Les abandons d’animaux grimpent en flèche dans la région

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Par Emmanuelle LeBlond
Les abandons d’animaux grimpent en flèche dans la région
La Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) note une hausse importante des entrées canines. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

ADOPTION. La Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) est pratiquement à pleine capacité, ce qui représente du jamais vu à cette période de l’année. Afin de minimiser le nombre d’euthanasies, le refuge demande aux propriétaires de patienter quelques semaines avant de se départir de leur animal domestique.

L’équipe de l’organisme de protection animalier s’attendait à subir les contrecoups de la crise sanitaire en accueillant un plus grand nombre d’animaux abandonnés. Le phénomène a pris une ampleur démesurée. «C’est plus fort qu’on pensait, fait savoir le directeur général, Philippe Labonté. En ce moment, on est à 80 % de notre capacité. On garde tout le temps une zone tampon pour régler les urgences. Normalement, à ce temps-ci, nos espaces sont occupés à 50 %.»

Celui qui œuvre à la SPAD depuis une vingtaine d’années se dit préoccupé. Un nombre élevé de chiens a fait son entrée au refuge. La plupart d’entre eux ont des problèmes de comportement. «On les appelle les chiens COVID. Il y a eu 30 % plus de vente et d’adoption d’animaux durant la pandémie. Les gens voulaient se désennuyer et ils ont surtout adopté des chiens. Ça prend du temps s’en occuper, explique-t-il. Par exemple, les goldendoodles ont été à la mode. Il s’agit d’un chien actif. S’il n’est pas éduqué, ça devient un chien fou.»

Une fois au refuge, ces animaux ont de la difficulté à trouver une famille qui saura répondre à leurs besoins. «Ce sont des chiens qui nécessitent beaucoup de travail. Ce n’est pas tout le monde qui veut embarquer dans un projet comme ça», indique-t-il, en précisant que les cours d’éducation canine représentent une charge et des coûts supplémentaires.

Philippe Labonté est le directeur général de l’organisme de protection animale. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Certains chiens demeurent dans les installations de la rue Janelle durant plusieurs jours, tandis que d’autres peuvent rester pendant quelques mois. Depuis un certain temps, la demande pour l’adoption stagne. Résultat : les animaux restent en moyenne plus longtemps au refuge.

La SPAD est en mode solutions. «Il y a des chiens qui sont moins populaires. On baisse les prix pour faire des adoptions humanitaires dans ces cas-là.»

Appel à tous

L’organisme de protection animale sollicite la collaboration de la population. Philippe Labonté demande aux propriétaires de communiquer avec le refuge avant d’aller porter son animal pour un abandon.

Ce dernier profite de l’occasion pour encourager les citoyens à donner une chance à leurs pensionnaires. «Les gens doivent prioriser les animaux de refuge», appuie-t-il.

Pour le moment, la SPAD priorise les animaux errants qui sont blessés ou en mauvaise santé, le temps d’avoir plus de capacité au refuge. Philippe Labonté précise que la plupart des chats qui se promènent à l’extérieur appartiennent aux habitants du quartier. «On demande aux clients de ne pas les capturer. On a arrêté l’utilisation des cages trappes.»

En ce sens, l’organisme de protection animale anticipe la période des déménagements. «S’il n’y a pas plus d’adoption et qu’on continue de recevoir autant de chiens, c’est épeurant pour l’été. Puisque c’est une problématique provinciale, on ne peut pas avoir de l’aide ailleurs.»

Rappelons que plusieurs animaux sont abandonnés par leur maître durant les mois de juillet et août.

Le refuge est situé sur la rue Janelle. (Photo: Emmanuelle LeBlond)
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