmation variée.

Les années suivantes seront dédiées à l’accompagnement individualisé des différentes organisations.

Idées novatrices

Concrètement, quelles sont les idées novatrices qui voient le jour grâce au gérontopôle? «Une entreprise pourrait nous approcher pour améliorer ses services en ligne. A-t-elle pensé à la portion de clientèle qui est plus âgée et qui pourrait vivre des besoins différents du reste de sa clientèle? On a des gens au CCEG qui travaillent sur différents projets de recherche qui visent à améliorer et à travailler en partenariat avec des entreprises privées pour améliorer leurs services en ligne», explique la responsable.

Par exemple, une entreprise contacterait le gérontopôle dans le but de développer du mobilier adapté comme une vanité de salle de bain. «On pourrait l’accompagner avec une équipe de recherche dans le but de faire une évaluation des besoins et tester la vanité auprès de groupes d’aînés pour voir comment on peut améliorer le produit.»

Cette collaboration dynamique permet de mettre en place des produits et des services basés sur des données probantes et en concertation avec les acteurs du milieu.

La mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste se réjouit du lancement de cette initiative. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Retombées diversifiées

Une telle initiative apporte toutes sortes de retombées dans la communauté, soutient Roxane Leboeuf. «Il y a une participation sociale accrue des personnes aînées. Aussi, le fait d’avoir des gens qui s’investissent avec les entreprises. Il va avoir une retombée économique très intéressante pour la région.»

Le gérontopôle représente une solution à la pénurie de main-d’œuvre, indique la mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste. «Ce sont des gens qui ont une expertise. Ils ont du temps. Ils ont encore envie de relever des défis, peut-être pas avec les mêmes responsabilités avec la fin de carrière. Il y a quelque chose de satisfaisant à léguer son savoir aux plus jeunes générations. Tout ça est un amalgame intéressant qui va faire en sorte qu’ils vont nous aider à lutter contre la pénurie de main-d’œuvre.»

Cette dernière se réjouit d’ailleurs du lancement de cette initiative qui représente l’un de ses engagements électoraux. La Ville de Drummondville offre d’ailleurs un soutien financier de 180 000 $ sur trois ans.

Ce n’est pas tout. À long terme, le gérontopôle a une visée nationale. «On veut travailler avec des partenaires qui proviennent d’autres régions, qui ont des mandats provinciaux», dit Roxane Leboeuf.

L’ensemble des partenaires locaux étaient réunis à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi. (Photo: gracieuseté)
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