MAGAZINE. Normand Bonenfant adore Elvis Presley depuis environ 70 ans. Au fil du temps, il a amassé une quantité impressionnante d’objets reliés au célèbre chanteur. Au début, il ne pensait pas que sa collection prendrait une telle ampleur.
M. Bonenfant est un vrai collectionneur. Avant même de voir sa collection dédiée au King, on peut découvrir, dans une première pièce, des cartes de hockey qui datent des années 50 à aujourd’hui. Son fils Nick Bonenfant nous montre des photos au mur, dont une de lui, enfant, avec Marcel Dionne. Puis, une autre, du frère de Normand Bonenfant, avec Bobby Orr, lors de sa première visite au Forum.
Dans sa collection consacrée à Elvis, on peut voir une variété incroyable d’objets et de pièces inédites. Par exemple, un 45 tours qui, au lieu d’avoir une face A et une face B, a été gravé avec deux faces A par erreur. Ce disque existe en quatorze exemplaires seulement. Ou encore cet album de Noël, dont il reste uniquement 5 copies au Canada. Interrogé sur la façon dont il déniche ses pièces, il répond qu’il y a une grande part de chance.
«Tout a commencé avec ma grand-mère, qu’on appelait mémère. Elle aimait bien la musique. Elle avait acheté chez Musique Gervais, sur la rue des Forges, le 78 tours de Loving you. Elle aimait cette chanson, mais elle n’aimait pas l’autre chanson… Teddy Bear, alors elle me l’a donné», s’exclame-t-il. C’est un jeune d’environ 13 ans qui découvre ainsi Elvis Presley. «Quand j’ai commencé, on ne pouvait pas savoir que ces objets deviendraient aussi rares», partage-t-il.
Le bon vieux temps
Pour Normand Bonenfant, Elvis est incomparable. «Il a amené une rébellion avec lui. Mémère quand elle écoutait Jailhouse Rock, elle tapait le rythme. Quand il a commencé à se déhancher, les jeunes attendaient juste après ça pour se lever et bouger!», dit-il. Selon lui, Elvis Presley a fait ce que les jeunes voulaient avoir : du bon rythme, sans compter sa voix en or.
Certaines personnes, moins jeunes à l’époque, étaient scandalisées du déhanchement du chanteur. M. Bonenfant raconte : «Au Ed Sullivan Show, à sa deuxième apparition, les caméramans ont été avertis de ne filmer qu’à partir de la taille»!
Les yeux de M. Bonenfant s’illuminent en parlant de cette époque : On a connu le bon vieux temps et je suis resté accroché. On en parle encore aujourd’hui des musiciens de cette époque. Dans ce temps-là, il y avait tellement de bonne musique, et du bon hockey aussi»!
La collection
Cartes, disques, revues, livres, calendriers, casse-têtes… On trouve de tout dans cette collection d’articles. Parmi ceux-ci, des boîtes de chocolat à l’effigie d’Elvis. «À Pâques, je donnais les chocolats à ma femme, mais je gardais les boîtes!» raconte-t-il en riant.
Un des passe-temps du sympathique octogénaire est de fabriquer des cartes, dans le format des cartes de hockey. Il conserve ainsi plusieurs dizaines de milliers de photos d’Elvis, qu’il traite à l’ordinateur, imprime, fait plastifier et couper. «C’est une passion… ou c’est de la folie, je ne sais pas», s’esclaffe-t-il. Une chose est sûre : tout est classé, gardé et mis en valeur avec amour.
Pour le collectionneur, la période d’or du célèbre chanteur se déroule au début de sa carrière, jusqu’à son enrôlement dans l’armée. «Ça, pour moi, c’est le vrai Elvis», insiste-t-il.
Il a prévu de faire jouer sa chanson préférée d’Elvis, Help me, à ses funérailles. Il a aussi planifié que ce soit son fils Nick qui hérite de toute sa collection. «C’est sûr que je vais garder ça. J’aimerais me construire un petit bâtiment chez moi à la campagne pour mettre tout ça, parce que chez nous, ça ne rentre pas», précise son fils.
Mémère
Si tout a commencé avec mémère, notre rencontre se termine aussi en parlant d’elle. Il semblerait que la fameuse dame soit morte dans la maison à la même date que celle de la naissance de Nick. Il paraitrait que son fantôme est toujours dans la maison et qu’elle veille sur les siens. Toute la famille continue de saluer la grand-mère en entrant et il semble qu’elle joue encore des tours. On peut se demander si elle bat encore le rythme quand Normand Bonenfant fait jouer Jailhouse Rock…