Le ministre Dubé visitera un hôpital particulier (Tribune libre)

Le ministre Dubé visitera un hôpital particulier (Tribune libre)
(Photo : Illustration, L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Première particularité : l’entrée principale de type «split level» avec six marches pour atteindre un premier palier et, tournant à gauche, six autres marches pour découvrir l’espace d’accueil. Je n’ai jamais vu cela ailleurs.

À droite, encastrés, les bureaux des réceptionnistes-téléphonistes. Puis tout droit, vingt pieds de distance, vous découvrez deux petits ascenseurs. Deuxième caractéristique…

Ascenseurs qui ont bien servi et mal vieillis. Au fil des ans, ils ont parfois refusé de bouger… parfois sur périodes prolongées. Que voulez-vous? Les pièces de rechange sont difficiles à trouver. Aussi, la plupart du temps, on en faisait peu des cas et le personnel empruntait l’escalier. Uniquement cinq étages. C’était plus rapide et en même temps une forme de «Particip’Action».

Par contre, ç’a devenait plus problématique lorsqu’on avait un patient à déplacer comme pour un examen de radiologie. Je vous le jure, jamais on n’a demandé à un patient de prendre l’escalier sauf pour ses exercices de physiothérapie post prothèse de genou ou de hanche.

Il est peut-être arrivé qu’un charriot de réanimation tarde à arriver à destination… Finalement on parvient, peu importe le moyen, à monter à l’étage. Troisième caractéristique : on découvre un poste de travail (communément appelé poste des infirmières) trop petit où s’entassent infirmières, infirmières auxiliaires, professionnels de la santé, étudiants(es) en nursing étudiants(es) en médecine et, bien sûr, les médecins sans compter la réceptionniste. Faut pas arriver à l’heure de pointe, car on découvrira qu’il n’y a pas assez de chaises pour tous!

Oubliez les ordinateurs et le dossier patient-informatisé, il n’y a pas assez d’espace. De toute façon, ce n’est pas le poste de travail qui vous intéresse, mais bien le parent, l’ami ou la connaissance qui est hospitalisé.

Où est la chambre? À droite, à gauche… pas d’indication précise.

Et là, vous empruntez le corridor de gauche.

Quatrième caractéristique. Vous découvrez un corridor très étroit, encombré avec toute sorte charriots ou de dépôts, tant du côté droit que gauche contribuant à rétrécir davantage l’aire de circulation. En marchant, vous espérez ne pas rencontrer de civière ou de chaise roulante. En plus, imposante machine de ventilation-climatisation centrale, et le mot «centrale» est très important puisque l’appareil en question sert à la climatisation du corridor… espérant qu’en laissant les portes de chambres ouvertes, on réussira aussi à rafraichir le patient!

Ce qui conduit à la cinquième caractéristique… Vous entrez dans une chambre à quatre. Oui quatre lits entassés dans un espace restreint où le rideau est le garant de la confidentialité et de l’intimité. Parfois, on y ajoute une chaise d’aisance. Partage des odeurs assuré. Où est la dignité?

Vous êtes venus, vous savez. M. le ministre Dubé viendra et saura.

Dr René Roux

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