MAGAZINE. Manoushka Ross le dit d’emblée : elle a toujours sa ville tatouée sur le cœur même si elle n’y demeure plus depuis longtemps. Âgée de 51 ans, cette épicurienne a connu une carrière vibrante dans le milieu de la mode et poursuit sa route dans un univers tout aussi exaltant, celui de la sommellerie. Portrait d’une fière Drummondvilloise qui a du flair.
Quand Manoushka Ross a rencontré la sommelière Jessica Harnois la première fois, elle a eu un véritable coup de foudre. Elle a su dès les premières secondes qu’elle avait affaire à une personnalité unique et, surtout, qu’elle aimerait travailler à ses côtés.
Elle venait pourtant de quitter un travail passionnant dans le milieu de la mode. Une carrière foisonnante qui l’a mené à voyager aux quatre coins du globe et qui a aiguisé autant son œil que son instinct.
«J’ai travaillé huit ans à l’agence de mannequins Specs à Montréal. C’était la plus petite des agences à l’international. C’est là où j’ai tout appris. Ensuite, j’ai rencontré Corinne Paracchia de l’agence Folio durant un événement à Drummondville et j’ai décidé de joindre son équipe à titre d’agente. Je devais trouver des visages pour mes clients. Je pense que mon plus grand talent est d’être capable de reconnaître le talent et les forces chez autrui. Pour ce faire, je voyageais partout dans le monde. Durant ma carrière, j’étais toujours n’importe où, mais Drummondville était toujours dans ma tête», exprime Mme Ross.
Issue d’une famille de cinq enfants, cette dernière a fréquenté l’école Sainte-Marie, l’ancien couvent Marchand puis l’école Jean-Raimbault.
«J’ai grandi à Drummondville, mais je n’ai jamais travaillé ici», ajoute-t-elle.
Dans quelques jours, ce sera l’occasion pour elle de remédier à la chose. Son entreprise, Vins au Féminin, participera activement au Salon Découverte vins et spiritueux Centre-du-Québec. Parmi les activités qu’elle proposera, il y aura cette dégustation de vins à l’aveugle sous forme de jeu de poker. Les amateurs de vin pourront tester leurs connaissances dans un contexte ludique. On assure que le plaisir sera au rendez-vous.
Il faut dire que l’entreprise, qui a pris son envol en 2013 sous la direction de Jessica Harnois, commence à jouir d’une solide réputation. Chaque année, elle organise des dizaines de soirées où la verrerie côtoie les plaisirs gustatifs.
«J’ai rencontré Jessica Harnois durant une soirée de femmes d’affaires, raconte Manoushka Ross. C’est elle qui animait la soirée. Je venais de décider de quitter le milieu de la mode et j’étais devenue copropriétaire d’une auberge à Orford. Je ne pensais pas que j’allais vibrer pour autre chose, mais j’ai eu un véritable coup de cœur. Je suis allée la voir après la soirée et tout en discutant, j’ai réalisé qu’on se connaissait déjà. C’est là qu’elle m’a dit qu’elle souhaitait ouvrir une agence en sommellerie.»
De fil en aiguille, Mme Harnois a lancé son agence avec la mission de faire découvrir des vins, des bières et des spiritueux en participant à des événements ludiques et formateurs. La Drummondvilloise était tout près. Si près que trois ans plus tard, elle a repris les rênes de l’entreprise en devenant présidente et agente de booking. Aujourd’hui, six femmes oeuvrent pour Vins au féminin, dont Marie-Michèle Grenier, sommelière de Drummondville.
«Jessica est venue féminiser et démocratiser la sommellerie au Québec. Elle a un talent unique. On vit à une époque où les gens sont curieux et où ils veulent comprendre l’univers des vins. Nous proposons un concept. Nos soirées sont encadrées. Les gens boivent moins, mais mieux. Ils réalisent aussi qu’ils peuvent boire un excellent vin, mais que s’ils sont mal accompagnés, l’expérience sera vaine», exprime Mme Ross, qui soutient avoir «tellement hâte au salon des vins».
«Le timing est super bon pour cet événement. Ce sera l’occasion idéale pour les gens de découvrir des produits d’ici et de sortir entre amis. À mes yeux, c’est aussi un privilège de tenir cet événement au Centrexpo. Il s’agit d’un joyau pour la région.»
Passion
Se définissant comme une femme passionnée qui a du flair pour repérer les talents uniques, Manoushka Ross évolue parallèlement dans le milieu de l’immobilier. Il y a trois ans, elle et sa conjointe ont d’ailleurs acheté un motel de seize chambres.
«C’était une vraie poubelle! Ça faisait deux ou trois ans qu’il était à vendre puis il est tombé en reprise de finances. Le 16 mars 2020, on a fait une offre d’achat sans condition ni inspection et en sortant du notaire, on apprenait à la radio que tout allait fermer à cause de la pandémie. On en a profité pour tout rénover. On a gardé la coquille du motel et on a tout refait», raconte la Drummondvilloise, qui a renommé l’établissement le Motel de la montagne Orford.
Étant toujours à la recherche d’opportunité, elle espère un jour être enfin en mesure d’acquérir des unités de logement à Drummondville dans le but de répondre au besoin criant des travailleurs.
«La vie m’a mené à vivre en Estrie, mais ma famille est ici. Je viens souvent à Drummondville et je suis membre de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond. Mon cœur y est déjà. Peut-être qu’un jour, je pourrais y faire des affaires», termine-t-elle.
Martin Ruel, président d’honneur
Le Salon Découverte vins et spiritueux Centre-du-Québec se tiendra les 21 et 22 avril prochains au Centrexpo Cogeco de Drummondville. Il sera présenté sous la présidence d’honneur de Martin Ruel, propriétaire des supermarchés IGA Clément de Drummondville et sommelier bien connu de la région. Les visiteurs pourront d’ailleurs le rencontrer au kiosque de la Distillerie du 29 octobre, une entreprise qui ouvrira ses portes à l’automne 2024 sur la rue Robert-Bernard à Drummondville. M. Ruel tiendra d’ailleurs une conférence durant laquelle il traitera de ce projet évalué à près de 12 millions de dollars. Il parlera aussi du futur Quartier de la Distillerie.
