D’autres incertitudes pour les infirmières du CLSC

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Par Cynthia Martel
D’autres incertitudes pour les infirmières du CLSC
Le CLSC Drummond est situé sur la rue Saint-Jean. (Photo : Archives, Ghyslain Bergeron )

SANTÉ. Après avoir reçu comme une tonne de briques la consigne de travailler un week-end sur trois, voilà que des infirmières du CLSC Drummond sont à nouveau plongées dans l’incertitude et l’incompréhension avec la création d’un nouveau secteur, a appris L’Express.

Selon nos sources, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec déploiera prochainement le secteur d’immunisation. Les employés ont été rencontrés pour cette annonce en milieu de semaine.

«La compréhension qu’on en a, c’est que les infirmières scolaires ne feront plus de vaccination», indique une source.

«Deux employées se sont même fait dire en direct de cette rencontre que leur poste sera aboli», ajoute-t-elle.

Julie* est l’une des deux infirmières cliniciennes qui perdront leur poste.

«Nous sommes deux à la vaccination 5-100 ans. Ma collègue y travaille depuis plus de 20 ans; moi, j’ai été embauchée en septembre et j’ai signé mon contrat il y a deux semaines. J’étais contente parce qu’enfin, je trouvais un équilibre en travaillant la semaine. Maintenant, je ne sais pas ce que me réserve l’avenir», se désole-t-elle.

Si elles savent que le CIUSSS procédera à l’abolition de ces postes, Julie et sa collègue n’ont aucune idée si elles pourront réintégrer le nouveau secteur d’immunisation projeté. Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, c’est qu’elles devront poser à nouveau leur candidature lorsque les futurs postes seront créés.

«Les informations que nous avons sont tellement floues. Pourrons-nous appliquer ou bien le CIUSSS décidera de centraliser tout ça vers Clic santé afin que les citoyens soient dirigés vers des pharmaciens? Je ne sais pas! Aussi, une portion de mon poste est consacrée à la santé sexuelle. Je dépiste les ITSS (infections transmises sexuellement et par le sang) tout en faisant beaucoup d’enseignement. Qu’adviendra-t-il avec ça?», s’interroge l’infirmière clinicienne de 26 ans.

Celle qui vaccine notamment les nouveaux arrivants, les femmes enceintes, les personnes atteintes d’une maladie chronique et les immunosupprimés, s’attriste de savoir que les usagers subiront certaines conséquences découlant de cette décision.

«Il y a des gens qu’on voit régulièrement. On tisse des liens de confiance nous permettant de mieux répondre à leurs besoins. Imaginez la clientèle de ma collègue qui est là depuis des années! Tout le monde la connaît…»

Elle poursuit : «Je trouve ça aberrant aussi qu’on nous forme pour qu’ensuite, on remette ces responsabilités-là entre les mains d’autres personnes. Ce qu’on fait, ça nous exige de suivre des étapes rigoureuses. C’est une spécialité.»

De leur côté, les infirmières scolaires craignent que le couperet s’abatte sur elles également.

«Est-ce que certains postes au scolaire seront prochainement abolis puisque des tâches seront amputées? On n’en sait rien.»

Les infirmières ne connaissent également pas à quel moment le nouveau secteur sera déployé.

*Prénom fictif pour préserver son anonymat

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