Des millions de culottes d’incontinence fabriquées localement

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Par Lise Tremblay
Des millions de culottes d’incontinence fabriquées localement
Nicolas Cabana est le directeur de l’usine Essity Canada située sur la rue Farrell à Drummondville, et ce, depuis septembre 2021. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENTREPRENDRE. Une panoplie d’objets utilisés quotidiennement par les familles québécoises sont fabriqués à Drummondville. C’est le cas des culottes d’incontinence Tena, qui sont conçues à coup de centaines de millions d’unités chaque année sur la rue Farrell, là où se cache plus d’un secret bien gardé.

«On est les seuls au Québec qui en fabriquent autant. C’est une belle fierté», lance Nicolas Cabana, le directeur de l’usine d’Essity Canada qui portait le nom de SCA Soins personnels il y a quelques années à peine.

L’entreprise produit 85 % de ce dont la province a besoin en termes de produits d’incontinence. (Photo Ghyslain Bergeron)

Si ces sous-vêtements sont principalement utilisés en milieu institutionnel ou hospitalier, ils se vendent aussi au détail tout comme les papiers hygiéniques Tork aussi fabriqués par cette compagnie.

«Techniquement, on est capable de produire 85 % de ce dont la province a besoin en termes de produits d’incontinence. L’usine qui regroupe 180 employés roule sept jours sur sept, 24 heures par jour», précise-t-il.

Comme toutes les entreprises, Essity subit une hausse des prix liée à la poussée de l’inflation et doit constamment s’ajuster.

«Le coût des matières premières a beaucoup augmenté. Ç’a été difficile pour l’approvisionnement, mais ça semble se stabiliser, surtout pour les matières qui sont importées. En ayant des contrats institutionnels, nos prix sont négociés à l’avance. Ça vient éroder nos marges et on doit penser en fonction de l’innovation. Ça amène des défis supplémentaires», concède Nicolas Cabana, qui est en poste depuis septembre 2021.

(Photo Ghyslain Bergeron)

Tout en gardant le cap et en maintenant ses critères de qualité, l’entreprise a aussi quelques projets dans ses cartons pour 2023-2024. Entre autres, elle a l’intention de rajeunir son secteur de la palettisation déjà automatisé, un projet évalué à plus de trois millions de dollars. Tous les robots seront remplacés.

L’an dernier, l’entreprise a aussi injecté 5 millions de dollars pour augmenter sa capacité de production.

«On investit toujours pour maintenir notre parc d’équipement à jour. Nous avons toujours l’objectif de miser sur la pérennité et de créer des environnements de travail stimulants pour nos employés», résume le directeur général.

D’ailleurs, concernant les ressources humaines, Essity se dit toujours à la recherche de main-d’oeuvre. Ayant participé en février dernier à une mission économique au Maroc organisé par la Société de développement économique de Drummondville, l’entreprise est cependant parvenue à recruter quelques travailleurs.

Les produits fabriqués à Drummondville. (Photo Ghyslain Bergeron)

«On est comme tout le monde; on cherche des employés un peu partout. On devrait embaucher six Marocains pour la production et peut-être deux ingénieurs. On va aussi organiser éventuellement une porte ouverte pour essayer d’attirer de la main-d’œuvre», soutient-il.

Au point de vue de l’environnement, l’entreprise souligne qu’elle met tout en œuvre pour ne créer aucun déchet industriel. «Tous les déchets de l’usine sont recyclés. Rien ne va au dépotoir. C’est important d’autant plus que nous sommes conscients que les culottes Tena ne se sont pas recyclables», termine-t-il.

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