«Le père Noël est une ordure» débarque à Drummondville

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Par Emmanuelle LeBlond
«Le père Noël est une ordure» débarque à Drummondville
La distribution de la pièce de théâtre d’été Le père Noël est une ordure. (Photo : Ghyslain Bergeron)

THÉÂTRE. Le temps des Fêtes s’invite à la Maison des arts de Drummondville tout l’été avec la pièce Le père Noël est une ordure. À quelques semaines de la première, la troupe de théâtre Monarque est fébrile de présenter sa version de ce classique français, qui promet fous rires et rebondissements.

C’est sous un soleil éclatant que les comédiens se sont rassemblés, lundi, sur la terrasse du restaurant Robin des Bois à Montréal afin de lancer officiellement la pièce de théâtre d’été. L’enthousiasme était palpable.

Josée Deschênes incarne Thérèse dans la pièce. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Josée Deschênes se disait ravie de faire partie de cette aventure. Elle campe le rôle de Thérèse, l’un des personnages principaux. «Ça fait quelques rendez-vous que je rate avec Monarque. Ils m’ont souvent offert de jouer et je ne pouvais pas parce que je tournais. Il fallait que je fasse de l’espace pour Le père Noël est une ordure. C’est une pièce mythique. J’ai beaucoup écouté le film. Ça date de l’époque où j’étais au conservatoire et j’étudiais pour devenir actrice», se remémore la comédienne qui cumule plus de 37 ans de métier.

Le père Noël est une ordure est un film français de Jean-Marie Poiré, sorti en 1982. Il s’agit d’une adaptation de la pièce de théâtre du même nom créé en 1979.

Le public fait la connaissance de Pierre et Thérèse, deux bénévoles qui s’impliquent chez SOS Détresse Amitié. Le duo reçoit la visite de personnages tous plus saugrenus les uns que les autres. Entre le voisin bulgare déterminé à faire goûter ses recettes infectes, le travesti en pleine crise existentielle, le couple miteux dysfonctionnel et les appels répétés d’un obsédé, la magie de Noël éclate en mille morceaux, là où se croisent le désenchantement et la comédie.

Une version exclusive

Le metteur en scène André Robitaille planche sur le projet depuis environ deux ans. «J’ai été tout seul pendant très longtemps à travailler le texte sur mon ordinateur. C’était tout le temps dans ma tête. Je travaillais sur les répliques. Ça m’a pris beaucoup d’énergie», témoigne-t-il.

André Robitaille assure la mise en scène du spectacle.(Photo : Ghyslain Bergeron)

Les spectateurs drummondvillois auront droit à une version exclusive. André Robitaille a adapté la pièce de théâtre à la réalité québécoise. L’histoire prend place le 24 décembre 1984 à Hochelaga. «C’était un défi de mettre le texte dans notre langue et les relations humaines des années 80. Les relations entre les hommes et les femmes n’étaient pas comme en 2023. J’aime montrer aux gens qui ont était pour savoir qui on est. On a évolué, mais qu’il reste encore des choses à faire.»

Alors que le rideau se lèvera dans quelques semaines, le metteur en scène se sent confiant. «Je sais où je m’en vais avec ce show-là. Je me sens très heureux de comment ça tourne. La semaine dernière, dans la salle de répétition, je tripais à regarder les comédiens. Le spectacle commence à prendre forme.»

Des personnages singuliers

Au fil des répétitions, une complicité s’est développée entre les membres de la troupe. «Il y a un énorme respect entre nous. On vient de milieux différents. On se connaît bien pour la plupart. L’atmosphère est géniale. C’est une très forte équipe», fait savoir Claude Prégent, interprétant Monsieur Preskovitch.

Chacun d’entre eux a un malin plaisir à s’approprier les personnages, sans toutefois les dénaturer. Ils ont tous des traits de caractère qui leur est propre.

Mario Jean a accepté de sortir de sa zone de confort en incarnant Félix, un individu louche et mesquin déguisé en père Noël. «C’est un personnage qui est loin de moi. Je suis quelqu’un de calme. Félix est impulsif. C’est un fou. Il change d’idée rapidement. C’est ça que j’ai dû apprivoiser. Il a besoin d’aide. Il est désemparé. Pour moi, c’est un beau terrain de jeu», indique-t-il.

Pour sa part, Pierre-François Legendre a tout de suite été interpellé par la complexité de Katia, un travesti mal aimé. «C’est une personne née dans un corps d’homme qui s’identifie comme une femme. Il est encore amoureux de son ex-femme qui l’a laissé. Il essaie de la reconquérir. Ça devient extrêmement compliqué.»

Jean-Michel Anctil fait partie des personnages principaux. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Un spectacle «coup de poing»

Sans contredit, les spectateurs seront tenus en haleine tout au long de la représentation. «J’ai l’impression que ça va être un show coup de poing. C’est un train qui part comme un feu roulant et qui s’arrête une heure et demie après, mentionne Brigitte Lafleur, celle qui joue Josette. Ça part assez lentement et ça devient une grosse folie. Ça finit sèchement. On ne donne pas le temps aux gens de reprendre leur souffle.»

Le père Noël est une ordure prendra l’affiche le 30 juin prochain, à la Maison des arts, et ce, jusqu’au 19 août. Pas moins de 17 500 billets ont été vendus jusqu’à présent. André Robitaille en est ravi : «Ça me dit que le théâtre est en santé.»

Dans tous les cas, Jean-Michel Anctil est impatient de retrouver le public drummondvillois. Celui qui se glisse dans la peau de Pierre Mortez n’a que de bons souvenirs de son passage dans la région. «On a été tellement bien reçu quand on a fait Les Voisins [en 2019]. C’était un gros party chaque soir. J’ai hâte de retourner à Drummondville», conclut-il, avec entrain.

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