Wickham : des entrepreneurs et des citoyens demandent à être écoutés

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Par Louis-Philippe Samson
Wickham : des entrepreneurs et des citoyens demandent à être écoutés
De nombreux citoyens ont assisté à un point de presse du groupe d’entrepreneurs s’opposant à l’entente de délégation du Service de sécurité incendie de Wickham à Drummondville. (Photo : Louis-Philippe Samson)

WICKHAM. Plus d’une centaine d’entrepreneurs et de citoyens de Wickham se sont réunis, mardi soir, dans le garage de SDJ Construction, afin de dénoncer les agissements du conseil municipal qu’ils considèrent comme «irresponsables».

Cette prise de parole survient alors que l’entente de délégation complète des services de sécurité incendie à Drummondville a été signée plus tôt mardi. Cette annonce en a déçu plusieurs dans l’assistance.

Pascal Houle, propriétaire d’Agrimetal et futur candidat au poste de conseiller municipal. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«On se bute à un mur depuis un mois et demi. On savait que le conseil municipal la signerait; on n’est pas dupe. On sait que les dés étaient pipés. Ce ne sont pas les conseillers municipaux qui “run” notre village : c’est la MRC de Drummond. Pour nous, c’est clair, net et précis. Si la MRC leur dit de tourner à gauche, le conseil tourne à gauche et si c’est à droite, il tourne à droite», s’est exclamé Pascal Houle, qui a l’intention de se présenter à l’élection partielle comme conseiller municipal.

Celui-ci a exprimé, durant une prise de parole, qu’un groupe d’entrepreneurs wickhamois a demandé pendant un mois et demi à rencontrer le conseil municipal concernant l’entente de délégation du service incendie. Lors du dernier conseil municipal, le 3 avril, les élus ont d’abord accepté de rencontrer trois représentants du groupe d’entrepreneurs. Ceux-ci demandaient à ce que la rencontre se déroule en présentiel et avec la présence de l’avocat du groupe et de celui de la municipalité. Cette requête a été faite puisque, lors de la séance d’information du 13 mars dernier, l’ex-maire Ian Lacharié avait indiqué que la Municipalité pouvait être poursuivie au criminel si quelqu’un devait être blessé ou bien devait mourir lors d’une intervention du Service des incendies.

«On voulait mettre au clair l’histoire qu’ils avaient peur de se faire actionner au criminel parce que c’est de la “bullshit”. On voulait leur montrer l’article de loi, mais ils n’ont pas voulu. Leur avocat savait que devant un autre avocat, il passerait pour quelqu’un qui ne dit pas la vérité. De toute façon, c’est tout organisé par la MRC», a clamé M. Houle, qui est aussi propriétaire de l’entreprise Agrimetal. Ce dernier a ajouté qu’il «n’y a aucune écoute de nos conseillers municipaux.»

Steven Roy, président des Fondations Roy Larouche. (Photo : Louis-Philippe Samson)

De son côté, Steven Roy, président des Fondations Roy Larouche, a lu à ses concitoyens une lettre adressée aux membres du conseil municipal. Dans celle-ci, il leur a demandé une meilleure collaboration avec les citoyens et les entrepreneurs. Il a poursuivi en signifiant son intention de se joindre aux gens qui réclament la démission de l’ensemble du conseil municipal s’il n’accède pas à cette requête.

«La signature de l’entente change la donne. Les citoyens sont mobilisés et ils continueront de l’être afin de trouver des solutions pour renverser la décision. On avait encore l’espérance de négocier d’ici la fin de la semaine. On s’est fait prendre de court aujourd’hui, mais on va analyser nos options dans les prochains jours. L’idée de financer une partie des coûts du service incendie était l’une des solutions. Mais le conseil ne nous dit pas tout. C’était une des solutions. S’il y avait d’autres problèmes, on était ouvert à observer d’autres solutions», a commenté M. Roy.

Critiques

L’une des critiques du groupe est que le Service de sécurité incendie et sécurité civile (SSISC) de Drummondville n’est pas prêt à assumer la protection d’un aussi grand territoire. «Ils veulent couvrir 516 kilomètres carrés avec deux casernes qui doivent être refaites. Ça n’a ni queue ni tête», a lancé M. Houle.

Durant son allocution, la future candidate à la mairie, Luce Daneau, a critiqué à tout vent le comportement d’institutions publiques impliquées, de près ou de loin, dans les événements des dernières semaines entourant les démissions successives de deux maires.

Luce Daneau, future candidate à la mairie de Wickham. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«À l’heure actuelle, des rumeurs, dont le contenu fluctue grandement, circulent dans la communauté et prennent une apparence de vérité lorsqu’elles aboutissent dans certains médias, éclaboussant, au passage, les citoyens de Wickham qui se sentent salis injustement. Cela cause du tort à toute la communauté et il nous faudra reconstruire notre réputation parce que certaines instances, telles que la MRC de Drummond, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération québécoise des municipalités (FQM), ont décidé d’entreprendre un discours sur l’intimidation de nos élus sans avoir attendu le verdict final de l’enquête menée par la Sûreté du Québec et surtout, en s’en tenant à la seule version des élus», a-t-elle martelé.

Mme Daneau a notamment remis en question l’impartialité et l’intégrité du travail du nouveau maire suppléant Michael Côté, en raison de son passé de pompier et de préventionniste à la Ville de Drummondville.

À la fin du point de presse, Pascal Houle a invité les gens présents à assister à la séance du conseil municipal le 1er mai prochain pour qu’ils manifestent leur mécontentement quant à la signature de l’entente de délégation.

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