COMMUNAUTÉ. Pas moins de 12 000 appels par année, 1855 sentinelles, 12 employés et une trentaine de bénévoles : le Centre d’écoute et de prévention suicide (CEPS) Drummond est plus actif que jamais sur le territoire. Pour son quarantième anniversaire, l’organisme lance une campagne de financement majeure afin d’assurer la poursuite de ses activités.
Le CEPS Drummond est le point de référence de l’écoute active et de la prévention du suicide dans la MRC de Drummond, offrant une panoplie de services pour la population. Depuis 40 ans, l’organisme est propulsé par la même vision, celle de raviver la flamme de la vie en chaque personne. «Définitivement, les actions collectives ont porté fruit. On a un taux de suicide un peu moins élevé dans la région depuis quelques années. Autrefois, on était au troisième rang à l’échelle du Québec. Actuellement, on est à la 11e position», a indiqué la directrice générale du CEPS Drummond, Sandrine Van Houtte, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi.
Les personnes qui vivent des situations difficiles ont développé le réflexe d’aller chercher de l’aide. L’organisme a reçu un nombre élevé d’appels pendant la crise sanitaire.
Durant cette période, Sandrine Van Houtte a également constaté une augmentation de la détresse chez les jeunes qui sont âgés entre neuf et onze ans. «Depuis les deux dernières années, je n’ai jamais rencontré autant d’enfants suicidaires, a fait savoir celle qui œuvre au CEPS Drummond depuis les vingt dernières années. C’est un phénomène social au Québec. La pandémie a été difficile pour les jeunes. Ils ont beaucoup d’idées suicidaires. On veut travailler fort pour diminuer ça.»
Une initiative innovante a été déployée dans les écoles primaires du territoire. École créatrice d’espoir invite les institutions scolaires à se mobiliser pour embellir et enrichir l’environnement pédagogique des enfants.
Dès l’automne prochain, le CEPS Drummond bonifiera son offre de service, en rejoignant une clientèle différente. Les raccrocheurs du Centre de services scolaire des Chênes auront l’option de suivre un cours sur le bonheur, ce qui représente une première à l’échelle de la province, informe Sandrine Van Houtte.
Plusieurs sentinelles sont formées par l’organisme, dont 260 lors de la dernière année. La formation s’adresse aux adultes susceptibles d’être en lien avec des personnes vulnérables au suicide par leur travail, leurs activités bénévoles ou la place qu’ils occupent dans leur milieu.
Le CEPS Drummond profite de son quarantième anniversaire pour lancer une campagne de financement majeure, question d’assurer la poursuite de ses activités. «Notre planification stratégique est composée de 105 actions. On veut la pérenniser. Pour nous, c’est important de continuer les actions qu’on a mis en place», a indiqué la directrice générale.
Le but est d’amasser 400 000 $ d’ici le 8 mars 2024. Lors des prochains mois, des actions citoyennes seront organisées afin d’impliquer la population dans l’atteinte de l’objectif, mais aussi pour faire connaître l’organisme auprès de la population.
Le président d’honneur de la campagne est Alain Lemaire, cofondateur et président exécutif du conseil d’administration de Cascades. Ce dernier a invité les citoyens à contribuer à leur façon. «Il y a deux façons de s’impliquer, soit de faire un don ou de faire du bénévolat en répondant à des appels. Et surtout, c’est important d’avoir des sentinelles pour surveiller ce qu’il se passe dans les entreprises», a-t-il souligné, en précisant que tout le monde peut faire une différence.
Rock Moisan, président du conseil d’administration de l’organisme, a joint sa voix à celle du président d’honneur : «C’est une cause qui nous tient tous à cœur. Plus on en parle, plus on en guérit, plus on en sauve. Il ne faut plus que ça soit tabou.»
Pour connaître les avancées de la campagne de financement, le CEPS Drummond invite la population à consulter régulièrement ses réseaux sociaux et les annonces dans les médias.