Un endroit pour se défouler à grands coups de barre à clous

FÉLIX GALLANT
Un endroit pour se défouler à grands coups de barre à clous
La Rage room est située au centre-ville de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SOCIÉTÉ. Utile pour fracasser toutes sortes de choses, la Rage Room de Drummondville attire une base d’adeptes grandissante qui aime passer sa frustration dans un objet comme une pauvre télévision. L’Express est allé tester pour vous.

Des télévisions, des claviers d’ordinateurs ou bien un barbecue : tout y passe. Que ce soit après une mauvaise journée au bureau, pour libérer un stress sur les épaules ou bien pour oublier une peine d’amour, tout le monde est invité à prendre son bâton de baseball et à venir tout briser comme s’il n’y avait pas de lendemain.

De plus en plus en popularité, les clients ressortent de la salle de défoulement avec satisfaction, selon le propriétaire de l’endroit, Jafar Al Shemmari. «Beaucoup de personnes sont venues pour vider leurs émotions négatives et sont ressorties le sourire aux lèvres», mentionne ce dernier, lors d’un échange de courriel avec L’Express.

Samuel Hébert-Cusson et Samir Thiffault. (Photo : Ghyslain Bergeron)

La clientèle présente peut varier. Passant de femmes de tout âge, à des familles ou même à des personnes à mobilité réduite, chaque individu est invité à extérioriser ses émotions à coup de barre à clous.

«Nous avons également un accès pour les gens handicapés malgré le fait que nous sommes situés dans un sous-sol. Nous avons donc pu accueillir quelques personnes à mobilité réduite et avons adapté l’environnement pour une expérience optimale», précise M. Shemmari.

Concernant son occupation, la salle de démolition, située dans un sous-sol, peut accueillir environ de 3 à 22 personnes par jour, dépendamment du jour de la semaine et de la période de l’année.

Habituellement, les gens profitent de ce service pour une dizaine de minutes. Une pause est aussi permise pour garder une constance. «Cette activité est assez physique, car nous laissons les gens partir dans une frénésie», explique l’homme d’une vingtaine d’années.

Pour offrir ce type de service, de l’équipement est nécessaire. C’est donc pourquoi la compagnie fait affaire avec quelques fournisseurs, dont deux locaux.

Un clavier d’ordinateur a été pulvérisé avec un bâton de baseball. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Nous avons quelques fournisseurs de toutes sortes. Deux entreprises locales comptent parmi celles-ci. Éricupère nous fournit les grosses fournitures de maison telles que des fours, des laveuses, des micro-ondes, etc. Economeuble, pour sa part, nous fournit des meubles de toutes sortes. Vous pouvez également y retrouver des téléviseurs à écran plat, des claviers, des ordinateurs et des imprimantes», indique M. Shemmari, qui a lancé son entreprise de A à Z et a ouvert le 15 janvier.

Comme une thérapie

Après s’être défoulé sur une multitude d’objets, celui qui est là depuis le début, Samuel Hébert-Cusson, prend le temps de s’asseoir avec son client sur l’un des nombreux divans pour discuter de tout et de rien.

«J’en ai eu qui sont tombés en larmes, j’en ai eu qui se sont endormis et j’en ai eu que ça leur a fait du bien et ils nous ont remerciés 10 000 fois parce qu’ils étaient vraiment heureux d’avoir pu libérer cette rage», s’exclame l’employé.

Pour sa part, un autre employé, Samir Thiffault, explique que la colère n’est pas toujours exprimée de la bonne façon dans la société. «Un des problèmes est que les gens dans la société nous encouragent à garder notre rage à l’intérieur. Le problème est qu’une rage, ça s’accumule et finit par exploser et ce n’est pas toujours sur la bonne personne et honnêtement, on a un petit peu le rôle d’un psychologue», précise celui qui fait surtout de la publicité.

Bon pour l’environnement?

Sans l’ombre d’un doute, le matériel cassé fait d’innombrables débris. C’est dans cette optique que la compagnie travaille main dans la main avec ses fournisseurs pour remédier à la situation, tout en respectant mère Nature.

«Une fois les articles détruits, nous trions tous les objets par classe de matière. Par la suite, nous envoyons les matières récupérables à nos fournisseurs qui les recyclent», rassure le propriétaire de Rage Room Drummondville.

Comme a dit un certain chimiste, Antoine Lavoisier : «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.»

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