LOGEMENT. Dans une transaction de 42,5 M$, un organisme sans but lucratif de la Rive-Sud de Montréal vient d’acquérir 363 logements et 41 locaux commerciaux de Drummondville, dans le but de les protéger de la spéculation immobilière et maintenir un prix abordable durant plusieurs années. «Un très grand coup» dans un contexte où la ville affiche un des pires taux d’inoccupation au Québec.
Précisément, la Société locative d’investissement et de développement social (SOLIDES) a acquis le 24 février tous les actifs de Boissonneault groupe immobilier, et ce, sans aide gouvernementale. Par sa mixité, ce parc immobilier répondra largement aux besoins des familles, mais aussi des aînés, étudiants et commerçants.
«La crise du logement est partout, mais Drummondville est durement touchée et a un besoin assez important de logements abordables. Cette acquisition est le premier pas d’une stratégie que nous avons, soit celle de venir en aide au plus grand nombre de locataires possible dans le plus de régions possible. Pour nous, tout le monde devrait être protégé et vivre dans des logements salubres et abordables», a soutenu François Giguère, directeur de la Société locative d’investissement et de développement social (SOLIDES), à l’occasion d’une conférence de presse mercredi après-midi.
Par cette transaction majeure, SOLIDES pourra protéger des centaines de locataires de l’inflation des loyers, et ce, durant de nombreuses années.
«Ça permettra de proposer des loyers moyens de 685 $ par mois. Pour les logements de trois chambres à coucher, on parle d’un loyer moyen actuel de 700 $ mensuellement. C’est grâce à des interventions comme celle de SOLIDES qu’il sera possible d’améliorer les conditions d’habitation des ménages aux revenus modestes et de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», a indiqué Elie Gravel, directeur général du Groupe de ressources techniques de la Rive-Sud, l’un des partenaires dans le projet.
«Contrairement à bien des investisseurs qui auraient mis dehors 15 à 25 % des locataires pour valoriser leur investissement par des travaux, nous, en achetant, on protège les immeubles de la spéculation et les droits des locataires. On ne cherche pas à s’enrichir rapidement aux dépens de ceux-ci. Ainsi, on sera content de conserver les locataires actuels, d’avoir des hausses de loyer modérées et de prendre les moyens pour qu’ils restent aussi longtemps qu’ils le souhaitent», a assuré M. Giguère, en soulignant la bonne gestion des anciens propriétaires et l’état satisfaisant des immeubles.
SOLIDES planifie déjà plusieurs projets découlant de cet achat totalisant 51 immeubles.
«Quelques bureaux sont encore disponibles. S’il y a des organismes communautaires qui cherchent des locaux, on pourra collaborer. Aussi, un des immeubles commerciaux est assorti d’un immense stationnement qui ne sert pas vraiment. On est ouvert à travailler avec la Ville de Drummondville ou d’autres partenaires pour y construire, par exemple, un CPE, y aménager une mini forêt ou un jardin communautaire pour les gens du quartier. Bref, c’est ce genre de choses qu’on pourra faire avec notre nouveau parc immobilier», a énuméré le directeur général.
Cette acquisition, la plus importante jusqu’à ce jour pour SOLIDES, a été possible grâce à la collaboration de plusieurs partenaires, dont la Caisse d’économie solidaire Desjardins, New Market Funds, la Fondation Lucie et André Chagnon, le Groupe de ressources techniques de la Rive-Sud, le Centre de transformation du logement communautaire ainsi que par l’entremise d’une garantie de prêt de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
«À la Caisse d’économie solidaire, plus de 60 % de l’ensemble de notre financement aux entreprises sert à répondre aux besoins criants en habitation et le soutien financier pour cette transaction est l’un des plus importants en plus de 50 ans d’existence (…) D’autres projets comme ça, il faut en avoir d’autres, parce que ça fait partie de la multitude d’outils dont on a cruellement besoin pour intervenir de façon marquée sur la crise du logement au Québec», a conclu Marc Picard, directeur général de la Caisse d’économie solidaire Desjardins.
Rappelons qu’au 1er juillet 2022, 135 ménages se sont retrouvés sans logement à Drummondville. Le taux d’inoccupation se situe à 0,4 % actuellement.
Informations en vrac
- La parc immobilier comprend 404 unités :
– 265 logements résidentiels
– 98 logements étudiants
– 41 locaux commerciaux
- 156 unités 4½
- 72 unités 5 ½
- Six employés conservent leur emploi à la suite de la transaction
- Grâce à cette acquisition, SOLIDES passe de 695 à 1101 logements à son actif. L’organisme est présent principalement à Châteauguay, mais aussi à Verdun et Lachine.
Emplacement des immeubles
- 111e et 112e avenue (4 ½ et 5 ½)
- Rue Bernier (4 ½)
- Boulevard Lemire (commercial)
- Rue Félicien Bourbeau (4 ½)
- Rue Harry-Haworth (4 ½)
- Rue Marchand (3 ½)
- Rue Saint-Aimé (4 ½ – 5 ½)
- Rue Saint-Alphonse (3 ½, bureaux)
- Rue Saint-Georges (studios, 3 ½, 4 ½ et résidences étudiantes)
- Rue Saint-Pierre (bureaux et commercial)
