HOCKEY. Les joueurs des Voltigeurs ont rivalisé tant bien que mal face à la grosse machine du Phoenix, vendredi soir, devant une salle comble de 4005 spectateurs au palais des sports Léopold-Drolet. Cet effort ne fut toutefois pas suffisant pour remporter la première manche de la bataille de l’autoroute 55.
Ramenés sur terre dans un revers de 7-3, les Drummondvillois ont vu leurs rivaux sherbrookois prendre l’avance 1-0 dans cette série quatre de sept opposant les deux équipes en deuxième ronde.
Fortement négligés par les experts en vertu d’un écart de 42 points au classement en faveur du Phoenix, les hommes d’Éric Bélanger n’ont pas paru intimidés par leurs adversaires. Après avoir ouvert le pointage lors de l’engagement initial, ils ont toutefois payé cher pour chacune de leurs erreurs. Dans un duel robuste, la troupe de Stéphane Julien a d’ailleurs marqué trois fois en autant d’occasions en supériorité numérique.
«On a quand même bien sorti en début de match, mais on affronte une équipe qui a tellement de confiance offensivement, a souligné Éric Bélanger. Dès que tu fais une erreur, ils te font payer le prix. Leur attaque à cinq a marqué trois gros buts. Sur le quatrième, on a commis une erreur de couverture. Ce but-là nous a fait mal, mais j’ai aimé la résilience de nos joueurs.»
«C’est une équipe mature, avec beaucoup de profondeur, a ajouté le pilote des Voltigeurs. C’est une équipe pesante qui ne se complique pas la vie. Ils ont mis beaucoup de pression sur nos jeunes joueurs. Leur attaque à cinq est dévastatrice. Il va falloir rester loin du banc des pénalités. On sait ce qu’on doit mieux faire demain. Contre une telle équipe, il ne faut pas se compliquer la vie. On doit mieux se supporter.»
Un discours repris par le défenseur Maveric Lamoureux. «Nos adversaires ont profité de toutes leurs occasions. De notre côté, on a commis trop de revirements. On ne s’est pas assez supporté. On n’a pas joué en équipe.»
S’arrachant les billets depuis le début du tournoi printanier, les partisans du Phoenix ont festoyé dans une ambiance électrisante. «C’est le fun de jouer en séries, a lancé Maveric Lamoureux. Il y a du monde dans les gradins, ça crie! C’est du jeu physique. J’adore ça.»
«C’est génial que l’aréna soit rempli. On sent les partisans derrière nous, a renchéri l’attaquant du Phoenix, Jacob Melanson. L’atmosphère après un but ou une grosse mise en échec, ça nous donne un élan d’énergie incroyable.»
Mercer à court de miracles
Privé de l’attaquant drummondvillois Ethan Gauthier, victime d’une blessure lors d’un entraînement, le Phoenix s’est mis en marche au deuxième tiers en inscrivant trois buts sans riposte pour prendre les devants 4-1. À court de miracles après avoir brillé contre les Tigres, Riley Mercer a été victime de six buts sur 32 tirs. Son vis-à-vis Olivier Adam a effectué 22 arrêts.
«En première période, nos adversaires ont bien fermé le jeu, a fait remarquer Stéphane Julien. On a créé de meilleures chances de marquer en deuxième. On a bien accompli les petits détails, puis les unités spéciales ont fait la différence. J’ai aimé la façon dont on a répondu. Nos meilleurs ont été les meilleurs aujourd’hui, tant en attaque qu’en défense. J’ai aussi aimé notre implication physique.»
Quelle belle pièce de jeu de Brabenec, Melanson et Israel Mianscum qui portait la marque 3-1 pic.twitter.com/rxqyfAY7DF
— Phœnix de Sherbrooke (@PhoenixSherbroo) April 15, 2023
Au terme de cette victoire convaincante, l’entraîneur-chef du Phoenix estime que ses joueurs sauront éviter le piège du surplus de confiance. «On est une équipe mature. On a vécu une demi-finale l’an dernier. Le mot d’ordre, ça reste d’y aller un match à la fois. Les gars savent que les Voltigeurs vont revenir en force demain. Tout est à recommencer à chaque match.»
Habitué de connaître du succès face aux Voltigeurs, l’attaquant Israël Mianscum a amorcé la série en inscrivant deux buts et une passe. «Il a été notre meilleur joueur à l’entraînement cette semaine, a indiqué Stéphane Julien. Parfois, c’est inexplicable : certains joueurs connaissent plus de succès contre une équipe. C’est une bonne nouvelle pour nous.»
Le deuxième match de cette série aura lieu dès samedi soir, à compter de 18 h, à Sherbrooke.
«Dans les séries, gagne ou perds, tu dois tourner la page rapidement, a rappelé Éric Bélanger, en se disant convaincu de voir Riley Mercer rebondir. J’ai aimé la réponse des gars après notre défaite dans le premier match contre Victo. Je m’attends à la même chose demain. Je pense qu’on a réalisé le standard qu’on doit aller chercher contre la meilleure équipe de la ligue.»
Le fil du match
Le Phoenix entame le match en force, mais Jacob Melanson est frustré par Riley Mercer à deux reprises. Le premier but de cette série appartient aux Voltigeurs. Bien posté dans l’enclave, le capitaine Luke Woodworth ouvre le pointage à la 12e minute de jeu. Avant la fin de l’engagement, Milo Roelens réplique en faisant dévier un tir de Marc-André Gaudet alors que deux joueurs luttent devant le filet de Mercer.
Le Phoenix frappe tôt en deuxième période. Israël Mianscum pousse un retour de lancer derrière Riley Mercer pour donner l’avance à son équipe. Quelques instants plus tard, le vétéran de 19 ans complète une superbe passe du Tchèque Jakub Brabenec pour inscrire un deuxième but. En fin d’engagement, Jacob Melanson profite d’une pénalité à Maveric Lamoureux pour double-échec pour creuser l’écart à 4-1. C’est un quatrième but sans riposte pour Sherbrooke.
David Spacek appuie l’attaque en début de troisième période, mais son but est refusé après révision vidéo en raison d’un hors-jeu. Profitant de deux pénalités successives au Phoenix, Maveric Lamoureux réduit l’écart à 4-2 avec 13 minutes à faire au tableau indicateur. Le Phoenix riposte rapidement. En avantage numérique, Jacob Melanson pousse un retour de lancer derrière Riley Mercer pour redonner une priorité de deux buts aux siens.
Les Voltigeurs ne lâchent pas. Tyler Peddle saisit son propre retour de lancer pour inscrire son premier but à vie en séries. L’écart est réduit à 5-3 avec neuf minutes à écouler. Les pénalités font mal aux Rouges. Le tir frappé de David Spacek porte la marque à 6-3 avec sept minutes à faire au dernier vingt.
En fin de rencontre, Joshua Roy marque dans un filet désert. La foule sherbrookoise célèbre la victoire de ses favoris.