MAGAZINE. Connu du grand public pour ses rôles comiques à la télévision, le comédien drummondvillois Mickaël Gouin a de plus en plus d’occasions de montrer l’étendue de son talent à travers des projets dramatiques.
Mickaël Gouin n’est pourtant pas étranger des interprétations dramatiques. Depuis le début de sa carrière, il a tenu plusieurs rôles du genre au cinéma. En parallèle, il a été connu du grand public lors de son passage à SNL Québec. Cette révélation semble l’avoir étiqueté comme un acteur comique.
«La raison pour laquelle je voulais faire ce métier, c’était justement pour pouvoir faire de tout, explorer le plus large éventail, affirme d’abord Mickaël Gouin. Je n’avais pas envie de toujours faire la même chose. Je pense que les gens voient moins les films d’auteur et qu’on en parle moins. On m’a plus vu à la télé et j’y ai fait beaucoup de comédies. Personnellement, je n’ai pas l’impression que c’est un changement. Je pense que le public commence à plus me voir dans les trucs dramatiques.»
Ce changement de perception semble être survenu ces dernières années grâce à des rôles comme ceux d’Arthur Bilodeau dans À cœur battant et de Jean-Philippe Laplante dans la deuxième saison de Bête noire. D’ailleurs, ce dernier le rend particulièrement fier, car il s’agit selon lui de l’une des plus belles opportunités qu’on lui a données durant sa carrière.
«Comme projet dramatique, c’était vraiment une belle offre et j’aimerais que ça me soit proposé à nouveau. J’ai abordé le rôle de Jean-Philippe en essayant de m’imaginer comment je réagirais dans ma vie. Ça a été un travail chargé. Je devais jouer ce rôle 12 heures par jour pendant 30 jours. À la fin, tu es essoufflé», dit le comédien qui est aussi père d’un jeune garçon.
Mickaël Gouin ne veut pas être confiné à un genre d’œuvre particulier. Selon lui, un comédien, qui souhaite jouer des rôles différents, doit parfois se battre pour éviter l’étiquette. «J’aime faire plusieurs choses différentes. Je pense qu’on peut rapidement être étiqueté. C’est normal que ton “type cast” t’amène dans une certaine énergie et que les gens te l’attribuent. C’est à moi de montrer que je suis capable de faire toutes sortes d’affaires», indique M. Gouin.
L’acteur entretient le souhait qu’on lui confie le rôle principal d’une série dramatique. «Il me reste encore beaucoup de choses à faire dans ce métier. J’aimerais avoir le lead d’un show; en avoir la responsabilité sur les épaules. Bête noire était un peu dans ce sens-là, mais j’aimerais en avoir encore plus. En parallèle, je veux continuer à faire des comédies; je ne veux pas mettre ça de côté», partage-t-il.
Un homme occupé
Preuve de sa polyvalence, Mickaël Gouin a été de plusieurs productions qui sont actuellement diffusées. Le 31 juillet dernier est sorti 1995, le quatrième volet de la série de films autobiographiques du réalisateur Ricardo Trogi. Le Drummondvillois y tient le rôle de Pierre Therrien l’animateur de l’émission la Course destination monde à laquelle a participé le jeune Ricardo. Malgré un temps d’écran plus limité, l’acteur s’y est préparé avec beaucoup de sérieux.
«J’étais vraiment content d’y participer. C’était un rôle important pour Ricardo. Il avait besoin de quelqu’un qui allait transmettre l’humanité de Pierre Therrien à l’écran sans en faire une parodie ou un pastiche. Ça m’a donné envie de le faire. J’ai trouvé le défi intéressant. Et à la première, j’ai rencontré Pierre Therrien pour la première fois. Il m’a dit “C’est un honneur de me faire jouer par Mickaël Gouin”», raconte l’acteur de 41 ans en riant.
Cet automne, il sera aussi de la distribution de la nouvelle fiction annuelle de TVA Les armes. Il y interprétera Olivier Laroche, un enquêteur de l’armée appelé sur une affaire de meurtre dans une base militaire. Bien que son rôle soit plus secondaire, son apport à l’avancement de l’intrigue sera considérable.
Au même moment, il apparaîtra dans la série produite pour Amazon Prime Video The Sticky, qui s’inspire du vol de sirop d’érable survenu en 2011 au Québec. Il y campera le fils de Guy Nadon alors que les deux hommes dirigent la fédération des producteurs de sirop d’érable qui est victime du cambriolage. Ça a représenté une expérience de tournage totalement différente pour lui.
«C’est vraiment long avec les Américains. Au Québec, on a des petites équipes et on travaille très vite. On tournait seulement deux scènes par jour. C’était très gros comme plateau. J’avais un petit stress de travailler en anglais parce que le mien n’est pas très bon. Mais on avait l’avantage de pouvoir jouer des gens qui ont un accent québécois», rapporte le Drummondvillois.
La comédie ne demeure pas en reste alors qu’il interprète le rôle-titre de la websérie Denis Danger de Télé-Québec. L’intrigue suit une jeune fille, jouée par Léanne Désilet, qui enquête sur la mort de Denis Danger, une ancienne vedette de films d’arts martiaux québécois, lorsque le fantôme de celui-ci lui apparaît. Fortement inspirée de ces films des années 1990, la série n’hésite pas à piger dans l’absurde.
«Là, on est à fond la caisse dans la comédie. Chaque fois que Denis apparaît, il est un hologramme qui griche comme un vieux VHS. C’est vraiment décalé et super le fun. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire ça avec Vincent Bolduc, le réalisateur. J’ai longtemps fait des arts martiaux. On ne se fait jamais proposer ça au Québec», s’exclame Mickaël Gouin.
Entre octobre et novembre, il relèvera l’un des grands défis de sa carrière : il interprétera la pièce Ma vie rouge Kubrick tirée du livre éponyme de Simon Roy. Il s’agit d’un monologue d’une centaine de pages dans lequel sont abordés des thèmes lourds comme la maladie mentale, le legs généalogique et l’univers du film The Shinning.
«Ça a été tout un défi d’apprendre le texte et la mise en scène. J’ai un certain stress de la livrer. C’est un gros morceau, mais j’ai envie de ces défis. Je suis rendu là dans ma carrière. C’est un bon spectacle, bien écrit et bien ficelé», décrit-il.
Malgré un horaire aussi chargé, Mickaël Gouin revient fréquemment rendre visite à sa famille qui habite toujours Drummondville. Il dit conserver de magnifiques souvenirs de sa ville natale. Chaque fois, il aime prendre le temps de montrer à son fils où a grandi son père. «Ce sera toujours chez moi. Ça me fait du bien d’aller à Drummondville. Ça me rappelle beaucoup d’où je viens. Le plus souvent je peux y aller, le mieux je me sens. C’est un endroit très important dans ma vie. Je serai un Drummondvillois fier pour le reste de ma vie», raconte celui qui a eu ses premières expériences de théâtre à l’école La Poudrière.