De jeunes employés disent non au projet de loi 19

FÉLIX GALLANT
De jeunes employés disent non au projet de loi 19
Pour la majorité des jeunes, travailler est important. (Photo : Ghyslain Bergeron)

DOSSIER. De nombreux enfants se retrouvent derrière des comptoirs ou des cuisines de restaurants très tôt dans leur vie. Pour la majorité d’entre eux, travailler est important. C’est le cas de plusieurs jeunes œuvrant Chez Louis Poulet et Pizza, dans le secteur Saint-Nicéphore. Selon eux, le projet de loi 19 n’a pas sa place.

En entrant dans le petit restaurant situé à Saint-Nicéphore, on y trouve Olivier, prêt à prendre notre commande. La surprise que certains peuvent constater est qu’Olivier est seulement âgé de 14 ans. Pourtant, il livre autant la marchandise qu’un employé de 45 ans.

Nathan, quant à lui, est âgé de 16 ans. Ça fait près de deux ans qu’il est à l’emploi de l’entreprise et, selon lui, travailler est bénéfique et nécessaire pour les jeunes. Par conséquent, le projet de loi 19 ne devrait pas exister.

«Je trouve qu’on devrait laisser la chance aux jeunes, surtout avec le manque de main-d’œuvre. Ça donnerait aux jeunes de l’expérience», s’est-il exprimé.

Une chose que Nathan aime beaucoup de son emploi est l’esprit d’équipe. Un avantage que partage également sa collègue Marilye, qui est âgée de 15 ans. «J’adore vraiment l’équipe et comment les règles sont instaurées. Ce sont de bonnes affaires», a souligné l’adolescente qui travaille pour le restaurant depuis un an et demi.

Amélie Durepos, directrice des opérations du restaurant local Chez Louis poulet et pizza. (Photo Ghyslain Bergeron)

Lorsque questionnée sur le fait que les jeunes devraient avoir la chance de travailler, c’est avec un «oui» très convaincant que Marilye a exprimé sa façon de penser.

«Oui! À 13 ans, certains sont matures, donc tu es capable de venir travailler et de trouver un petit travail pour commencer», a laissé savoir celle qui a aussi commencé à travailler à l’âge de 13 ans.

Pour Nathan, le fait de pouvoir amasser de l’argent lui plaît bien.

«Ça te permet d’économiser pour plus tard et, honnêtement, ça va m’aider, car je pars au cégep l’année prochaine», a communiqué l’adolescent.

Une présence qu’apprécient les plus âgés

La directrice des opérations de Chez Louis poulet et pizza de Saint-Nicéphore, Amélie Durepos, compte dans ses rangs une vingtaine d’employés mineurs. Qu’ils aient 14 ou 15 ans, ce n’est pas ce qui effraie Mme Durepos, tout comme le projet de loi 19.

«Je ne suis pas tant épeurée dans le sens qu’on peut garder nos jeunes de 14 ans qu’on a déjà», a expliqué celle qui baigne dans le domaine des opérations depuis des années.

Concernant le nombre d’heures accordé aux adolescents, celle-ci n’excède pas les 17 heures maximum. Ainsi, la loi n’inquiète pas du tout la dame, puisqu’elle n’affectera pas son effectif.

Pour une des employées, Francine, 58 ans, travailler avec des jeunes est un vrai bonheur.

«C’est merveilleux de voir des jeunes, car ils travaillent bien et ils arrivent à l’heure. Je n’ai aucun problème que des jeunes de 14 et 15 ans travaillent», s’est réjouie la dame qui navigue dans la restauration depuis l’âge de 18 ans.

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