AFFAIRES. Il a une expérience de terrain. Il a la fibre entrepreneuriale et il souhaite former les citoyens à bien intervenir lors de situations d’urgence. Après 10 ans à peaufiner son modèle d’affaires, le Drummondvillois Frédéric Parent se lance à pleine vitesse dans l’aventure de son entreprise FIMUQ (formation d’intervention médicale d’urgence du Québec).
Au fil du temps, Frédéric Parent est intervenu dans plusieurs situations d’urgence dans le cadre de son métier d’ambulancier. Lentement, il a vu les failles au sein des entreprises et commerces de la région en matière de sécurité.
«J’entrais dans le bâtiment et parfois c’était flagrant. Les équipements n’étaient pas adéquats, le matériel d’urgence insuffisant ou absent et les intervenants manquaient visiblement de formation. On dirait que tant qu’un événement malheureux ne survient pas, le sentiment d’urgence n’existe pas», a exprimé M. Parent.
Le projet FIMUQ a pris naissance dans son sous-sol, avec un simple crayon et une feuille de papier à la main. L’entrepreneur a lentement mis son projet en branle.
«En plus de mes quarts de travail comme ambulancier, j’ai été enseignant au Collège Ellis et j’ai monté une bonne partie du programme de formation en Soins préhospitaliers d’urgence, précise-t-il. J’ai senti que j’étais prêt à passer à la deuxième vitesse avec FIMUQ. C’est pourquoi j’ai ouvert mon bureau au début du mois de mars, sur la rue Heriot.»
FIMUQ offre des formations en santé et sécurité qui s’adaptent à la réalité de la clientèle visée. Elles sont offertes en présentiel, mais aussi sous forme de capsules informatives ou en ligne.
«Mon approche est clef en main. J’effectue une reconnaissance des lieux, j’évalue les besoins et j’implante des programmes en conformité avec la CNESST. La formation vient renforcer mon intervention. Ce que je fais, ça enlève une épine dans le pied des dirigeants d’entreprise. De grands joueurs comme Soprema, Girardin et IGA me font confiance. Ça simplifie tellement cet aspect auprès des employés qui n’ont pas les connaissances assez approfondies pour être aux normes», a ajouté M. Parent.
Ainsi, dans le cas des marchés d’alimentation IGA, il récupère les trousses de soins tous les trois mois pour les remplacer par d’autres qui sont complètes. La substitution se fait sans gêner les opérations de l’entreprise.
La Ville de Drummondville a, quant à elle, acquis un nombre important de défibrillateurs cardiaques (DEA) à la suite d’un incident dans l’une de ses installations.
«Il aura fallu qu’un homme subisse un malaise cardiaque sur un terrain de tennis pour qu’ils réalisent que les défibrillateurs cardiaques étaient nécessaires. Depuis, ils en ont installé partout! De plus, environ 200 trousses ont été distribuées dans les espaces de travail un peu partout à travers la ville», a-t-il ajouté.
Toujours en apprentissage
Frédéric Parent détient déjà plusieurs cordes à son arc, mais compte bien obtenir, au cours des prochaines années, un droit de formation reconnu par la CNESST.
«Je me tiens à jour. Ça change tellement vite. Il m’arrive de donner des formations de mise à niveau à des préposés. Ce sont des formations moins longues. Je me plais aussi à former des aînés qui sont souvent hésitants à utiliser, par exemple, un DEA. Ils sont tellement heureux de se rendre utiles.»
Les formations se donnent en entreprise ou à même les locaux de la rue Heriot. «J’ai tout rénové… disons que la décoration avait besoin de rafraîchissement! Je peux recevoir 25 élèves et avec le tableau numérique, ça facilite la formation. Je peux même louer la place à des compétiteurs qui ne veulent pas nécessairement aller dans une grande salle onéreuse. J’ai aussi un petit espace pour vendre les produits qui sont nécessaires à la conformité en santé, sécurité en entreprise.»
Pour le moment, Frédéric Parent est accompagné de sa conjointe et de six employés à temps partiel, dont trois formateurs.