Le sculpteur d’art populaire

Photo de Claude-Hélène Desrosiers
Par Claude-Hélène Desrosiers
Le sculpteur d’art populaire
Jocelyn Lampron est passionné par le bois depuis fort longtemps. (Photo: Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Jocelyn Lampron a toujours aimé le bois. Il l’a travaillé dans ses emplois en usine, et il l’a sculpté pour en faire maintes œuvres. L’homme, discret et pas compliqué, vit dans l’ombre en attendant de faire connaître son talent de «gosseux».

D’abord passe-temps, la sculpture est devenue une passion pour M. Lampron. Se servant de l’art populaire pour créer avec une signature bien à lui, il découvre que cela lui fait un bien fou.

Déjà, il y a 50 ans, il réalisait durant une période de chômage sa première pièce : une moto Harley-Davidson. À sa retraite, à 65 ans, il décide de s’y mettre sérieusement. Il fait ses sculptures dans du bois franc, à l’aide d’une meuleuse et d’une scie. Normalement, les sculpteurs utilisent du bois mou pour sa facilité d’utilisation. Mais pas de ciseaux, de gouges ou de couteaux dans son cas! «J’aime le bois franc, j’aime sa solidité, sa beauté, les nervures du bois», dit le sculpteur.

Pourtant, il doit composer avec un problème majeur pour créer : il n’a pas d’espace à lui pour travailler le bois. Il habite un logement exigu. Pour faire sa dernière œuvre, un grand bateau, il a fait appel à une connaissance qui lui permettait, durant les beaux mois, d’utiliser sa remise pour tailler ses morceaux. Ensuite, il revenait chez lui, les collait un à un. À la fin, le résultat est impressionnant.

Comme la remise n’est pas chauffée l’hiver, M. Lampron se tourne les pouces durant les longs mois d’hiver. Il erre en rêvant de pouvoir faire ce qu’il préfère : créer.

Son bateau a été fait en merisier. Comme Jocelyn Lampron n’a pas de planeur, il s’est procuré des marches d’escaliers de maison, pour avoir des morceaux bien droits. Il l’a réalisé durant la première année de la pandémie. Il s’agit d’un USS Missouri, un cuirassé de la marine américaine.

Il a réalisé une panoplie d’autres sculptures, dont celle d’un aigle aux 2000 plumes, assemblées une à une. Personnages populaires, sujets exotiques, fusils : ses œuvres sont variées, toutes de style art populaire.

On peut caractériser l’art populaire par ses thèmes, souvent issus du quotidien, faits pour intéresser une majorité de gens. Il est souvent pratiqué par des autodidactes, travaillant instinctivement. Les sculptures d’art populaire n’ont pas de fonction utilitaire, elles sont créées pour être admirées.

C’est un souhait de M. Lampron. «J’aimerais ça que mes pièces soient vues», partage-t-il. Si je gagnais à la loterie, je m’achèterais une petite maison en bois, bien simple, j’y amènerais ma mère pour qu’elle finisse ses jours dans un endroit tranquille. C’est sûr que j’aurais un petit atelier et je pourrais y travailler à mon aise. C’est ça qui me sauve un peu, ça me fait du bien de créer.» L’artisan a peu de plaisirs dans la vie, et sa thérapie, c’est le bois. Il aime créer des pièces inédites, que l’on ne voit nulle part.

Pour plus d’informations sur le bateau, qui est disponible, ou pour toute commande sur mesure, on peut contacter Jocelyn Lampron au 819-818-1292.

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